iii
Je me dois de souligner l’empathie et la gentillesse du
personnel soignant et de toutes les personnes qui travaillent à
Maisonneuve-Rosemont.
Un mois après ma chirurgie, j’ai rencontré mon oncologue,
le docteur Guy Leblanc, pour la chimiothérapie, un traitement
toutes les deux semaines; douze traitements pendant six mois.
La première journée de mon traitement, le docteur Michel-Pierre
Dufresne m’installe un cathéter (PICC line) que je garderai
pendant la durée totale de ma chimiothérapie. On est toujours
un peu inquiet; c’est normal, nous sommes dans l’inconnu.
Tout se passe très bien. Aucune douleur. Le docteur Dufresne,
un très grand professionnel, doit installer au moins mille PICC line
par jour. Non, c’est faux. C’est juste pour vous faire rire, mais il
en installe beaucoup. Je me rends ensuite au département
d’oncologie, au rez-de-chaussée de l’hôpital. Des infirmières
dévouées s’occupent très bien de nous. J’arrive avec mon
oreiller, ma couverture de cachemire, car je suis frileuse, et un
livre. Pas nécessaire d’emporter tout ça, l’hôpital s’occupe
de tout nous fournir et plus; les fauteuils genre « La-Z-Boy » sont
très confortables.
La chimiothérapie nous guérit, mais nous épuise aussi. On doit se
reposer, je ne le dirai jamais assez. Nous n’avons pas la force de
recevoir de la visite, même de nos amis les plus chers, qui nous
aiment et s’informent de notre santé. « Comment ça va? » Vous
avez envie de dire « Mal! ». Je vomis, j’ai mal au cœur, je sens une
fatigue lourde, la nourriture goûte la tôle… enfin, je suis à bout!
Je n’ai plus de son, plus d’image!
Si vos amis ne comprennent pas, tant pis! S’ils vous aiment, ils
resteront vos amis. Je n’aime pas donner des conseils, mais…