Lorsqu'elle relie des mots ou des groupes de mots la préposition exerce presque toujours une
fonction subordinatrice : une partie de la phrase porte syntactiquement l'autre partie che devient donc,
grâce à la préposition, le « complément ». Le ou les mots subordonnés se placent en règle générale
après la préposition (doit son nom au latin praepositio). Grâce à cela, on peut avoir une phrase avec
plusieurs prépositions et obtenir ainsi une série progressive de subordinations.
Dans la langue contemporaine, il arrive souvent que la préposition soit omise dans :
> des sintagmes nominaux juxtaposés; dans ce cas les rapports logiques entre les
composants de la phrase sont déterminés par l'ordre et le sens des mots : « sala professori ». Ce
phénomène n'apparaît pas en français.
> le style journalistique, pour indiquer des rapports de réciprocité : « rapporti DC-
PCI ».
>les encarts publicitaires.
À l'extrême opposé, ce qui arrive de façon toutefois très sporadique, se trouvent les cas d'un
usage absolu de la préposition : du contenu sémantique de la phrase on déduit l'ellipse d'une des deux
composantes que la préposition devrait relier : Uomini contro de Dino Risi = uomini contro uomini.
Parfois, on peut observer que la préposition a elle-même un contenu sémantique lorsque le
complément est omis (uniquement dans langage littéraire où publicitaire) : « L'attrice ripercorre in
quest'intervista le tappe di una carriera 'contro'' ».
Dans le langage sportif, sont utilisées des locutions comme : « due con », « quattro senza » (pour les
compétitions à la rame).
Dans l'analyse logique de la phrase, on donne traditionnellement le nom de compléments aux
relations déterminées par la préposition. Une même préposition peut être utilisée pour plusieurs
compléments et, parallèlement, un même complément peut être exprimé à travers une gamme de
différentes prépositions.
> ex. : compléments de lieu : stato in luogo « il matrimonio si celebrò in chiesa »,
« ammassavano da una parte gli ebrei senza eccezione », « seduta a mezzo sul letto »...
Prépositions propres :
« di »
Préposition le plus comunément utilisée, car la gamme de relations qu'elle est capable de créer entre
deux mots ou groupes de mots est très ample. Le modèle de subordination réalisé dans la majeure
partie des cas est du type déterminé + préposition + déterminant, avec une valeur sémantique de
« spécification ».
I. Spécification au sens propre :
spécification subjective : « l'arrivo degli ospiti », « un fruscio di frasche »
spécification objective : « la paura della morte »
spécification qui indique une appartenance ou un propriété : « la casa di
Mario », « non sono di nessun partito politico ».
indique également une culpabilité ou une peine (justice) : « colpevole di
furto », « accusato d'omicidio ».
II. La dénomination : « la città di Trieste »
III. Le thème, l'argument : « parlare di politica »; se trouve également dans le titre de
certains ouvrages littéraires, philosophiques ecc. : « Dei delitti e delle pene » (reprend dans ce cas le
complément latin DE+ ablatif); cet usage est aujourd'hui ancien et formel.
IV. La matière : « una borsa di pelle »
V. L'abondance ou la privation : « era dotato di uno spirito che si potrebbe dir
manzoniano ».
VI. Qualité : « è un uomo di diritto e di poesia »; sert aussi à indiquer la race ou
l'espèce. Dans la langue antique l'utilisation de la préposition « di » comme complément de qualité