Le Corbusier a associé la brique et le béton pour l`édification

1887-1965
Charles-Édouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le
pseudonyme Le Corbusier est un architecte, urbaniste,
décorateur, peintre et homme de lettres de nationalité
suisse, naturalisé français en 1930.
C'est l'un des principaux représentants du mouvement moderne avec, entre autres, Ludwig
Mies van der Rohe, Walter Gropius, Alvar Aalto, Theo van Doesburg.
Le Corbusier a également œuvré dans l'urbanisme et le design. Il est connu pour être
l'inventeur de l'Unité d'habitation, sujet sur lequel il a commencé à travailler dans les années
1920, comme une réflexion théorique sur le logement collectif. "L’unité d’habitation de
grandeur conforme" (nom donné par Le Corbusier lui-même) sera seulement construite au
moment de la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale en cinq exemplaires tous
différents, à Marseille, Briey-en-Forêt, Rezé près de Nantes, Firminy et Berlin. Elle prendra
valeur de solution aux problèmes de logements de l'après-guerre. Sa pensée envisage dans un
même bâtiment tous les équipements collectifs nécessaires à la vie garderie, laverie,
piscine, école, commerces, bibliothèque, lieux de rencontre. Cependant, les architectes qui
s'inspireront de lui pour les cités modernes, vont oublier cette partie de la convivialité,
dégradant son généreux projet et ouvrant la voie au pire des urbanismes : « la cité de
banlieue ».
I- LES THEORIES DE LECORBUSIER
« Là où naît l'ordre, naît le bien-être. » Les choix de Le Corbusier en architecture sont ceux
qui définissent le purisme : simplicité des formes, organisation, rigueur, ligne simple et
dépouillées, il s'inspire de l'esthétique fonctionnelle des machines, propose le recours à des
formes de plans verticaux, adopte le principe de forme géométrique simple.
Cette vision est mêlée d'utopie, le bonheur étant l'une des clés de ses réflexions sur
l'urbanisme.
Son « langage » architectural s'applique aussi bien au logement économique qu'à la villa de
luxe. Dès 1926, Le Corbusier définit "UNE architecture moderne " (et non pas "l'architecture
moderne") en cinq points :
Ce sont les Cinq points de l'architecture moderne :
1. les pilotis
2. le toit terrasse
3. le plan libre
4. la fenêtre-bandeau
5. la façade libre
En 1933, au Congrès international d'architecture moderne (CIAM) d'Athènes, il affirme :
« Les matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et le ciment armé,
dans cet ordre et dans cette hiérarchie. »
NB : Les façades libres et le plan libre
Influencé par son stage effectué en 1909 chez Auguste Perret -célèbre précurseur de
l'architecture poteau-poutre en béton armé (ossaturisme)- Le Corbusier est connu pour la
technique constructive poteau/dalle dont l'archétype est la villa Savoye et dont l'élaboration
théorique est passée par la « maison Dom-Ino ». Les planchers sont supportés par de fins
poteaux disposés sur une trame. Ainsi les façades sont libérées de la fonction structurelle.
Elles ne sont plus chargées de porter le bâtiment, comme dans la construction en maçonnerie,
dite aussi période "pré-moderne".
L'organisation intérieure poursuit l'idée : les divisions de l'espace ne sont pas soumises aux
impératifs de structure du bâtiment. Les ouvertures ainsi que les parties pleines sont
implantées librement et organisent la façade.
Le Corbusier et le Modulor
Présenté en avril 1947 par le Corbusier, Le Modulor est un
système de mesure basé sur les proportions du corps humain
mis au point à partir de 1943. Il prendra de l'ampleur après
sa présentation.
Dans Le Modulor on a les rapports suivants:
226/140=1,61=phi; 183/113=1,62=phi; 140/186=1,62=phi;
113/70=1,61=phi; 70/43=1,62=phi; 43/27=1,6=phi
Les dimensions du Modulor lui permettent de déterminer
tout espace destiné à l'homme. Il met très rapidement en
pratique ce manifeste pour la conception de l'Unité
d'Habitation de Marseille (1946-1952), également appelée
"la cité radieuse".
Le modulor a pour point de départ une "grille des proportions" élaborée entre 1943-1944.
Elle est déterminée par la hauteur moyenne d'un individu (1,83) et le représente debout, "le
bras levé". Toutes les proportions architecturales des bâtiments qu'il conçoit sont aussi
finies en fonction de cette cote humaine.
Ce nouveau système est, selon lui, susceptible de mettre fin au désordre régnant dans la
production industrielle mondiale. Pour Le Corbusier, cette théorie doit être mise en pratique
dans tout ce que l'homme construit pour y insuffler la même harmonie que celle qui règle la
nature
Exemple : On constate que la
balustrade, le rebord en
ciment, les fenêtres du premier
et deuxième étage sont placés
selon le rapport phi.De plus, la
façade s'inscrit à peu prés dans
un rectangle d'or.
AG/GE=phi; AE/AC=phi;
CE/DE=phi; BD/BC=phi;
BC/BF=phi
Le Corbusier, architecte organique ?
Au-delà de l'aspect purement fonctionnel et de la volonté d'en faire des archétypes
reproductibles, Le Corbusier réalise toujours des bâtiments faisant preuve d'une sensibilité
allant au-delà de la qualité technique.
Principalement religieuses, ces réalisations plus que des « machines à habiter », offre une
plastique dont la forme, toujours basée sur un jeu mathématique (le modulor) témoigne d'une
approche sensible de l'architecture, faisant appel aux émotions.
La Chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp, 1950, détruite par les
bombardements de 1944). C'était son premier projet d'un bâtiment de culte.
-Au sommet d'une colline, elle est entièrement réalisée en béton.
-Formes curvilignes dont la pureté est renforcée par le contraste entre le béton brut de la
coque du toit et les murs blanchis à la chaux qui la soutiennent.
-A l'intérieur, impression d’espace grâce à la
légèreté de l'enveloppe de béton et la douceur de
la lumière. Dimensions réduites mais les volumes
semblent spacieux tout en favorisant le
recueillement.
-Le sol épouse la déclivité de la colline, vous
amenant doucement vers l'autel en pierre blanche
de Bourgogne.
-Construite avec des pierres de récupération remplissant l'ossature en béton. Les murs sont
recouverts de béton projeté enduit de chaux blanche. La coque de béton formant la
couverture a été construite à l'aide d'un coffrage en bois. Seule l'ossature de béton porte
ce toit qui ne touche pas le remplissage de pierre ; ainsi, un vide de quelques centimètres
permet à la lumière de passer entre le toit et le mur.
L'architecture toute en rondeur de la chapelle est surprenante pour ceux qui voyaient en Le
Corbusier, un architecte ne jurant que par l'angle droit. Tous les murs sont courbes. Les
clochers le sont également. Ces formes sont issues de la Nature. Le Corbusier s'est inspiré
du dessin d'une carapace de crabe pour concevoir le toit. De plus, l'édifice se veut en
harmonie avec le paysage vallonné des Vosges. La possibilité d'organiser de grandes messes
en plein air participe de cette communion avec la nature. Les courbes sont également
présentes à l'intérieur : le sol est incurvé, tout comme le couvrement.
La chapelle est pleine de contradictions architecturales, à la fois carrée et ronde, élancée et
trapue, basse et haute. Vaste et ouverte sur l'extérieur, elle devient, le seuil franchi, un tout
petit lieu de recueillement. Avec le blanc éclatant de ses murs, elle semble illustrer le grand
principe de son architecte, pour lequel « l'émotion architecturale, c'est le jeu savant, correct
et magnifique des
volumes assemblés
sous la lumière. »
Le travail de la
lumière est plus
sensible encore dans
la chapelle. Son
intrusion contredit
l'épaisseur des murs
et la massivité du
couvrement. Le mur
sud est percé d'une
série de pyramides
tronquées qui
apportent avec une
grande subtilité la
lumière colorée par
les vitraux. Le mur
Est est aussi
parsemé de jours carrés et d'une niche vitrée renfermant une statue de la Vierge. Par
ailleurs, l’espace entre les murs et la voute de béton permet à la lumière de passer ce qui
allège visuellement la masse du couvrement. Enfin, les chapelles bénéficient d'une lumière
zénithale indirecte.
Étant peintre, il a dessiné le décor de la porte d'entrée et les vitraux. De plus, le site
comprend un clocher conçu notamment par Jean Prouvé, une maison d'habitation et un
bâtiment collectif à la toiture engazonnée.
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