traitement des demandes de crédit. Une loi sur l’insolvabilité devrait également être prochainement
adoptée.
En termes de compétitivité, la Jordanie se positionne relativement bien dans le classement 2015-2016
du WEF sur la compétitivité mondiale (64ème sur 140 économies). Toutefois, le classement général
masque des faiblesses de l’environnement macroéconomique (130ème) et de l’efficacité du marché du
travail (90ème). Ce dernier est caractérisé par une inadéquation entre l’offre et la demande de travail.
Parmi les faiblesses macroéconomiques traditionnelles de la Jordanie on peut citer son économie de
petite taille, sa dépendance énergétique vis-à-vis des pays de la région (certes atténuée par la mise en
service d’un terminal GNL en juillet 2015) et une faible diversification de l’économie. En termes de
corruption, la Jordanie se classe 55ème sur 175 pays dans l’indice de perception de la corruption11 2015.
3.2 Régime de l’investissement
La Jordanie dispose d’un cadre juridique globalement favorable aux investissements étrangers. La loi
de 1995, amendée en 2003, affirme le principe d’égalité de traitement entre investisseurs jordaniens et
étrangers. Grâce à la suppression du contrôle des changes, la loi permet le libre transfert des capitaux
et des profits. La loi de 2003 prévoit, enfin, que la participation peut aller jusqu’à 100%.
Des secteurs restent cependant entièrement ou partiellement fermés aux investisseurs étrangers :
- les investissements étrangers sont interdits dans les secteurs suivants : presse écrite, clubs
sportifs, services de transport routier de voyageurs et de marchandises, carrières de sable et de
pierres naturelles utilisées dans la construction, services d’enquête et de sécurité, services de
dédouanement, services immobiliers et services dentaires. Toutefois, à l’exception de la presse
écrite, le Conseil des ministres peut par dérogation approuver des projets avec des
participations étrangères dans ces secteurs, à condition qu’ils soient jugés comme
« bénéficiant de manière exceptionnelle » à l’économie nationale (notamment à travers des
transferts de technologie) et compte tenu de leur impact en termes d’emploi local ;
- d’autres secteurs limitent les participations étrangères à 50% : services d’impression et de
publication, franchisage, vente en gros, services de publicité, service d’ingénierie -
architecture, construction, services de collecte et de traitement des déchets solides, transport
aérien, restaurants et cafés, agences de voyage et voyagistes, entretien et réparation de navires
et avions ;
- enfin, la participation étrangère est limitée à 49% dans les services de transport aérien de
voyageurs, de marchandises et de courrier, et les services de location d’avion et de pilote.
Le régime de l’investissement reste relativement plus restrictif aux IDE que la moyenne des pays en
développement. L’indice FDI Regulatory Restrictiveness de l’OCDE s’établissait à 0,29912 pour la
Jordanie en 2014. Sur l’ensemble des pays MENA présents dans ce classement, la Jordanie se classe
deuxième13 en termes de restrictions aux IDE. Seule l’Arabie Saoudite affiche un indice plus élevé
(0,342). Sur l’ensemble des 60 économies étudiées par cet indice, la Jordanie serait la 4ème économie la
plus restrictive, après la Chine, la Birmanie, l’Arabie Saoudite et l’Indonésie.
Cependant, des évolutions importantes ont eu lieu ces dernières années. En 2013, la Jordanie est
devenue le 46ème pays à adhérer aux principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises
multinationales. En 2014, une nouvelle loi sur l’investissement a été adoptée14. Elle vise à développer
les IDE en simplifiant le cadre législatif. La nouvelle loi regroupe les anciennes institutions en charge
de promouvoir l’investissement15 au sein d’une même entité, la Jordan Investment Commission. Elle
crée un haut-conseil de l’investissement16, chargé de définir les politiques d’investissement. Par
ailleurs, elle met en place un « guichet unique »17 au sein de la JIC pour aider les investisseurs dans
toutes les démarches administratives. En plus des secteurs couverts précédemment, la loi ajoute les
11 Transparency International
12 0= pays totalement ouvert ; 1= pays totalement fermé
13 Turquie (0,059), Egypte (0,062), Maroc (0,067), Israël (0,118), Tunisie (0,206), Jordanie (0,299), Arabie Saoudite (0,342).
14 La nouvelle loi sur l’investissement est entrée en vigueur le 16 octobre 2014.
15 Jordan Investment Board, Development Zones Commission, Free Zones Commission et Export Promotion.
16 Le haut-conseil est présidé par le Premier Ministre et comprend notamment les ministres de l’Industrie et du Plan.
17 Le guichet unique est censé obtenir, dans un délai maximum en 14 jours, les autorisations nécessaires des organismes
gouvernementaux. Dans les faits, la mise en place de ce guichet unique prendra probablement un certain temps encore.
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