36 Le développement de l’enfant
et en France notamment, ce dépistage néonatal systématique n’est pas
encore réalisé si ce n’est dans le cadre d’initiative locale ou pour la popula-
tion des enfants à hauts risques de surdité (tableau 4.I)
Ce dépistage systématique dès la naissance trouve toutefois des limites
dans le fait qu’un certain nombre de surdités apparaissent après la naissance
(16 % des surdités permanentes). C’est dire le rôle primordial des médecins
pédiatres, des médecins de PMI, des médecins généralistes dans le dépis-
tage de ces surdités. Il est essentiel pour tous les enfants quel que soit l’âge,
même si le dépistage était normal à la naissance, de rechercher les indices
qui doivent alerter : inquiétude exprimée par les parents, absence ou
inconstance des réactions aux stimulations sonores, troubles de la commu-
nication, troubles du comportement, retard de compréhension et/ou
d’expression qui peuvent être liés à une déficience auditive.
Méthodes de dépistage utilisables par le praticien non ORL
•
Dans les 4 premiers mois
Le praticien peut avec l’aide d’un audiomètre ou de boîtes à bruits codi-
fiées (tests comportementaux de Veit et Bizaguet), voire avec la voix de la
mère qui peut l’appeler, vérifier que l’enfant réagit par une phase d’arrêt
Tableau 4.I Principaux facteurs de risques de surdité néonatale motivant
un test auditif adapté pour chaque enfant (réactualisés par K. Asano en 1990)
– Antécédents familiaux d’hypoacousie en dehors des cas où une étiologie acquise a pu
être formellement démontrée.
– Infection prénatale (CMV, rubéole, toxoplamose, oreillons, herpès).
– Malformation congénitale touchant la tête et le cou même s’il n’y a pas de malformation
du pavillon de l’oreille.
– Poids de naissance inférieur à 2 000 grammes.
– Anoxie néonatale sévère (Apgar de 0 à 3).
– Détresse respiratoire ayant nécessité une réanimation avec de fortes concentrations
d’oxygène ou une ventilation prolongée.
– Hyperbilirubinémie (BLN supérieure à 0,5).
– Troubles neurologiques d’origine centrale.
– Infection grave et traitements par ototoxiques (notamment aminoside et furosémide
supérieur à cinq jours).
L’ESSENTIEL
➔ Le meilleur dépistage est un examen clinique complet, avec écoute
attentive des signes décrits par le parent présent, avec vérification simple
de l’absence de bouchon de cérumen dans les oreilles et avec l’étude de la
réactivité comportementale avec des outils faciles d’utilisation.