© Consistoire de Paris
Un rapide regard que l’ensemble du Sefer Bamidbar nous permet de constater que ce livre fait le récit des
expériences vécues par les enfants d’Israël durant les tribulations qui les ont conduits d’Egypte jusqu’à la
terre promise, Erets Israël.
Ce livre rapporte les événements qui se sont produits lors des diverses étapes du voyage. Un grand nombre
de lieux et de dates y sont précisés.
En revanche, dans le livre de Vayikra, le Lévitique, il y a très peu d’indications de lieux ou de dates. Le
livre de Vaykra ne comporte presque aucun événement dont il soit rendu compte. Le Lévitique est un livre
riche surtout en préceptes, en recommandations.
Le contenu des lois respectives, des livres de Vayikra et de Bamidbar est également différent.
Les mitsvot contenues dans le livre de Bamidbar répondent à des situations particulières, rencontrées par
les enfants d’Israël. Elles ont pour but d’aider à résoudre certains problèmes.
Nahmanide, explique dans son introduction au livre de Bamidbar, que les mitsvot, les lois, qui y sont
mentionnées correspondent à des situations d’actualité immédiate.
Le livre de Bamidbar contient peu de lois valables pour toutes les générations, à l’exception des tsitsit, des
franges rituelles à fixer au vêtement à quatre coins.
Les lois relatives aux dons que l’on doit faire aux cohanim, aux prêtres, ont été précisées dans le sillage de
la rébellion de Kora’h.
La législation des héritages a été indiquée pour répondre à la requête des filles de Tsélop’had.
Dans le livre de Vayikra, la plupart des mitsvot, des lois, se rapportent au culte sacrificiel, aux règles de
pureté et d’impureté, autant de lois évoquant la vie spirituelle de l’homme sans rapport aucun avec la
gestion de sa vie terrestre.
On comprend ainsi la conclusion du livre de Vayikra : « Elé hamitsvoth », « Voici les lois », tandis que le
livre de Bamidbar se termine par la précision : « Elé hamitsvoth véhamichpatim », « Voici les lois et les
jugements ».
Les jugements visent à apporter des solutions à des problèmes concrets qui méritent des solutions
immédiates.
« Ainsi parle l'Eternel, je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes
fiançailles, quand tu me suivais dans le désert, dans une région inculte.»
(Jérémie 2,2)
Jérémie compare la situation des enfants d’Israël se trouvant au Sinaï à un mariage.
Le Talmud, traité Pessa’him, compare la faute du veau d’or, suivant immédiatement le don de la Torah au
Sinaï, à une jeune mariée qui aurait une relation adultère très peu de temps après son mariage.
L’alliance entre Dieu et Israël au mont Sinaï est souvent comparée par notre Tradition aux liens conjugaux.
Un grand maître contemporain, remarquait qu’un homme et une femme qui décident de se marier
rencontrent toujours toutes sortes de problèmes financiers, techniques… Mais, sous le dais nuptial, les
problèmes sont complètement oubliés. Les mariés se concentrent sur ce qui doit les unir, leur amour
réciproque, leur projet d’ordre spirituel. Ils évacuent de leur esprit tout autre problème.