engagements pris en vertu du Jordan Compact.
Le compte courant est sous pression en raison d’un ralentissement du tourisme et des envois de
fonds, de la fermeture d’axes routiers et de pressions sur les prix à l’exportation de la potasse.
Les recettes du secteur du voyage ont reculé de 3,6 % au cours de la première moitié de 2016,
tandis que les exportations de biens ont chuté de 5,6 % au cours des 5 premiers mois de 2016
(avec notamment une baisse de 47 % des exportations à destination de l’Irak). Si la persistance
de prix du pétrole bas par rapport à la deuxième moitié de 2015 a contribué à réduire la facture
des importations de la Jordanie (réduction de 20,5 % des importations d’énergie au cours des
premiers mois de 2016), la pression sur le compte courant provient de la diminution des envois
de fonds (-4,3 % au cours de la première moitié de 2016). Ces pressions ont affecté les réserves
internationales brutes de la Jordanie, qui ont chuté de 11 % à fin juillet 2016 par rapport à fin
2015 jusqu’à atteindre 12,5 milliards de dollars (7,2 mois d’importations).
La Jordanie a commencé à tenir ses engagements pris au titre du Jordan Compact, à commencer
par l’octroi de permis de travail aux réfugiés syriens. En parallèle, l’Union européenne (UE) a
assoupli ses exigences au titre des Règles d’origine (ROO) vis-à-vis de la Jordanie pour des
catégories de produits spécifiques pour une durée de 10 ans. Cela devrait stimuler
l’investissement en Jordanie, la création d’emplois (tant pour les Jordaniens que pour les réfugiés
syriens) ainsi que les exportations vers l’UE.
Perspectives
La croissance économique de la Jordanie devrait rester inchangée à 2,3 % en 2016 et s’améliorer
à moyen terme à 3,1 % en 2018, se rapprochant ainsi du potentiel de la Jordanie tout en restant
en dessous. Ces perspectives sont fondées sur l’hypothèse d’une non-aggravation des problèmes
de sécurité en Jordanie et à sa périphérie. En outre, la confiance dans le cadre macroéconomique
devrait se renforcer suite à l’accord conclu avec le FMI. Le solde budgétaire primaire devrait
devenir excédentaire en 2017, coïncidant avec une inversion du ratio endettement brut/PIB,
jusqu’ici en croissance. Les pressions sur la Balance extérieure des paiements devraient de
relâcher à partir de 2017 sous l’effet d’une reprise des exportations et des investissement en
raison des efforts de diversification et des opportunités ouvertes par le relâchement des Règles
d’origine de l’Union européenne et des plans de diversification de l’approvisionnement en
énergie ainsi que de la stabilisation des envois de fonds et des recettes du secteur du voyage.
Malgré des prévisions de renchérissement du prix du pétrole et d’une hausse subséquente des
importations d’énergie, le déficit des comptes courants devrait se réduire en 2017. Le prochain
cycle d’enquête sur les revenus et les dépenses de consommation des ménages pour l’estimation
de la pauvreté devrait intervenir en 2017/2018. La Banque mondiale apporte son assistance
technique à la conception et à la réalisation de cette enquête.
Risques et défis
Les perspectives comportent un risque de dégradation. L’incidence plus élevée d’incidents de
sécurité qui se produisent en Jordanie et à sa périphérie, en traduisant sa vulnérabilité, pourrait