Cours de Génétique des Populations F. Fleury
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2-3 Coefficient de consanguinité individuel
On appelle coefficient de consanguinité, noté f, la probabilité qu'un individu
possède à un locus donné deux allèles identiques par descendance c'est à dire la
probabilité d'autozygotie. Ces allèles identiques par descendance proviennent
toujours de la copie sans mutation d'un allèle présent chez les ancêtres communs
aux deux parents de l'individu consanguin.
Sur l'ensemble du génome, le coefficient de consanguinité correspond au
pourcentage des loci à l'état autozygote. Comme toute probabilité, ce coefficient f
varie entre 0 et 1. Il est nul uniquement lorsque les parents de l'individu considéré ne
possèdent aucun ancêtre commun. Sinon, la valeur du coefficient de consanguinité
est d'autant plus élevée que le degré d'apparentement de ses parents est fort.
Le coefficient de parenté de deux individus correspond à la probabilité pour qu'un
allèle pris au hasard à un locus donné chez un individu soit identique par
descendance à un allèle pris au hasard au même locus chez l'autre individu. Le
coefficient de parenté entre deux individus est donc égal au coefficient de
consanguinité de leurs éventuels descendants.
2-4 Calcul du coefficient de consanguinité individuel f : cas où les ancêtres
communs ne sont ni consanguins ni apparentés
Le calcul du coefficient de consanguinité individuel s'effectue à partir d'une
généalogie qui permet de rechercher tous les ancêtres communs aux parents de
l'individu consanguin. La probabilité d'autozygotie est alors calculée en prenant en
compte le nombre d'ancêtres communs et le nombre de générations qui séparent
ces ancêtres communs de l'individu consanguin, sachant que la probabilité de
transmission d'un allèle d'une génération à la suivante est 1/2 pour des loci
autosomiques.
Dans le cas du croisement entre frère et soeur représenté ci-dessous, l'individu
E est consanguin et les ancêtres communs à ses parents sont les individus A et B.
Si A et B ne sont ni consanguins ni apparentés, leur génotype peut être noté
α1α2 pour A et α3α4 pour B, les indices 1, 2, 3 et 4 indiquant qu'aucun allèle n'est
identique par descendance alors que le signe α représente n'importe quel état
allélique (A ou a pour un locus à 2 allèles).
Le calcul du coefficient de consanguinité f de l'individu E consiste à déterminer
sa probabilité d'autozygotie c'est à dire P(αiαi).
E peut être autozygote soit pour des allèles de A soit pour des allèles de B. La
transmission de ces allèles à la descendance (qui peuvent se retrouver par copie
dans E) définit un chemin (une boucle de parenté) reliant l'individu consanguin, ses
parents et leur ancêtre commun.
Pour l'ancêtre A, il y a un seul chemin possible ACEDA avec 4 étapes (chemin en
rouge sur la figure)