Le drame romantique

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Le drame romantique (1820-1850)
Au XIX° siècle, les écrivains romantiques veulent renouveler l’écriture et la représentation théâtrale
pour donner au genre dramatique une portée politique et sociale, et en faire l’expression de la
modernité.
I-
La naissance du drame romantique
Les écrivains romantiques (Hugo, Lamartine, Musset, Vigny) découvrent dans les pièces de théâtre du
dramaturge anglais Shakespeare (1564-1616) et chez le dramaturge allemand Schiller (1759-1805) les
modèles d’un théâtre libéré des contraintes du classicisme.
Le drame romantique prend ses racines dans le drame bourgeois (Diderot ; Beaumarchais avec La Mère
Coupable).
II-
Une révolution théâtrale
En 1823, Stendhal publie Racine et Shakespeare : il prend parti contre l’héritage classique.
En 1827, Victor Hugo publie un texte théorique très célèbre, La Préface de Cromwell.
Ces deux textes jouent le rôle de manifeste (exposé théorique parlé par lequel des artistes et des
écrivains lancent un mouvement) et posent les bases du drame romantique.
Hugo présente le drame romantique comme la synthèse de la tragédie et de la comédie. Il réclame
que le spectacle montre la totalité de la réalité : sa beauté et sa laideur, ce que la réalité a de
« sublime » et de « grotesque ».
Il rejette les unités de lieu et de temps, qu’il juge trop artificielles. Il garde l’unité d’action. Il rejette la
bienséance classique (pas de violences sur scène, les personnages doivent éviter le langage familier…).
Les sujets historiques sont privilégiés au détriment des références à l’antiquité.
III-
La lutte
Au début des années 1830, Hugo, Musset et Vichy créent les plus grands chefs d’œuvre du drame
romantique. Le 21 février 1830, c’est la première représentation d’Hernani de Victor Hugo. Elle est
passée dans l’histoire littéraire sous le nom de « bataille d’Hernani ».
Les tenants du classicisme (les grisâtres) et les partisans de Victor Hugo, emmenés par Théophile
Gautier, appelées les Jeune France, en viennent aux mains. Chacun défend sa vision du théâtre.
En 1834, Musset publie son chef d’œuvre théâtral, Lorenzaccio, qui se déroule dans la Florence du XVI°
siècle. La pièce est injouable en l’état en raison des 38 changements de lieux. Cela témoigne de
l’adhésion de Musset aux théories romantiques revendiquées par Hugo.
La nouveauté qui consister à mêler le sublime et le grotesque et à ne pas respecter les règles du théâtre
classique est la source des transformations théâtrales du XX° siècle.
IV-
Une revendication politique
Selon Hugo, le théâtre est un lieu d’enseignement : l’écrivain doit accomplir auprès du public une
mission sociale et politique. Il souhaite que le drame romantique soit accessible à toutes les catégories
sociales. Le héros n’est pas forcément un noble mais il est déchiré entre ses passions ou ses idéaux et
les situations que lui imposent un destin tragique. Il cherche le sens de sa vie et se heurte à la société
qu’il tente de changer mais qui le brise. Il incarne la grandeur et la misère de la condition humain à la
fois tragique et comique.
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