Réponses aux questions les plus fréquemment posées sur le i d C. e l i c i ff à l’Hôpital général juif HÔPITAL GÉNÉRAL JUIF SIR MORTIMER B. DAVIS HÔPITAL D’ENSEIGNEMENT DE L’UNIVERSITÉ MCGILL www.jgh.ca 1. CLOSTRIDIUM DIFFICILE Qu’est-ce que le Clostridium difficile ? Le Clostridium difficile est une bactérie connue depuis longtemps et qui vit en équilibre avec les autres types de bactéries normalement présentes dans l'intestin de l'être humain. En effet, plusieurs personnes peuvent être porteurs de cette bactérie sans avoir de problème de santé, ce qui, par conséquent, ne requiert aucun traitement. Qu’est-ce qui cause une infection à la diarrhée associée à C. difficile (DACD)? Après qu’un patient est traité avec des antibiotiques, le nombre des bactéries dans l'intestin diminue et cela favorise la multiplication du C. difficile. La bactérie C. difficile peut se multiplier et produire une toxine responsable de la diarrhée. Peut-on traiter l’infection à C. difficile ? Un antibiotique approprié est recommandé par le médecin. Par contre, chaque cas est évalué par un médecin afin de déterminer un mode de traitement précis. Quelle est la meilleure manière de prévenir la dissémination du C. difficile ? Se laver les mains avec diligence est le premier et meilleur moyen de défense. Vous devez vous laver les mains : • après être allé aux toilettes • lorsque les mains sont visiblement souillées • avant et après avoir donné des soins à une personne infectée par le C. difficile • après tout contact avec l'environnement d'une personne malade • après une contamination accidentelle avec du sang ou d'autres liquides biologiques • avant de préparer, de manipuler, de servir des aliments ou de manger • après s'être mouché, avoir toussé ou avoir éternué –1– Quelle est la bonne manière de se laver les mains? Mouillez bien vos mains. Moussez-les bien pour au moins 10 secondes en faisant particulièrement attention aux bouts des doigts et aux zones entre les doigts et le pouce. Rincez bien. Séchez bien vos mains avec une serviette en papier que vous utiliserez également pour fermer le robinet. Si vous utilisez un rince-mains antiseptique, frottez vos mains jusqu’à ce qu’elles soient sèches. Par contre, si vos mains sont sales, utilisez du savon et de l’eau à la place. 2. SYMPTOMES ET RISQUES Quels sont les symptômes du DACD? Afin de développer la DACD, vous devez avoir pris des antibiotiques dans les 30 derniers jours. Vous risquez de développer : • Légère infection : 3 selles ou moins par période de 24 heures, pas de fièvre. • Infection modérée : 4 à 8 selles par période de 24 heures ou fièvre de 37.5°C ou 38.5°C ou des crampes abdominales ou une leucocytémie élevée. • Infection sévère : 9 selles ou plus par période de 24 heures ou saignement gastro-intestinal ou une fièvre de 38.6°C ou plus ou une leucocytémie extrêmement élevée ou une infection sévère due à la colite. Les employés d’hôpitaux, sont-ils à un risque plus élevé d’attraper la DACD? Les employés d’hôpitaux ne peuvent pas attraper la DACD à moins qu’ils soient présentement sous antibiotiques ou qu’ils ont récemment été traités avec des antibiotiques. Tout employé qui a récemment été traité avec des antibiotiques et qui a de la diarrhée devrait se présenter au Service de santé. Les femmes enceintes, sont-elles à un risque plus élevé? Les femmes enceintes ne sont pas à un risque plus élevé d’attraper le DACD. –2– 3. TRANSMISSION Comment le C. difficile se transmet-il? La bactérie se transmet par un contact physique avec les selles, les mains ou autre partie du corps d’une personne souffrant de diarrhée. La bactérie peut également se transmettre indirectement par un contact physique avec l’environnement contaminé. Lorsqu’un employé a été traité pour le C. difficile, combien de temps est-il obligé d’attendre avant de pouvoir retourner au travail? On recommande aux employés qui ont de la diarrhée de n’importe quel genre, y compris la DACD, de ne retourner au travail qu’une fois que les symptômes se seront résorbés. Lorsqu’un employé retourne au travail après avoir été traité pour le C. difficile, les autres employés, doivent-ils prendre des mesures de précaution avant et/ou après avoir partagé de l’équipement de bureau comme un clavier d’ordinateur? Aucune précaution spéciale n’est requise. Comme toujours, une bonne hygiène des mains est recommandée pour tout le monde. Lorsqu’un employé retourne au travail après avoir été traité pour le C. difficile, les autres employés, doivent-ils prendre des mesures de précaution avant et/ou après avoir utilisé la même toilette que l’employé en question ? Aucune mesure spéciale n’est requise. Comme toujours, une bonne hygiène des mains est recommandée pour tout le monde. Si la toilette est souillée, le Service d’entretien ménager devrait être contacté. 4. ISOLEMENT À quel point devrait-on avoir recours à l’isolement pour un patient avec une infection à C. difficile ? À l’heure actuelle, les patients sont placés en isolement aux premiers signes de diarrhée s’ils ont pris des antibiotiques dans les derniers 30 jours et s’il n’y a aucune autre raison évidente pour la diarrhée. –3– À quel point est-il sécuritaire de mettre fin à l’isolement d’un patient qui a été infecté par le C. difficile ? À l’heure actuelle, nous mettons fin à l’isolement des patients avec la DACD 72 heures après que leurs symptômes se soient résorbés à moins qu’ils soient incontinents et le souillement par des matières fécales soit probable. Quelles mesures spéciales est-ce que les employés doivent prendre lorsqu’ils prennent soin d’un patient placé en isolement et donc, infecté par le C. difficile ? Les employés devraient mettre en place des mesures de précaution comme, le port de gants et de blouse et le maintien d’une bonne hygiène des mains. Ces mesures s’appliquent aux membres du personnel qui s’occupent de patients avec la DACD ainsi que des patients qui sont sous observation afin qu’on puisse éliminer la possibilité d’une infection de la DACD. Quelles mesures de précaution, s’ils en existent, sont nécessaires à suivre pour un patient qui partage une chambre avec quelqu’un que l’on soupçonne d’avoir le C. difficile ? Une priorité est d’utiliser des chambres individuelles afin d’isoler les patients qui présentent des symptômes et qui ont de la diarrhée. Par contre, si cela est impossible, les patients sont placés en isolement avec des patients du même type, comme par exemple, les patients avec la DACD avec les patients avec la DACD et les patients que l’on soupçonne avoir la DACD avec les patients que l‘on soupçonne avoir la DACD. Chacun de ces patients regroupés en cohorte, devrait utiliser leur propre toilette et éviter de partager les toilettes avec d’autres patients et devraient pratiquer une bonne hygiène des mains. 5. FOURNITURES ET EQUIPEMENTS Dans une situation de C. difficile, comment et combien de fois doit-on nettoyer les fournitures et équipements (par ex. : les chaises d’aisance, bassin hygiénique et potence pour intraveineuse)? Dans la mesure du possible, l’équipement (par ex: potence pour intraveineuse, stéthoscope) ne devrait être utilisé que pour une seule chambre de patient présentant des symptômes et qui a de la diarrhée. Les chaises d’aisance devraient être nettoyées et désinfectées après chaque usage. Le produit de nettoyage suggéré est basé sur les recommandations du manufacturier et comprend habituellement un quart d’ammoniac ou d’alcool. –4– Comment devrait-on disposer des fournitures personnelles de patients (par ex : papier de toilette) ou, si cela convient, les nettoyer? Dans la mesure du possible, l’équipement (ex: potence pour intraveineuse, stéthoscope) ne devrait être utilisé que pour une seule chambre de patient présentant des symptômes et qui a de la diarrhée. Cet équipement doit être nettoyé et désinfecté à chaque fois qu’il est déplacé de cette chambre. Les chaises d’aisance doivent être nettoyées et désinfectées après chaque usage. Les fournitures personnelles devraient être renvoyées à la maison avec le patient ou être jetées si elles sont jetables. Comment doit-on organiser les salles d’utilité après que l’on sort le matériel de soins de la chambre d’un patient infecté avec le C. difficile ? Le concept de salles d’utilité « propres » ou « sales » reste le même que les patients souffrent de DACD ou de n’importe quelle autre maladie. Uniquement les articles propres devraient être placés dans les salles d’utilité « propres » et les articles sales devraient être placés dans les salles d’utilité « sales ». 6. ENTRETIEN MENAGER Quelles procédures doit-on suivre pour nettoyer la chambre d’un patient avec le C. difficile alors qu’elle est encore occupée ? • Général : L’employé du Service d’entretien ménager, habillé en vêtements protecteurs appropriés, laisse le chariot d’entretien ménager dehors de la chambre du patient et ne prends que ce dont il a besoin pour nettoyer la chambre. • Élimination des ordures : Les récipients pour déchets généraux et déchets biomédicaux qui se trouvent dans la chambre du patient sont vidés en utilisant des mesures de précaution. • Toilettes : Chaque toilette est nettoyée deux fois par jour avec des chiffons jetables ou des chiffons rouges et un produit désinfectant. En soirée, l’employé du Service d’entretien ménager utilise une procédure à deux étapes pour toutes les toilettes utilisées par les patients avec le C. difficile. D’abord, toute la toilette est nettoyée avec un produit désinfectant et ensuite, elle est nettoyée à nouveau avec de la javel. • Meubles et accessoires : Les chiffons bleus ou les chiffons jetables et un produit désinfectant sont utilisés sur toutes les surfaces y compris les murs, les interrupteurs, les poignets et –5– toute autre chose qui pourrait être à portée de mains des patients. • Plancher : Une vadrouille sèche en microfibre est utilisée pour tout le plancher. Toute saleté collée au plancher est décollée avec un grattoir et est ensuite ramassé avec une pelle à poussière et un balai. Les meubles sont déplacés une fois par semaine afin que tout le plancher et les plinthes puisse être lavés. • Inspection : Toutes les chambres de patients avec le C. difficile sont inspectées trois fois par semaine afin d’assurer que le nettoyage est fait proprement. Quelles procédures doit-on suivre quant au nettoyage de la chambre d’un patient avec une infection à C. difficile qui a été relâché ? • Général : Tel que mentionné ci-dessus. • Élimination des ordures : Tel que mentionné ci-dessus. • Toilettes : Enlever les tâches des murs en utilisant un chiffon jetable et un produit désinfectant et ensuite, repasser avec un chiffon jetable qui a déjà été trempé dans de la javel. • Les rideaux de chevet, l’intérieur des fenêtres et les murs : Enlever tous les rideaux. Laver les stores vénitiens, l’intérieur des fenêtres et les murs. • Lit : Pulvériser et nettoyer le haut, le bas et les côtés du matelas. Pulvériser et nettoyer le coussin en entier. Nettoyer tout autre surface du lit. • Meubles et accessoires : Nettoyer toute surface y compris les surfaces intérieures du placard et de la table de chevet. • Plancher : Une vadrouille sèche en microfibre est utilisée pour nettoyer le plancher en entier. Les meubles sont déplacés au besoin et le plancher est nettoyé à fonds avec un produit désinfectant, section par section, incluant sous le lit. Lorsqu’un employé a été traité contre le C. difficile et retourne au travail, est-il nécessaire de nettoyer plus souvent ou de façon plus minutieuse la toilette réservée aux employés ? Les toilettes utilisées par les employés sont nettoyées régulièrement. Si la toilette est souillée, le Service d’entretien ménager devrait en être informé. 7. QUESTIONS GENERALES « Devrais-je annuler ou reporter une opération chirurgicale non urgente afin d’éviter une exposition possible au C. difficile ? » Le choix du moment d’une chirurgie non urgente est toujours basé sur un équilibre entre les besoins du patient et les complications éventuelles qui pourraient survenir durant ou après la chirurgie. Les infections comme la DACD ne sont pas les seuls facteurs à considérer pour prendre cette décision. Le besoin du patient pour une chirurgie (urgente ou non), l’état nutritif du patient, ses affections sous-jacentes (par ex. : le diabète, maladies pulmonaires), les médicaments et plusieurs autres facteurs influencent l’habileté du patient à se rétablir. La DACD n’est qu’une complication déplorable. À l’heure actuelle, 1 patient sur 40 développe la DACD dû à son hospitalisation et son usage d’antibiotiques. Les avantages et risques de toute chirurgie devraient être abordés avec le chirurgien et son personnel. « Quels genres de personnes sont à un risque plus élevé de développer une infection de C. difficile ? » Les seules personnes qui sont à risque de développer la DACD sont celles qui ont été traités avec des antibiotiques. La majorité des cas de la DACD se développent chez des patients qui sont à l’Hôpital ou qui ont récemment été hospitalisés. Toute personne qui n’a pas été traité avec des antibiotiques ne peut pas développer la DACD. De plus, les personnes âgées ou ceux qui ont des systèmes immunitaires affaiblis (par la chimiothérapie, la radiothérapie, une drogue quelconque) courent un risque plus élevé d’attraper la DACD alors qu’ils sont sous antibiotiques. « Devrais-je être inquiet(e) d’exposer un enfant en santé à quelqu’un qui a une infection à C. difficile ? » Les enfants en santé, comme les adultes, ne peuvent pas attraper la DACD s’ils n’ont pas été récemment traités avec des antibiotiques. Aussi, même les enfants qui prennent des antibiotiques risquent moins d’attraper la DACD comparé aux adultes ou aux personnes âgées. Les enfants tolèrent mieux la DACD et répondent mieux aux traitements contre la DACD. « Lorsque je rends visite à quelqu’un avec le C. difficile, puisje devenir porteur sans pour autant développer des symptômes? » Quiconque passe un montant considérable de temps à l’Hôpital court le risque d’entrer en contact avec les spores du C. difficile –6– –7– et, par conséquent, devenir porteur de la bactérie. Par contre, plusieurs personnes dans la communauté pourraient également être porteurs de la bactérie sans jamais avoir mis les pieds à l’Hôpital. Le simple fait d’être porteur de cette bactérie n’est pas dangereux et ne causera pas une maladie à moins que la personne en question soit sous antibiotiques. « Je fournis des soins à domicile (cuisson, nettoyage, etc.) pour quelqu’un avec le C. difficile. Suis-je à un risque plus élevé d’infection ? » Comme toute personne qui visite l’Hôpital, fournir des soins à domicile pour une personne avec la DACD pourrait vous mettre en contact avec des spores de C. difficile et, par conséquent, vous rendre porteur de la bactérie. Par contre, plusieurs personnes dans la communauté pourraient également être porteurs de la bactérie sans jamais avoir mis les pieds à l’Hôpital. Le simple fait d’être porteur de cette bactérie n’est pas dangereux et ne causera pas une maladie à moins que la personne en question soit sous antibiotiques. « Est-il vrai que prendre des yogourts ou autres produits semblables est efficace quant à la prévention ou traitement du C. difficile ? » À l’heure actuelle, nous n’avons aucune preuve scientifique que prendre un yogourt ou des gélules de « culture bactérienne vivante » avant ou en même temps que les antibiotiques peut prévenir la DACD. Une étude de grande envergure qui étudie ce problème est présentement en cours à l’Hôpital général juif. Un effort commun de l’Unité de prévention des infections, du Service des soins infirmiers et du Service d’entretien ménager de l’Hôpital général juif. Produit par le Service des Affaires publiques et des Communications. Vous pouvez retrouver ce livret, ainsi que les bulletins d’actualité et les liens de ressources se rapportant au C. difficile/DACD, au www.jgh.ca. –8–