Echo Bruit n° 106 06.2004
g
Dossier “Bruit au travail”
30
le magazine de l’environnement sonore
et de prévention. De plus, le retentissement sur l’acuité
auditive de cette exposition au bruit est notable avec des
courbes typiques d’hypoacousie de perception d’origine
professionnelle.
L’objectif premier de prévention vise à réduire le niveau
sonore dans les piscines par tous les moyens techniques
au niveau du bâti : choix des matériaux de construction
et d’isolation acoustique, réduction du bruit aérien... La
réduction du risque consiste également en une adaptation
des équipements de protection auditive n’entravant pas les
missions de surveillance des MNS. Enfi n, selon les auteurs
de cette étude, la reconnaissance de cette nuisance et de ces
conséquences pour la santé des MNS doit inciter à déclarer
cette pathologie comme maladie à caractère professionnel
afi n de faire apparaître ce métier dans la liste limitative des
travaux du tableau 42.
[1] Service de médecine professionnelle et préventive, CIG Petite
Couronne, Pantin. E. Bourin - M. Salou
Extrait des Archives des maladies professionnelles et de médecine
du travail (mai 2004 - Vol 65)
■
Infarctus du myocarde :
l’exposition au bruit pourrait en
augmenter le risque
L’exposition chronique au bruit, dans l’environnement ou au
travail, pourrait augmenter le risque d’infarctus du myocarde,
suggère une étude allemande présentée dans le cadre du
congrès de l’American College of Cardiology (ACC), qui s’est
déroulé en mars dernier à La Nouvelle Orléans (États-Unis).
Les chercheurs allemands ont évalué le lien éventuel
entre bruit et risque d’infarctus auprès de 4 115 personnes
comprenant des patients hospitalisés pour un infarctus et des
personnes en bonne santé (groupe contrôle), appariées pour
le sexe, l’âge et l’établissement d’accueil.
Au cours du séjour à l’hôpital, les patients ont été interrogés
sur les sources et le degré de pollutions sonores qu’ils
subissaient quotidiennement depuis une dizaine d’années,
notamment au travail (selon les normes en vigueur dans les
entreprises).
Les résultats révèlent que l’exposition aux bruits de
l’environnement, notamment ceux issus du trafi c routier, des
usines ou des travaux de construction, est associé à un risque
d’infarctus multiplié par 1,30 uniquement chez les femmes
(qui représentaient 26 % de la population de l’étude).
Chez les hommes, un risque accru d’infarctus lié à une
exposition chronique aux bruits a été mis en évidence dans le
cadre professionnel, ce risque étant multiplié par 1,43.
«L’augmentation du risque d’infarctus s’avère modérée mais
suffisante pour justifier d’autres études afin d’améliorer
des stratégies de prévention de l’infarctus», concluent les
auteurs.
■
Des cours de musique trop
bruyants
Les niveaux de bruit dans les cours de musique
sont trop élevés pour les professeurs qui
risquent une perte d’audition.
Les jeunes qui écoutent leur musique à plein volume ne sont
pas les seuls à risquer des pertes d’audition. Leurs professeurs
de musique sont exposés régulièrement à des niveaux de
bruit dangereux pour les oreilles. Ils pourraient entraîner une
perte d’audition. Un groupe de chercheurs de l’Université
de Toronto vient de publier dans le Journal of Occupational
and Environmental Hygiene* une étude sur l’exposition au
bruit chez 18 professeurs de musique de 15 écoles de niveau
primaire et secondaire de la ville de Toronto.
En temps normal au travail, le bruit ne devrait pas être
supérieur à 90 décibels selon la loi ontarienne. Pour presque
quatre professeurs de musique sur cinq, le niveau de bruit
dépasse 85 décibels durant les périodes d’enseignement ont
constaté les chercheurs. Sur une moyenne de huit heures
d’exposition, 39 % sont confrontés à des bruits qui risquent
d’endommager leur ouïe.