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formant une base de V. On ´etend l’action de Gsur Ven une action de Gsur la K-alg`ebre S, de la fa¸con
suivante :
Pour g∈G,gS:S=K[X1, ..., Xn]−→ Sest l’unique morphisme de K-alg`ebres tel que gS(Xi) =
gV(Xi) ; la restriction de ce morphisme au sous-espace des polynˆomes de degr´e 1 est pr´ecis´ement l’auto-
morphisme donn´e gV. Pour get hdans G, on a (gh)S=gS◦hSpuisque ces deux morphismes ont mˆeme
restriction `a V=KX1⊕· · ·⊕KXn, et que l’extension `a Sest unique. Comme chaque ´el´ement de Gadmet
un inverse, chacun des morphismes gSadmet un morphisme r´eciproque, et est donc un automorphisme
de la K-alg`ebre S; de plus, l’application G→AutK−alg(S), g 7→ gSest un morphisme de groupes.
R´ef : LFA p.156
2. Degr´es
2.1. Il est souvent tr`es utile de d´ecomposer S=K[X1, ..., Xn] en une somme directe de sous-modules
(libres) de type fini. Pour cela, on introduit divers degr´es : une suite d’entiers ≥0, d1, . . . , dn´etant
choisie, on attribue `a Xile degr´e (ou poids) di. Attribuer le degr´e 0 `a une ind´etermin´ee revient `a la
consid´erer comme un scalaire, c’est-`a-dire `a l’adjoindre `a l’anneau de base.
Le degr´e d’un monˆome est alors d´efini par la formule
deg(Xm) = d1m(1) + d2m(2) + · · · +dnm(n).
Une combinaison lin´eaire de monˆomes de mˆeme degr´e dsera nomm´ee un polynˆome homog`ene de degr´e d.
Tout polynˆome Fs’´ecrit alors de fa¸con unique comme une somme finie
F=F0+F1+· · · +Fs,
o`u Fdest homog`ene de degr´e d: c’est la somme des monˆomes de degr´e dqui figurent dans F. Autrement
dit, l’attribution de degr´e aux ind´etermin´ees conduit `a une d´ecomposition de Sen la somme directe
S=S0⊕S1⊕ · · · ⊕ Sd⊕ · · ·
o`u Sdd´esigne le module des polynˆomes homog`enes de degr´e d. La r`egle de multiplication des monˆomes
montre que le produit dans Sinduit des applications Sd×Se−→ Sd+e; en particulier, S0est un sous-
anneau de S.
Il faut bien comprendre qu’attribuer des degr´es aux Xine change pas l’anneau des polynˆomes ; c’est
seulement organiser un fa¸con de le voir (de mˆeme que choisir une base d’une espace vectoriel ne le modifie
pas). Rappelons un exemple familier : les polynˆomes s1=X+Yet s2=XY sont, dans l’anneau K[X, Y ],
de degr´e 1 et 2 respectivement ; on sait (voir 6.1) qu’ils sont alg´ebriquement ind´ependants et que, par
suite, le sous-anneau K[s1, s2]⊂K[X, Y ] est isomorphe `a l’anneau des polynˆomes en 2 ind´etermin´ees ;
de ce point de vue on attribue, souvent le degr´e 1 `a s1et `a s2.
2.2. Crit`ere : Pour qu’un polynˆome Fsoit homog`ene de degr´e d, il faut et il suffit que, dans l’anneau
S[Z], l’on ait F(Zd1X1, . . . , ZdnXn) = ZdF(X1, . . . , Xn)
Lorsque on munit les ind´etermin´ees du degr´e 1, on retrouve ce qui sert de d´efinition de l’homog´en´eit´e
en analyse.
Application `a l’irr´eductibilit´e :
2.3. Soit Kun anneau factoriel, par exemple un corps, et Fd, Fd+1 ∈K[X1, ..., Xn]deux polynˆomes
homog`enes de degr´e respectivement det d+ 1. Si ces polynˆomes sont premiers entre eux, alors Fd+Fd+1
est irr´eductible (donc premier).
Consid´erons en effet une factorisation
Fd+Fd+1 =G.H = (Gr+· · · +Gs)(Ht+· · · +Hu)
o`u les Gisont de degr´e iet les Hjde degr´e j; on suppose aussi que les composantes extrˆemes Gr, Gs, Ht
et Husont non nulles. On a donc Fd=GrHt, d’o`u d=r+t, ainsi que Fd+1 =GsHu, d’o`u d+ 1 = s+u;