CAS CLINIQUE
COMMENTAIRES
Sur les séquences sagittales en T2* (figure 1) et T1, il existe
en effet en avant et au-dessous du ligament croisé postérieur
(LCP) une bande en bas signal ressemblant à une structure
ligamentaire, de direction parallèle à celle du LCP, simulant
un deuxième LCP, et qui ne correspond pas à une structure
anatomique normale. Il s’agit d’une bandelette méniscale pro-
venant du ménisque interne luxée dans l’échancrure (anse de
seau migrée). Cette image a été décrite comme le signe du
double ligament croisé postérieur, car elle a le même signal
et la même direction que le LCP sur les coupes sagittales.
Le LCP est aisément identifiable sur les coupes sagittales sous
forme d’une structure linéaire épaisse, en hyposignal T1 et T2,
décrivant une courbe à concavité antéro-inférieure, située dans
l’échancrure intercondylienne. Il s’insère sur la surface rétro-
spinale du tibia, traverse l’échancrure intercondylienne et s’at-
tache sur la face latérale du condyle médial du fémur. L’exis-
tence d’une deuxième image de LCP est anormale et doit faire
évoquer le diagnostic de luxation méniscale.
Les coupes parasagittales et coronales T1 permettent de confir-
mer l’existence d’une rupture du ménisque interne restant et
l’anse de seau visible dans l’échancrure intercondylienne, en
dessous du LCP au contact de l’épine tibiale médiale (figure 2).
La luxation méniscale est aussi observée sur la séquence STIR
(figure 3) malgré une moins bonne définition des images. Cette
séquence STIR est surtout utile pour montrer les lésions
osseuses ou ligamentaires associées à la lésion méniscale. Ici,
il existe un hypersignal de l’os spongieux du plateau tibial laté-
ral traduisant une contusion osseuse, moins nettement visible
sur la séquence T1 (figure 2).
L’anse de seau méniscale provient d’une fente longitudinale
verticale complète du ménisque qui le sépare en deux frag-
ments, restant solidaires par leurs deux extrémités : un frag-
ment périphérique non déplacé, un fragment central qui va se
loger dans l’échancrure intercondylienne, créant l’image clas-
sique en arthrographie de l’anse de seau migrée. Ces images
s’observent avec une plus grande fréquence au niveau de la
partie moyenne et de la corne postérieure du ménisque interne.
L’IRM est une technique sensible qui permet, comme l’ar-
thrographie, de diagnostiquer les lésions méniscales et leur
étendue. Elle donne des informations très précises sur les
déplacements de languettes méniscales vers des zones articu-
laires moins accessibles à l’arthrographie, telles que l’échan-
crure intercondylienne, ce qui permet de faire un bilan détaillé
des lésions avant une arthroscopie thérapeutique.
C. Le Breton,
service de radiologie, hôpital Tenon, Paris