L’autogestion de la santé : une approche prometteuse en santé mentale Par Janie Houle Professeure, Département de psychologie, Université du Québec à Montréal, [email protected] Bruno Collard Coordonnateur des services à Revivre, [email protected] Chacun d’entre nous a du pouvoir sur sa santé. Dans notre vie quotidienne, nous faisons des choix et mettons en place des actions afin de préserver ou d’améliorer notre bien-être physique, psychologique ou social. L’autogestion de la santé nous concerne tous. Cependant, elle revêt une importance particulière pour les personnes qui ont vécu ou sont actuellement aux prises avec un trouble anxieux, dépressif ou bipolaire, car elle peut contribuer à prévenir les rechutes et à améliorer la qualité de vie. les signes précurseurs d’un épisode de dépres- groupe, d’une durée de dix semaines, sont à la sion, par exemple), l’autogestion de la santé fine pointe des connaissances dans le domaine consiste à choisir la conduite à adopter afin de et ont été élaborés selon une méthode rigou- « Une étude est actuellement en cours afin de recueillir des données pilotes concernant l’efficacité potentielle de l’Atelier d’autogestion de la dépression... » prévenir toute aggravation et à poser les gestes appropriés. Agir Choisir Évaluer Connaît re L’autogestion ne signifie pas que la personne prenne en charge par elle-même tout ce qui a trait à sa santé, mais bien qu’elle retrouve du pouvoir sur celle-ci, qu’elle pose des gestes au quotidien qui s’inscrivent dans des stratégies d’adaptation positives, qu’elle connaisse bien les ressources à sa disposition et qu’elle y fasse appel au moment opportun, qu’elle adopte un L’autogestion de la santé comporte quatre pi- rôle proactif et soit le moteur de toute démarche visant à améliorer sa qualité de vie et liers : Connaître, Évaluer, Choisir, Agir. sa santé mentale. La littérature scientifique internationale suggère que le soutien à l’autogestion est une stratégie d’intervention prometteuse en santé mentale (Houle et al., 2013). Il est suggéré de l’offrir en complémentarité avec les traitements reconnus efficaces, tels que la pharmacothérapie et la psychothérapie. Elle consiste, tout d’abord, à bien nous connaître (nos forces, nos faiblesses, nos signaux d’alerte), de même qu’à connaître les comportements favorables à la santé et les ressources disponibles en cas de besoin. Elle implique également de nous observer et d’évaluer régulière- L’organisme Revivre (www.revivre.org) a conçu des ateliers d’autogestion de la sanment notre état de santé, la fluctuation de notre té destinés aux personnes souffrant humeur et de notre niveau de stress, afin de de troubles anxieux, dépressifs ou repérer rapidement tout signe de détérioration. bipolaires. Ces interventions de En présence d’indicateurs de détresse (comme reuse incluant une validation par des comités d’experts. Une étude est actuellement en cours afin de recueillir des données pilotes concernant l’efficacité potentielle de l’Atelier d’autogestion de la dépression à améliorer les comportements d’autogestion des participants et à diminuer leur symptomatologie. Les résultats préliminaires sont très encourageants et suggèrent que cet atelier atteint ses objectifs. Ils seront dévoilés lors de la 14e Conférence canadienne sur les soins de collaboration en santé mentale, qui se déroulera à Montréal, le jeudi 27 et le vendredi 28 juin 2013. Ils seront également disponibles sur le site web du Laboratoire de recherche sur la santé Vitalité Les ateliers de soutien à l’autogestion ont été développés par Revivre dans l’intention de les rendre accessibles au plus grand nombre. Les organismes intéressés à se procurer ces ateliers afin de les offrir à leur clientèle, sont invités à communiquer avec Bruno Collard, coordonnateur des services à Revivre, 514-529-3081 #234 ou à l’adresse courriel [email protected].