Dans sa réponse à Elisabeth, Marie affirme que porter et mettre au

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Assomption 2010 – Apo 11,19…12,10 – Ps 44 – 1 Co 15,20-26 – Luc 1,39-56.
Dans sa réponse à Elisabeth, Marie affirme que porter et mettre au monde
le Fils de Dieu est un service inespéré qui fait d’elle la plus heureuse des
femmes ! Elle reconnaît en cela l’accomplissement de la promesse faite
aux pères, c’est-à-dire aux premières générations d’Israël. Et cet
accomplissement est possible parce qu’elle fait sien ce verset du psaume
44 : Ecoute, ma fille, regarde et tend l’oreille, oublie ton peuple et
la maison de ton père. En effet, pour répondre à l’appel du Seigneur et
en devenir la servante, Marie a dû oublier son peuple et la maison de son
père, c’est-à-dire rompre avec cette logique selon laquelle une femme fait
des enfants pour les inscrire dans une famille, une lignée et une nation.
Israël a donc bien reçu la promesse faite aux pères puisqu’il a préparé
Marie à quitter la logique familiale et nationale pour entrer dans la
dynamique de l’incarnation !
L’Apocalypse met en scène un déplacement très proche. Après avoir
accouché d’un fils pour Dieu, sous la menace d’un dragon, la femme
s’enfuit au désert où Dieu lui a préparé une place. Mais l’Apocalypse fait
plus que répéter l’Evangile car cette femme est habillée du soleil, parée de
la lune et de douze étoiles. Marie est bien plus qu’une fille d’Israël ! Elle
est la brèche par laquelle le Verbe de Dieu s’introduit dans la création ou
plus exactement la chair, pour prendre corps. Elle tient donc un rôle
stratégique qui engage toute la création pour les siècles des siècles. En
son sein, le Fils de Dieu inaugure cette résurrection à laquelle rien
n’échappe ! Porter le Fils de Dieu inscrit donc Marie dans cette dynamique
et l’inscrit aux premières loges puisque que son consentement est la
brèche par où s’engouffre le salut de Dieu !
En Marie, qui n’est que consentement au Verbe de Dieu, reconnaissons
cette part de nous-mêmes cachée par notre péché sous toutes ses
formes ! Elle est totalement et manifestement ce que nous sommes
partiellement et obscurément ! Voilà pourquoi Marie touche tant de
monde !
Et, alors que l’Eglise Catholique est bien tentée de se constituer en
communauté ethnique parmi d’autres, si ce n’est en compétition avec
d’autres, faisons nôtre le choix de Marie : Privilégions notre inscription
dans la dynamique de l’incarnation et de la résurrection, dont Paul nous
dit bien qu’elle est universelle, au détriment de la logique ethnique et
tribale qui menace tant notre société !
Olivier Petit.
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