Les Antalgiques

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Les Antalgiques
Pharmacologie
Les antalgiques
• Définition, Modes d’action
– 1. Un analgésique supprime ou atténue la
douleur par action périphérique et / ou centrale,
sans provoquer une perte de conscience
– 2. Trois moyens sont possibles :
• Inhiber la production des substances algogènes
• Renforcer le système de contrôle des afférences
douloureuses, au niveau de la moelle, du tronc
cérébral, de la région thalamo-hypothalamique
• Modifier le psychisme
BHE
Centres supérieurs
–
Voies
descendantes
inhibitrices
–
+
GABA Enk
Stimulation
nociceptive
Faisceau
spinothalamique
NA/5-HT
COX
Recapture
+
Libération de
molécules
algogènes
Enk
Fibres nociceptives Aλ-C
–
–
+
–
Sensation
tactile
Gate
Control
+
Fibres tactiles Aα-Aß
–
Glutamate
Substance P
COX
Prostaglandines
Corne postérieure
de la moelle épinière
Classification des antalgiques
• Sont répartis en deux groupes principaux
– Antalgiques non opiacés
• Aspirine
• AINS
• Paracétamol
• Néfopam
– Antalgiques opiacés
• faibles : codéine, dextropropoxyphène, tramadol
• forts :buprénorphine,nalbuphine, morphine,
péthidine, fentanyl,hydromorphone,oxycodone
Les antalgiques non opiacés
• Ils ont en commun leur capacité d’inhiber la
cyclo-oxygénase
– Antalgique pur : la floctafénine, le néfopam
– Antalgiques- antipyrétiques :
• dérivés du para-aminophénol, le paracétamol
– Antalgiques-Antipyrétiques-Anti-inflammatoires
• Acide acétyl-salicylique ou aspirine
• AINS
Mécanismes de l’action centrale du
paracétamol: quelles hypothèses?
1.Inhibition des cyclo-oxygénases (1)
Acide arachidonique
COX
2 e-
PGH synthétase
PGG2
POX
PGH2
PARACETAMOL
Prostaglandines
• peroxydes présents dans les sites inflammatoires réduisent
l’action inhibitrice du paracétamol vis-à-vis des COX
• effet inhibiteur plus marqué vis-à-vis des COX centrales que
périphériques in vivo
Anderson BJ, Pediatric anesthesia, 2008
2- Action centrale via un mécanisme
sérotoninergique
• Réduction de l’effet antinociceptif du
paracétamol après lésions des voies
sérotoninergiques bulbo-spinales ou après
inhibition de la synthèse de sérotonine
• Inhibition de l’effet du paracétamol après
administration intrathécale d ’antagonistes
des récepteurs sérotoninergiques…
3. Activation indirecte des récepteurs
cannabinoïdes
CB1
Paracétamol
Désacétylation / FOIE
p-aminophénol
Acide arachidonique
Fatty Acid Amide Hydrolase / SNC
N-arachydonoylphénolamine = AM404
Inhibition de la recapture cellulaire de l’anandamide (ligand endogène des
récepteurs cannabinoïdes) et diminution de la dégradation de l’anandamide
(par inhibition de la FAAH) ???
Renforcement de l’activation des voies sérotoninergiques bulbospinales
Le Paracétamol
• Pharmacocinétique
– Faiblement lié aux protéines plasmatiques
– Métabolisé par le foie en métabolites inactifs
– Un métabolite mineur mais très actif (la Nacétyl-p-benzoquinone) toxicité hépatique et
rénale à fortes doses.
AINS
Stimulus inflammatoire
Stimulus physiologique
Inhibition
COX-2 inductible
COX-1 constitutive
TXA2
plaquettes
(macrophages, autres
cellules
de l ’inflammation)
PGI2
Endothéliums
Muqueuse
gastrique
PGE2
Rein,...
Fonctions physiologiques
Effets indésirables des
AINS
Protéases
PGs
inflammatoires
Autres
médiateurs
inflammat
oires
Inflammation
Action Anti-inflammatoire
Caractéristiques principales des deux isoformes cox-1 et cox-2
COX-1
COX-2
Régulation
Constitutive
Inductible
Expression tissulaire
Dans la plupart des tissus
mais particulièrement dans :
-muqueuse gastrique
-plaquettes
-rein
•Expression dans les
sites inflammatoires
•Expression
constitutive possible:
- cerveau
- rein
- autres
Rôle
Régulation et homéostasie
Inflammation
Aspirine et AINS
• Propriétés pharmacodynamiques
- Antalgique
- Antipyrétique.
- Anti-inflammatoire (doses >3g/j)
- Antiagréggant plaquettaire
- Anti-Uricosurique
(aspirine,phénylbutazone)
Aspirine et AINS
• Effets indésirables
– Digestifs
• Gastralgie, pyrosis, ballonnements, flatulence,
nausées,vomissements
• Ulcère, perforation digestive, hémorragie (0,5 à 3%)
– Complications cutanéo-muqueuses
• Manifestations mineures : urticaire, prurit, purpura…
• Manifestations majeures : dermatoses bulleuses
(Syndrome de Lyell, de Stevens Johnson)
– Complications hématologiques
• Troubles de l ’hémostase (aspirine)
• Accidents cytotoxiques (pyrazolés)
Aspirine et AINS
• Effets indésirables
– Complications rénales
• Désordres électrolytiques : rétention sodée, hyperkaliémie
• Insuffisance rénale : insuffisance rénale fonctionnelle,
néphropathie intersticielle (rare), nécrose papillaire
(exceptionnel)
– Complications neurologiques
• Céphalées, vertiges, acouphènes, pertes de connaissance,
éblouissements (surtout avec indométacine)
– Réactions d ’hypersensibilité
• Rush cutané, urticaire, bronchospasme…choc
anaphylactique
AINS
• Plusieurs AINS sont commercialisés comme antalgiques (et
antipyrétiques)
• Leur caractéristique commune est une restriction des doses
unitaires et quotidiennes
• Leur limitation posologique a pour conséquence une
diminution du risque digestif et rénal
• Ces médicaments restent des AINS avec les effets
indésirables, interactions médicamenteuses et contreindications de leur classe.
LES ANTI-COX-2
Le célécoxib (Célébrex®)
– AMM « Soulagement des symptômes dans le traitement
de l ’arthrose et de la polyarthrite rhumatoïde et de la
spondylartrite ankylosante »
Le rofécoxib (Vioxx®)
– AMM « Soulagement des symptômes dans le traitement
de l ’arthrose »Retiré du marché en 2005
Le parécoxib (Dynastat®)
– AMM « Traitement à cours terme des douleurs postopératoires »
Néfopam : Acupan®
• Actions pharmacologiques
– Mécanisme d’action mal connu
– In vitro, sur des synaptosomes de rat, une inhibition de
la recapture des catécholamines et de la sérotonine est
évoquée.
– Légère action anticholinergique et sympathomimétique
• Contre-indications
– Contre-indiqué chez l’enfant
– Réduction de doses chez l’insuffisant hépatique
• Effets indésirables
– Nausées, vomissements, transpiration, sensations
hébrieuses, vertige, bouche sèche, tachycardie,
euphorie, convulsions.
Les opioïdes
• Mécanisme d’action
– Fixation sur des récepteurs spécifiques liés à une proteine G
– Ces récepteurs sont localisés essentiellement dans les régions cérébrales et
médullaires impliquées dans la transmission et la modulation du message
douloureux.
– Il existe trois classes majeures de récepteurs opioïdes (µ,δ et κ). Ces
3 récepteurs ont été clonés.
– Au niveau moléculaire, ils sont couplés à une proteine G, ont ainsi deux
effets distincts sur les neurones :
• Ils ferment les canaux du Ca
diminuent la libération du neuromédiateur
• Ils hyper-polarisent et de fait inhibent les neurones post-synaptiques en
ouvrant les canaux du K+
ACTION ANTALGIQUE
site d’action
• Action spinale: corne postérieure de la moelle
• Action supraspinale:
– Substance grise périaqueducale
– Thalamus
– Amygdale
•Action périphérique: effet antalgique en cas
d’inflammation avec hyperalgésie
Les récepteurs opioïdergiques
Récepteurs
Endomorphines
µ1
µ
endorphines
δ
Analgésie spinale
Myosis
Nausée et vomissement
Constipation Rétention urinaire
Prurit
Euphorie
Apnée
Sédation
Myosis
Dépression respiratoire
µ2
k
Effets
dynorphines
Analgésie spinale
Nausées et vomissement
prurit
enképhalines
Analgésie spinale
Sédation
Myosis
Dépression respiratoire
bradycardie
Propriétés pharmacologiques des opioïdes
•
•
•
•
•
•
•
Activité antalgique
Action psychomotrice
Action respiratoire
Action vomitive
Action sur la musculature lisse
Effet cardiovasculaire
Action sur le système immunitaire
Propriétés pharmacologiques des opioïdes
•Action sur la musculature lisse:
tube digestif: diminution des contractions propulsives,
diminution du transit intestinal. Effet spastique pour le
sphincter d’Oddi ou de l’uretère.
muscle ciliaire de l’iris entraîne un myosis
• Action cardiovasculaire:
baisse tensionnelle, hypotension orthostatique
• Action sur le système immunitaire:
déprime le système immunitaire en diminuant l’activité
des lymphocytes killer
Propriétés pharmacologiques des opioïdes
•Action psychomotrice: action psychodysleptique
état de bien être, euphorie
hallucination, cauchemar, excitation
• Action respiratoire: dépression
diminution de la sensibilité des centres respiratoires
à l’augmentation du CO2
action antitussif (codéine)
action histamino-libérateur avec bronchoconstriction
• Action vomitive: stimulation des récepteurs mu présents
dans l’aréa postrema du plancher du IVème ventricule
Les antalgiques opioïdes actuellement
disponibles
Tramadol
Codéine
Dextropropoxyphène
Morphine
Pethidine (Pethidine Renaudin®)
Nalbuphine (Nalbuphine Renaudin®)
Buprenorphine (Temgésic®)
Hydromorphone (Sophidone®)
Fentanyl (Durogésic®, Actiq®….)
Oxycodone (Oxycontin®, Oxynorm®)
Les opioïdes faibles
•Dextropropoxyphène: dérivé de la méthadone
•Métabolite: norpropoxyphène
•1/2 vie longue (13h) : prudence chez le sujet âgé et
l’insuffisant rénal
•peut induire des hypoglycémies
•Utilisé surtout associé au paracétamol
•En voie de suppression en France
• Codéine: alcaloïde de l’opium, produite à partir de la
morphine actuellement
•Transformation hépatique en morphine sous action du
cytochrome 2D6, variable selon les individus
•Utilisé seule ou associée au paracétamol
Les opioïdes faibles
•
Tramadol: double action centrale
-Action opioïde
-Action mono-aminergique :inhibe la recapture de la
sérotonine et de la noradrénaline
-Transformé dans l’organisme en un métabolite actif l’odesméthyltramadol, cependant cette transformation est
dépendante du cytochrome P450 comme pour la codeine
-Présente les effets indésirables des opioïdes et des
médicaments mono-aminergiques
-Posologie progressive ou forme LP
 Association avec antidépresseurs sérotoninergiques
Les opioïdes forts
• Morphine: biodisponibilité orale de 20 à 40 %
métabolisme hépatique selon 3 voies:
glucuro-conjugaison (M3G, M6G)
sulfoconjugaison
N-déméthylation
M3G plus présente que la M6G
M6G est un puissant analgésique
Les opioïdes actuellement disponibles
Leurs différences
• Récepteurs
• Affinité
• Activité intrinsèque
• Durée d’action
• Voie d’administration
• Mode de délivrance
Nalbuphine
• Agoniste-antagoniste (agoniste κ,
antagoniste µ)
• Ne jamais associer aux agonistes des
récepteurs opioïdes
• N ’existe que sous forme injectable
IM,IV,SC (SC douloureuse)
• Peut-être utilisé chez l ’enfant de plus de
18 mois
• Effets indésirables : nausées, vomissements,
vertiges, sédation
• Pas d ’indication dans la douleur chronique
Buprénorphine
• Agoniste µ partiel, dérivé du phénanthrène
• Très lipophile
• S’administre par voie sublinguale
• Effet plafond au delà de 1mg par voie
sublinguale et 0,6mg par voie IM
• Ne pas associer avec d’autres opioïdes de
niveau 2 ou 3
•Passage à un agoniste µ, faire une fenêtre
thérapeutique de 8 heures
Péthidine
•Effets antimuscariniques : tachycardie
•Effet inotrope négatif sur le coeur
• N ’existe que sous forme injectable
• Durée d ’action de 3 à 4 heures
• Métabolite toxique : la norpéthidine (convulsivant)
•Attention avec les fortes doses ou IR
• N ’est pratiquement plus utilisé sauf cas de
carcinoses péritonéales
Fentanyl
•Haute affinité pour le récepteur µ
•Passe mal la barrière intestinale : pas
d’administration orale
voie transdermique
•Il est métabolisé par le foie
•Elimination par voie rénale en majorité
Hydromorphone
• Agoniste des récepteurs µ
• Puissance 5 à 7,5 fois supérieure à
celle de la morphine
•AMM : utilisée en 2ème intention si
effets indésirables ou résistance à la
morphine.
Oxycodone
•
•
•
•
•
Agoniste des récepteurs µ
Analogue semi-synthétique
Biodisponibilité de 60 à 87%
Effet de premier passage hépatique faible
Peut être utilisé en 1er intention
Méthadone
•
•
•
•
•
Mécanisme d’action original : agoniste des
récepteurs des opioïdes de type µ et antagoniste
des récepteurs NMDA
Présente une biodisponibilité supérieure à la
morphine
Peut être administrée par voies orale IV, SC, IM
et rectale
Pharmacocinétique variable, longue demi-vie
plasmatique
En France, réservée au traitement de
substitution des addictions aux opioïdes
Autres médicaments
• Deux familles principales de médicaments
sont actuellement utilisées dans le
traitement des douleurs neuropathiques
– Les antidépresseurs
– Les antiépileptiques
Les antidépresseurs
• Mécanisme d’action
– Activité antalgique indépendante de l’activité
antidépressive
– Action centrale
– Inhibent la recapture de la sérotonine et/ou de la
noradrénaline
– L’augmentation des taux de 5-HT et de la NA engendre
une augmentation de l’activité locale opioïde et
diminue la transmission du message douloureux
Les antidépresseurs
• Imipraminiques (tricycliques)
• Effet anticholinergique,sécheresse buccale,
constipation, troubles de l’accomodation,
tachycardie, sueurs, troubles mictionnels.
• Effet adrénolytique, hypotension orthostatique,
impuissance..
• Somnolence, excitation, prise de poids
• Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la
sérotonine et de la NA (IRSNA)
Les antidépresseurs
Antidépresseurs tricycliques :
• Imipramine (Tofranil®)
• Clomipramine (Anafranil®)
• Amitryptiline (Laroxyl®)
• Trimipipramine (Surmontil®)
Antidépresseurs d’action mixte :
•Duloxétine (Cimbalta®)
Les antiépileptiques
• Plusieurs mécanismes d’action:
Bloqueurs canaux Na+voltage dépendant
(carbamazépine, oxcarbazépine)
Modulation canaux calciques voltage
dépendants (gabapentine, prégabaline)
Autres molécules
• Patch de lidocaïne : Versatis®
- anesthésique local
• Ziconotide : Prialt®
- bloqueur sélectif des canaux calciques
présents au niveau des afférences primaires
de la corne dorsale de la moelle épinière.
- administré par vie intrathécale
–
AINS – Aspirine
Paracétamol
–
+
GABA Enk
Paracétamol
Morphine
Stimulation
nociceptive
NA/5-HT
COX
ADT
IRSNA
Libération de
molécules
algogènes
+
Tramadol
Enk
–
–
+
–
Sensation
tactile
+
Morphine
–
Glutamate
Substance P
COX
Prostaglandines
Paracétamol
Prégabaline
1. LYRICA® se fixe à la sous-unité α2δ
du canal calcique présynaptique (1,2)
2. Réduit l’entrée du calcium dans
la cellule sans la bloquer (3)
Ca2+
prégabaline
canal
calcique
sous-unité α2δ
neurotransmetteurs
3. Réduit la libération des neurotransmetteurs
(Substance P, noradrénaline, glutamate) (2,3)
Escargot marin : Conus magus
- Venin paralysant composé de conotoxines
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