CARACT`
ERES UNITAIRES DE U, R ET QUELQUES AUTRES
GROUPES TOPOLOGIQUES
OLIVIER SERMAN
Le but de ces notes est de d´eterminer les caract`eres unitaires de certains groupes classiques.
Rappelons d’abord que si Gest un groupe fini on appelle caract`ere (multiplicatif, ou
lin´eaire) de Gtout homomorphisme χ:GC. L’ensemble des caract`eres de Gforme un
groupe b
G, appel´e groupe dual. Si G'Z/nZ, son groupe dual
\
Z/nZest isomorphe au groupe
µndes racines n-i`emes de l’unit´e, qui est encore cyclique de mˆeme ordre. On en d´eduit `a
l’aide du th´eor`eme de structure des groupes ab´eliens finis que pour tout groupe ab´elien fini G,
b
Gest isomorphe `a G. De plus, Gb
b
G, g 7→ (χ7→ χ(g)) d´efinit un isomorphisme canonique
entre Get son bidual. Enfin, la formule d’inversion de Fourier s’´ecrit simplement
f(g) = X
χ
b
Gb
f(χ)χ(g)
pour toute fonction f:GC, o`u b
f(χ) = 1
|G|PgGχ(g)f(g).
Comment cela se g´en´eralise-t-il aux groupes ab´eliens infinis tels que R,C,U={z
C,|z|= 1}? et aux groupes matriciels U(n), GLn(C) ?... Il est assez naturel de consid´erer
les homomorphismes GCqui sont en plus continus. Et, comme nous allons le voir, il est
bien utile de consid´erer d’abord les homomorphismes `a valeurs dans Uplutˆot que dans C
tout entier.
1. Caract`
eres et caract`
eres unitaires
Soit Gun groupe topologique 1. On appelle caract`ere de Gtout homomorphisme continu
de Gdans C, et caract`ere unitaire (ou encore tout simplement caract`ere, en fonction du
contexte 2) tout homomorphisme continu de Gdans U. On appelle groupe dual le groupe des
caract`eres unitaires de G(qu’on voit comme un groupe abstrait pour simplifier 3).
Proposition 1.1. L’application zC7−(log |z|,z
|z|)R×Uinduit un isomorphisme
de groupes topologiques de Csur R×U. Autrement dit, c’est un isomorphisme de groupes
qui est ´egalement un hom´eomorphisme.
D´emonstration. Cette application est un homomorphisme continu de (C,×) vers (R,+) ×
(U,×). Elle admet pour r´eciproque l’application (t, u)R×U7→ etuCqui est ´egalement
continue.
Cette proposition n’est bien sˆur qu’une reformulation de la d´ecomposition polaire z
C7→ (|z|,z
|z|)R
+×U, (ρ, u)R
+×U7→ ρu C`a l’aide de l’isomorphisme entre
(R
+,×) et (R,+) donn´e par le logarithme.
Date: 23 janvier 2013.
1. On appelle groupe topologique un groupe Gmuni d’une topologie rendant les lois G×GG, (g1, g2)7→
g1g2et GG, g 7→ g1continues. Les groupes topologiques consid´er´es ici sont R,U,Cou des groupes
matriciels, munis de leur topologie usuelle.
2. On appelera ainsi tout simplement caract`ere un homomorphisme continu de Gdans Ulorsque Gest
un groupe ab´elien localement compact.
3. D`es que Gest localement compact, ce qui est bien sˆur le cas pour les groupes usuels, le groupe dual b
G
poss`ede une topologie naturelle, qui est celle de la convergence uniforme sur tout compact de G. Lorsque G
est compact, c’est simplement la topologie de la convergence uniforme.
1
Corollaire 1.2. Tout caract`ere ϕ:GCd’un groupe topologique Gs’´ecrit de mani`ere
unique comme produit ϕ=ϕR
+ϕUd’un homomorphisme continu ϕR
+:GR
+et d’un
caract`ere unitaire ϕUde G.
D´emonstration. On a en effet ϕR
+(g) = |ϕ(g)|et ϕU(g) = ϕ(g)
|ϕ(g)|pour tout gG.
On peut donc s´eparer l’´etude des caract`eres d’un groupe topologique Gen celles de ses
caract`eres unitaires d’une part et de ses homomorphismes continus vers Rd’autre part. Pour
les groupes compacts, ces derniers sont triviaux :
Proposition 1.3. Tout homomorphisme continu d’un groupe compact Gvers Rest constant.
En particulier, tout caract`ere d’un groupe compact est unitaire.
D´emonstration. Soient Gun groupe compact et ϕ:GRun homomorphisme continu.
L’image de Gpar ϕest un sous-groupe compact de R. Mais les sous-groupes non triviaux
de Rsont non born´es (si x6= 0 appartient `a un sous-groupe Hde R, alors nx Hpour
tout nZ). On a donc ϕ(G) = {0}, i.e. ϕ= 0. Il r´esulte alors du corollaire pr´ec´edent que
tout caract`ere de Gest unitaire.
2. Caract`
eres de R
L’exponentielle fournit des caract`eres unitaires non triviaux de Rsous la forme t7→
exp(t), ξR. Le but de cette partie est de montrer que ce sont les seuls, autrement dit
que
Rb
R
ξ7−(t7→ exp(t))
est un isomorphisme de groupes.
Nous en donnons deux d´emonstrations. La premi`ere repose sur le th´eor`eme de rel`evement,
qui ram`ene le probl`eme `a celui des homomorphismes de Rdans R. La seconde est plus
´el´ementaire.
2.1. Th´eor`eme de rel`evement et homomorphismes de R dans lui-mˆeme.
Rappelons que l’exponentielle complexe d´efinit une application holomorphe surjective
zC7→ exp zC
de Csur Cqui est ´egalement un homomorphisme de noyau 2πiZ. On a ainsi un isomor-
phisme de groupes C/(2πiZ)
C. Le cercle unit´e Uest l’image par exp de iR, de sorte
qu’on a ´egalement un homomorphisme continu
tR7→ exp(it)U
de Rsur U, de noyau 2πZ, et un isomorphisme de groupes R/(2πZ)U.
Th´eor`eme 2.2. Soient Iun intervalle non vide de R, et f:IUune application continue
de Idans U. Soit t0I. Alors il existe pour tout x0Rv´erifiant exp(ix0) = f(t0)une
unique application continue ˜
f:IRtelle que exp(i˜
f) = fet ˜
f(t0) = x0.
De mˆeme, il existe pour toute application continue f:ICet tout z0Ctel que
exp(z0) = f(t0)une unique application continue ˜
f:ICtelle que f= exp ˜
fet ˜
f(t0) = z0.
On dit que ˜
frel`eve f(ou encore que c’est un logarithme continu de f). Elle compl`ete le
diagramme commutatif suivant
R
exp(i·)
I
˜
f
99
r
r
r
r
r
r
r
f
//U
2
D´emonstration. Nous donnons la d´emonstration dans le cas des fonctions `a valeurs dans U.
Le cas des fonctions `a valeurs dans Cs’obtient exactement de la mˆeme fa¸con 4.
L’unicit´e est ais´ee : soient ˜
f1et ˜
f2deux rel`evements de f, i.e. deux applications continues
IRtelles que exp(i˜
f1) = f= exp(i˜
f2). La diff´erence ˜
f1˜
f2est donc une fonction continue
sur I`a valeurs dans ker(exp(i·)) = 2πZ, qui est donc constante puisque Iest connexe. Deux
rel`evements sont donc ´egaux si et seulement si ils co¨ıncident en un point, d’o`u l’unicit´e sous
la condition ˜
f(t0) = x0.
Pour l’existence on dispose de plusieurs d´emonstrations, qui utilisent toutes d’une mani`ere
ou d’une autre le logarithme complexe (qui permet de relever localement une fonction con-
tinue).
La plus proche de la th´eorie g´en´erale des revˆetements topologiques se trouve par exemple
dans le tome 3 du cours de Lelong-Ferrand & Arnaudi`es [2, VI.6, p. 337].
Notons d’abord qu’il suffit de traiter le cas o`u l’intervalle est compact 5. En effet, par
unicit´e du rel`evement continu, si J1et J2sont deux segments contenus dans Icontenant t0,
alors les rel`evements g
f|J1et g
f|J2des restrictions de f`a J1et J2envoyant t0sur x0co¨ıncident
sur J1J2(qui est bien connexe). Le rel`evement continu ˜
fde fs’obtient alors en posant,
pour tout tI,˜
f(t) = f
f|J(t) o`u Jesigne n’importe quel segment contenu dans Iet
contenant tet t0.
Supposons donc I= [a, b]. Il suffit de montrer l’existence d’un rel`evement ˜
f0de fsans
fixer sa valeur en t0. En effet, un tel rel`evement v´erifie exp(i˜
f0(t0)) = f(t0) = exp(ix0), d’o`u
on d´eduit ˜
f0(t0) = x0+ 2kπ pour kZ. Le rel`evement de fenvoyant t0sur x0est alors
˜
f=˜
f02kπ.
Soit alors Jle sous-ensemble des points tde Itels que la restriction f|[a,t]de f`a [a, t]
admette un rel`evement continu ˜
f(on dit que fadmet un rel`evement continu sur l’intervalle
[a, t]). Ce sous-ensemble est non vide puisqu’il contient a. Il admet donc une borne sup´erieure
sup J[a, b].
Montrons que sup J=b. Sinon c= sup Jest strictement inf´erieur `a bet, f´etant continue,
il existe donc δ > 0 tel que [c, c +δ[Iet tI, |tc|< δ ⇒ |f(t)f(c)|<1. On a donc
tI, |tc|< δ | f(t)
f(c)1|<1. Ainsi t]cδ, c+δ[I7→ f(t)
f(c)est `a valeurs dans le demi-cercle
unit´e ouvert contenu dans le demi-plan {zC,Re z > 0}, o`u la d´etermination principale
Log du logarithme complexe est bien d´efinie (par exemple par zC\R
7→ R[1,z]
dz
z). Si xc
d´esigne un r´eel v´erifiant exp(ixc) = f(c), les rel`evements de fsur ]cδ, c +δ[Isont de la
forme ϕk:t]cδ, c +δ[I7→ xc+ 2kπ +1
iLog f(t)
f(c)pour kZ.
Par d´efinition de c= sup J, il existe c0[a, c]]cδ, c] tel que fadmette un rel`evement
continu ˜
fsur [a, c0]. L’id´ee est de relever fau-del`a de cen recollant ˜
fet ϕkpour un entier
kbien choisi. On a exp(i˜
f(c0)) = f(c0) = exp(0(c0)), de sorte qu’il existe kZtel que
˜
f(c0) = ϕ0(c0) + 2kπ. L’application ˜g: [a, c +δ[R´egale `a ˜
fsur [a, c0] et `a ϕksur [c0, c +δ[
est donc bien d´efinie et continue. De plus elle rel`eve f. Donc c+δ/2J, ce qui est absurde.
On a donc sup J=b, i.e. fadmet un rel`evement continu sur [a, b].
Remarque 2.3. Dans le cas o`u fest de classe C1, on dispose d’une expression int´egrale
explicite de ˜
fqui permet de raccourcir l’argument : en effet, il suffit de constater que la
fonction
tI7→ x0+Zt
t0
f0(u)
if(u)du
4. Le cas IUest bien sˆur un cas particulier du cas IC.
5. On pourrait ´eviter d’avoir `a d´eduire ainsi le cas g´en´eral du cas compact en donnant l’argument suivant,
qui pr´esente l’inconenient d’utiliser le lemme de Zorn : consid´erons l’ensemble des couples (J, ˜
fJ) o`u Jest
un intervalle contenu dans Iet contenant t0et ˜
fJun rel`evement de f|Jenvoyant t0sur x0, ordonn´e par la
relation (J, ˜
fJ)6(J0,˜
fJ0) si JJ0et ( ˜
fJ0)|J=˜
fJ. Cet ensemble est inductif et non vide, donc admet un
´el´ement maximal (J, ˜
fJ). On montre alors que J=Ien v´erifiant comme dans la preuve du th´eor`eme que les
in´egalit´es strictes sup J < sup Iet inf I < inf Jsont impossibles.
3
est le rel`evement cherce (on aboutit `a une telle expression tout simplement en d´erivant
l’identit´e f= exp(i˜
f)). Cela se trouve par exemple dans le livre de Rouvi`ere [4], ou dans le
cours de Lelong-Ferrand et Arnaudi`es d´ej`a cit´e.
Remarque 2.4. Il est bon d’avoir en tˆete la situation g´eom´etrique, qui n’est malheureuse-
ment pas assez ´eclair´ee par la d´emonstration pr´ec´edente. Si f:IUest continue, on peut
relever fau voisinage de tout point de I`a l’aide du logarithme complexe, et il suffit de
recoller ces rel`evements locaux.
Remarque 2.5 (Autre d´emonstration plutˆot originale).Voici une ´el´egante d´emonstration
du th´eor`eme de rel`evement permettant de manipuler la notion de groupe topologique sur
un exemple tr`es concret, que l’on peut trouver en exercice corrig´e dans le cours de topologie
de Herv´e Queff´elec [3, Chapitre 4, Ex. IV.26]. On y montre un peu plus g´en´eralement que
toute fonction continue fd’un compact ´etoil´e Kde Rndans Cse rel`eve en une fonction
continue ˜
f:KC. On en d´eduit que le r´esultat reste vrai pour tout ferm´e ´etoil´e 6de Rn,
en particulier pour Rntout entier.
Soit Iun segment dans R. On peut supposer qu’il contient 0. Soit Gle groupe des
applications continues de Idans U(le produit est induit par celui de U, l’´el´ement neutre est
la fonction 1 constante ´egale `a 1). On le munit de la topologie induite par la norme infinie
sur l’espace C(I, C) des fonctions continues de Idans C(autrement dit de la topologie de
la convergence uniforme). Le groupe Gest ainsi un groupe topologique.
Consid´erons le sous-ensemble G0des ´el´ements de Gadmettant un rel`evement IR. C’est
un sous-groupe de G(si f= exp i˜
fet g= exp i˜g, alors fg = exp i(˜
f+ ˜g) et f1= exp(i˜
f)),
qui contient un voisinage de l’´el´ement neutre 1 : en effet, on v´erifie `a l’aide du logarithme
complexe que la boule ouverte U={fG, kf1k<1}de centre 1 et de rayon 1 est
contenue dans G0(si kf1k<1, alors f:IU´evite 1, donc ˜
f=1
iLog f:IRest
bien d´efinie, continue, et f= exp i˜
f. On en d´eduit que G0est ouvert 7: en effet, c’est un
voisinage de chacun de ses points, puisque tout point gG0est contenu dans gU, qui est
contenu dans le sous-groupe G0et ouvert comme image de l’ouvert Upar l’hom´eomorphisme
g:GG, h 7→ gh (la multiplication par gest bien un hom´eomorphisme, comme application
continue bijective dont la r´eciproque est la multiplication par g1qui est ´egalement continue).
Or, dans un groupe topologique, tout sous-groupe ouvert est automatiquement ferm´e : en
effet 8,Gs’´ecrit comme une union disjointe G=`aAgaG0o`u {ga, a A}est un syst`eme
de repr´esentants des classes `a gauche modulo G0, et G\G0=`aA,ga6∈G0gaG0est ouvert
comme union d’ouverts.
Enfin Gest connexe par arcs : en effet, on peut relier toute fonction gG`a la fonction
constante ´egale `a g(0) par le chemin t7→ gto`u gt(x) = g(tx). Ce chemin est bien continu car
gest uniform´ement continue. On peut ensuite relier toute fonction constante `a la fonction 1
puisque Uest connexe par arcs.
Finalement G0est une partie ouverte et ferm´ee non vide dans Gconnexe, de sorte que
G0=G. Autrement dit, toute application continue IUadmet un rel`evement IR.
Il faut ensuite en d´eduire le cas d’un intervalle quelconque comme dans la d´emonstration 9
du th´eor`eme 2.2.
Nous sommes maintenant en mesure de d´ecrire les homomorphismes continus ϕde Rdans
U. L’id´ee est de relever une telle application en un homomorphisme continu de Rdans R.
6. Avec un peu plus de soin, on peut en d´eduire que cela reste vrai pour toute partie ´etoil´ee de Rn.
7. L’argument montre en fait qu’un sous-groupe d’un groupe topologique est ouvert si et seulement si il
contient un voisinage de l’´el´ement neutre.
8. On peut pr´ef´erer l’argument suivant : soit gG\G0. Si Ud´esigne un voisinage ouvert de 1 contenu dans
G0, alors gU est un ouvert (image de Upar l’hom´eomorphisme h7→ gh) qui ne rencontre pas le sous-groupe
G0.
9. Il ne semble malheureusement pas possible de g´en´eraliser directement l’argument pr´ec´edent au cas
d’un intervalle quelconque : en effet, le chemin t7→ gtn’est a priori plus continu pour la topologie de la
convergence uniforme si In’est pas compact. Le groupe Gposs`ede en fait une topologie plus naturelle, celle
de la convergence uniforme sur les compacts. Le chemin pr´ec´edent est bien continu pour cette topologie, mais
par contre il n’est plus aussi simple de montrer que G0est un voisinage de 1.
4
L’existence d’un rel`evement continu est donn´ee par le th´eor`eme de rel`evement et il n’est pas
difficile de montrer que si on a pris soin d’envoyer 0 sur 0, alors ce rel`evement est aussi un
homomorphisme. On est alors ramen´e `a l’exercice suivant :
Lemme 2.6. Tout homomorphisme continu de Rdans lui-mˆeme est de la forme xR7→
ax, pour aR. Plus g´en´eralement, tout homomorphisme continu RnRmest une appli-
cation R-lin´eaire.
D´emonstration. Soit ϕ:RnRmun homomorphisme continu. Il suffit de v´erifier que
ϕ(λx) = λϕ(x) pour tout λRet tout xRn. Soit xRn. Puisque ϕest un homo-
morphisme, on a ϕ(nx) = ϕ(x+· · · +x) = ϕ(x) + · · · +ϕ(x) = (x) pour tout nN,
puis pour tout nZpuisque ϕ(x) = ϕ(x). Si λ=p
qQpour p, q Z, q 6= 0, alors
qϕ(p
qx) = ϕ(px) = (x), i.e. ϕ(λx) = λϕ(x) pour tout λQ. On conclut par densit´e de Q
dans R.
Th´eor`eme 2.7. Tout homomorphisme continu de Rdans Uest de la forme t7→ exp(t)
pour un unique ξR. Plus pr´ecisement, le groupe dual b
Rest isomorphe `a Rvia
Rb
R
ξ7−(t7→ exp(t)).
D´emonstration. Un homomorphisme continu ϕ:RUadmet un unique rel`evement con-
tinu ˜ϕ:RRenvoyant 0 sur 0 : le diagramme
R
exp(i·)
R
˜ϕ
88
r
r
r
r
r
r
r
ϕ//U
est commutatif. Montrons que ˜ϕest un isomorphisme de groupes. Si tRconsid´erons les
deux applications continues t0R7→ ˜ϕ(t+t0) et t0R7→ ˜ϕ(t) + ˜ϕ(t0). Ce sont deux
rel`evements continus de t0R7→ ϕ(t)ϕ(t0) = ϕ(t+t0) qui prennent la mˆeme valeur ˜ϕ(t) en
0. Ils sont donc ´egaux, et ˜ϕest donc un homomorphisme.
D’apr`es le lemme 2.6, ˜ϕest de la forme t7→ ξt pour un r´eel ξ= ˜ϕ(1). Donc ϕest de la
forme t7→ exp(t) pour un ξuniquement d´etermin´e (en effet, ϕd´etermine uniquement ˜ϕ
tel que ˜ϕ(0) = 0, qui d´etermine ξ; on peut aussi remarquer que ξest ´egal `a 0(0)).
Si on a pris soin de munir b
Rde la topologie de la convergence uniforme sur les compacts, l’isomorphisme pr´ec´edent est en
fait un hom´eomorphisme. De plus, son dual b
b
Rest alors bien d´efini, et on a bien sˆur le r´esultat suivant :
Corollaire 2.8. Le groupe Rest canoniquement isomorphe `a son double dual : en effet Rb
b
R, t 7→ (ϕ7→ ϕ(t)) est un
isomorphisme de groupes.
Remarque 2.9. L’isomorphisme Rb
Rpermet de relier transformation de Fourier dans
L2(R) et sur les groupes ab´eliens finis. Dans les deux cas, la transform´ee de Fourier d’un
objet d´efini sur G=Rou Z/nZest un objet d´efini sur le groupe dual. Si fest une fonction
GC, sa transform´ee de Fourier est
b
f:χb
G7−1
|G|X
gG
χ(g)f(g).
De la mˆeme mani`ere, la transform´ee de Fourier d’une fonction fdans L1(R)L2(R) est
d´efinie par la somme sur tR
b
f:ξR'b
R7−ZR
exp(t)f(t)dt =ZR
exp(t)f(t)dt.
Les formules d’inversion sont toutes deux obtenues comme des sommes sur les groupes duaux :
f=X
χ
b
Gb
f(χ)χet f=1
2πZξRb
f(ξ) exp(·)
(la seconde ´egalit´e ayant lieu dans L2(R)).
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