n° 106 06.2004 g le magazine de l’environnement sonore Echo Bruit Dossier “Bruit au travail” Les maîtres nageurs sauveteurs en piscine couverte victimes du bruit Le Service de médecine professionnelle et préventive, CIG Petite Couronne, Pantin a présenté lors du 28 ème congrès national de médecine et de santé au travail les résultats d’une étude sur le niveau des nuisances sonores en piscine couverte et le retentissement sur l’audition d’une population de maîtres nageurs sauveteurs (MNS) afin d’adapter les méthodes de prévention au risque mesuré et au métier. • Un audiopocket, test auditif de poche qui permet de constater en temps réel les pertes auditives des personnes exposées au bruit. Pratique, convivial et simple à utiliser, cet outil de sensibilisation est particulièrement efficace pour faire prendre conscience de l’importance du port des protections auditives 100 % du temps passé en milieu bruyant. Renseignements : Laboratoire Cotral BP 100 14110 Conde sur Noireau Tél. : +33 (0) 2 31 69 36 36 Fax : +33 (0) 2 31 69 36 35 www.cotral.com ■ Après une analyse du poste de travail des MNS, des exposimétries ont été réalisées lors des activités de surveillance du public et d’encadrement de groupes scolaires par les MNS dans 5 piscines. En parallèle, l’acuité auditive des MNS de ces piscines a été testée par audiotest et/ou audiogramme de dépistage. Les résultats des exposimétries effectuées confirment le vécu des maîtres nageurs sur le terrain à savoir l’inconfort et l’asthénie générés par le bruit. Le niveau d’exposition quotidienne au bruit (LEX, 8h) est compris entre 81 dB (A) et 99 dB (A) selon les piscines et le type d’activités et de nombreux pics supérieurs à 110 dB (A) sont enregistrés. Les audiotests et audiogrammes réalisés chez ces MNS objectivent des encoches bilatérales sur les fréquences centrées sur les 4 000 Hz. Les MNS sont soumis à des bruits fluctuants. L’exposition sonore quotidienne dépasse les 80 dB (A), niveau retenu dans la directive 2003/10/CE comme valeur limite d’exposition au bruit déclenchant l’action de surveillance médicale spéciale 29 n° 106 06.2004 le magazine de l’environnement sonore g Echo Bruit Dossier “Bruit au travail” et de prévention. De plus, le retentissement sur l’acuité auditive de cette exposition au bruit est notable avec des courbes typiques d’hypoacousie de perception d’origine professionnelle. L’objectif premier de prévention vise à réduire le niveau sonore dans les piscines par tous les moyens techniques au niveau du bâti : choix des matériaux de construction et d’isolation acoustique, réduction du bruit aérien... La réduction du risque consiste également en une adaptation des équipements de protection auditive n’entravant pas les missions de surveillance des MNS. Enfin, selon les auteurs de cette étude, la reconnaissance de cette nuisance et de ces conséquences pour la santé des MNS doit inciter à déclarer cette pathologie comme maladie à caractère professionnel afin de faire apparaître ce métier dans la liste limitative des travaux du tableau 42. [1] Service de médecine professionnelle et préventive, CIG Petite Couronne, Pantin. E. Bourin - M. Salou Extrait des Archives des maladies professionnelles et de médecine du travail (mai 2004 - Vol 65) ■ Infarctus du myocarde : l’exposition au bruit pourrait en augmenter le risque L’exposition chronique au bruit, dans l’environnement ou au travail, pourrait augmenter le risque d’infarctus du myocarde, suggère une étude allemande présentée dans le cadre du congrès de l’American College of Cardiology (ACC), qui s’est déroulé en mars dernier à La Nouvelle Orléans (États-Unis). Les chercheurs allemands ont évalué le lien éventuel entre bruit et risque d’infarctus auprès de 4 115 personnes comprenant des patients hospitalisés pour un infarctus et des personnes en bonne santé (groupe contrôle), appariées pour le sexe, l’âge et l’établissement d’accueil. Au cours du séjour à l’hôpital, les patients ont été interrogés sur les sources et le degré de pollutions sonores qu’ils subissaient quotidiennement depuis une dizaine d’années, notamment au travail (selon les normes en vigueur dans les entreprises). Les résultats révèlent que l’exposition aux bruits de l’environnement, notamment ceux issus du trafic routier, des usines ou des travaux de construction, est associé à un risque d’infarctus multiplié par 1,30 uniquement chez les femmes (qui représentaient 26 % de la population de l’étude). 30 Chez les hommes, un risque accru d’infarctus lié à une exposition chronique aux bruits a été mis en évidence dans le cadre professionnel, ce risque étant multiplié par 1,43. «L’augmentation du risque d’infarctus s’avère modérée mais suffisante pour justifier d’autres études afin d’améliorer des stratégies de prévention de l’infarctus», concluent les auteurs. ■ Des cours de musique trop bruyants Les niveaux de bruit dans les cours de musique sont trop élevés pour les professeurs qui risquent une perte d’audition. Les jeunes qui écoutent leur musique à plein volume ne sont pas les seuls à risquer des pertes d’audition. Leurs professeurs de musique sont exposés régulièrement à des niveaux de bruit dangereux pour les oreilles. Ils pourraient entraîner une perte d’audition. Un groupe de chercheurs de l’Université de Toronto vient de publier dans le Journal of Occupational and Environmental Hygiene* une étude sur l’exposition au bruit chez 18 professeurs de musique de 15 écoles de niveau primaire et secondaire de la ville de Toronto. En temps normal au travail, le bruit ne devrait pas être supérieur à 90 décibels selon la loi ontarienne. Pour presque quatre professeurs de musique sur cinq, le niveau de bruit dépasse 85 décibels durant les périodes d’enseignement ont constaté les chercheurs. Sur une moyenne de huit heures d’exposition, 39 % sont confrontés à des bruits qui risquent d’endommager leur ouïe.