3/15
La dyspnée est un motif de consultation fréquent, souvent banalisé par le patient ou le médecin,
en tous les cas jamais anodin. Il importe de la rechercher, de l'analyser pour en faire
l'interprétation avec le reste de l'examen clinique, et de proposer un traitement. C'est un des
symptômes majeurs des pathologies respiratoires et cardiaques mais d’autres causes sont
parfois à considérer (neurologiques, musculaires, métaboliques).
I. DEFINITION DE LA DYSPNEE
La dyspnée correspond à la perception anormale et désagréable de la respiration.
Il s'agit donc d'une gêne respiratoire subjective dont se plaint le sujet ou que l'interrogatoire met
en évidence avec une terminologie variée : essoufflement, souffle court ou coupé, soif d’air,
blocage, oppression, difficulté ou mal à respirer.
Il s'agit d'une sensation plus ou moins angoissante ou interviennent des perturbations
physiologiques, mais également des réactions psychologiques du sujet.
Elle est considérée comme anormale, lorsqu'elle survient au repos, ou pour un niveau d'activité
physique relativement réduit.
En pratique, le terme de dyspnée possède une certaine ambiguïté, dans la mesure où il
désigne indifféremment deux composantes cliniques : d'une part une composante subjective,
représentée par la gêne éprouvée par le patient, et d'autre part une composante objective, qui
est une anomalie ventilatoire observée par le médecin.
II. PRINCIPAUX DETERMINANTS DE LA DYSPNEE
Ils sont complexes, mettant en jeu des afférences nerveuses prenant origine au niveau des
mécanorécepteurs thoraciques (sensibles à la pression) et des chémorécepteurs centraux et
périphériques (sensibles au pH sanguin ou au contenu artériel en oxygène).
Ces stimuli atteignent les centres respiratoires situés dans le tronc cérébral qui assurent la
commande de la mécanique ventilatoire via les muscles respiratoires.
La dyspnée dépend donc de trois principaux facteurs :
pression intrathoracique (mécanorécepteurs),
contenu artériel en oxygène (chémorécepteurs)
pH sanguin (chémorécepteurs)
II.1. La pression intrathoracique
Les mécanorécepteurs sont situés dans la paroi thoracique, les muscles respiratoires, les
bronches et les poumons.
Ils jouent un rôle majeur dans la chaine d’événements neuro-psychologiques conduisant à la
dyspnée. Ils détectent les déformations mécaniques et sont sensibles aux modifications de
volume, de débit et de pression thoracique qui surviennent notamment en cas d’obstacle au