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Note D'INTENTION
Avec le désir de donner vie à une véritable troupe, composée de six
comédiens professionnels, la compagnie du Théâtre du Grand Bara a été
créée en 2009, sous l'impulsion de son directeur artistique Christian Rizoud .
Après "Léonie est en avance ou le mal joli" et "Feu la mère de Madame",
spectacle de deux pièces en un acte de Georges Feydeau, créé en février
2012 au Théâtre Municipal de Castres, et depuis en tournée, le choix de
mettre en scène et d'interpréter William Shakespeare correspond encore et
toujours à cette volonté d'exigence indissociable de la vie d'une troupe.
D'où le défi fou de mettre en scène un des textes majeurs de la culture
occidentale "Le songe d'une nuit d'été" de William Shakespeare avec
l'ensemble de la troupe, soit trois comédiennes et trois comédiens !
Dix-huit rôles pour six acteurs !
La pièce commence comme un concert, lumières croisées, saisissantes.
Un souffle rock met l'accent sur l'ambiguïté des relations entre les sexes,
l'animalité, l'érotisme et la violence brute, exacerbées par les relations
passionnées et passionnantes que vivent les personnages du Songe et anime
avec éclat et flamboyance le fantastique et le rêve, poumons de la pièce.
Le monde féérique du Songe n'est certes pas confiné à un monde enfantin,
mais doit recéler toute l'ambiguïté que laisse entendre le texte.
Puck est loin du lutin féérique classique, mais un personnage trouble, tour à
tour enjôleur, malfaisant et ... lubrique.
Les choix esthétiques et interprétatifs sont faits pour surprendre. En guise
d'aire de jeu, un espace scénique traversé de lumières et une scène dans la
scène.
Puck, affublé d'un caleçon moulant , bandeau noir avec pampilles, Obéron
en pantalon souple bleu profond, veste militaire et baskets, ne laissent pas
de rappeler l'extravagance et l'élégance décalées du milieu rock où les stars
ont le panache irréel, décadent et grandiose des demi-dieux.
La fée, qui alterne porte-jarretelle et tutu rouge capiteux, allie grâce
mutine et sensualité provocante.