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PARIS CÉLÈBRE LE DIEU GANESH 
La 15ème édition du “Ganesh Chatur-
thi” (la Fête de Ganesh) a rassemblé 
la foule des grands jours, dans les 
rues de la capitale, le dimanche 29 
août dernier. Près de 25 000 partici-
pants (dévots, visiteurs sympathisants 
et simples curieux mêlés) ont arpenté 
le traditionnel parcours de ce défilé 
hindou annuel, qui a été marqué par 
une innovation d’importance pour 
tous les fidèles : le nouveau temple de 
la rue Pajol, dédié à la divinité à tête 
d’éléphant. 
“Sri Manicka Vinayakar Alayam” : 
c’est la dénomination officielle du tem-
ple de Ganesh, qui a désormais trouvé 
demeure au 17 rue Pajol, au cœur de 
“Little Jaffna”, l’emblématique quartier 
indo-sri lankais du 18ème arrondisse-
ment de Paris. Le premier temple hin-
dou de la capitale, installé depuis 25 
ans rue Philippe-de-Girard, a profité de 
ce déménagement très attendu pour 
rassembler les fidèles, toujours plus 
nombreux,  lors de la 15ème Fête de 
Ganesh. Le nouveau lieu de culte est, 
en effet, l’étape de départ – et d’arrivée 
– du célèbre rassemblement festif pari-
sien, marquant l’anniversaire de la plus 
populaire divinité du Panthéon hindou. 
Véritable immersion en pays tamoul (la 
langue majoritaire pratiquée par la 
communauté indo-sri lankaise du quar-
tier de La Chapelle), cette fête unani-
mement célébrée dans le sous-
continent indien est tout entière dévo-
lue à la gloire du Dieu de la Prospérité 
et du Savoir, « gardien des Divinités 
supérieures », fils de Shiva et de Parva-
De notre correspondant à Paris :  Daniel Rollé 
thi, celui qui « enlève 
les obstacles ». Une 
fête qui a rassemblé, 
le 29 août à Paris, 
Bangladeshis, Pakista-
nais, Pendjabis et Sri-
Lankais installés sur 
le sol français, mais 
aussi des délégations 
venues de l’Inde (dont 
une équipe de télévi-
sion), du Canada, de 
la Réunion et… des 
Antilles, outre les 
nombreux badauds et 
touristes photographes 
ravis, en un joyeux 
mélange coloré, parfois empreint d’une 
dévotionnelle gravité pour les plus dé-
vots d’entre eux. 
Un cortège haut en couleurs 
Précédant le cortège, des camionnettes 
de voirie lavent le parcours à grands 
jets d’eau de rose additionnée de sa-
fran, le sol devant être 
purifié pour le passage 
du Dieu. En tête du 
défilé, un éléphant en 
résine, tout droit sorti 
des ateliers de Bolly-
wood, est tiré par 
deux dévots volontai-
res, ceints de leurs 
“dhotis” de cérémonie 
et de “ malas” fleuris.  
Suivent musiciens 
traditionnels, joueurs 
de flûtes, danseurs, 
dévotes portant des 
pots de camphre en-
flammé sur la tête et 
porteurs de 
“ cavadis” (arceaux 
très lourds décorés de 
plumes de paon), ve-
nus faire pénitence en 
acceptant de porter 
leur fardeau tout au 
long des 4 heures que 
dure la fête. Vient 
ensuite le chariot de 
Ganesh – de 5 mètres 
de haut –, entièrement recouvert d’étof-
fes rouges et blanches, décoré de guir-
landes de fleurs fraîches, tiré à l’aide 
de deux cordes d’une vingtaine de mè-
tres par des hommes en “dhotis”, voire 
quelques femmes en “saris”. Il est suivi 
du char de son frère Murugan ; tous 
deux abritent les prêtres brahmanes qui 
bénissent tous ceux qui le souhaitent au 
long du parcours.  
Pieds nus, signe d’hommage et de res-
pect envers les Dieux, les fidèles arpen-
tent les artères du quartier de La Cha-
pelle, berceau de la communauté com-
merçante. Les commerçants hindous 
(coiffeurs, épiciers, fleuristes, loueurs 
de vidéos de Bollywood…), désireux 
de s’attirer les bonnes grâces du Dieu – 
et la prospérité dans leurs affaires - 
installent des autels garnis d’offrandes 
bénies en son honneur devant leurs 
boutiques. Plats végétariens, friandises 
et boissons fraîches sont distribués au 
public, dans l'esprit de partage et de 
convivialité d’une authentique fête 
hindoue en terre parisienne.  
Pour que chacun participe, des noix de 
cocos sont rituellement mises à la dis-
position de tous, pour être fendues sur 
le sol. Elles symbolisent l'illusion du 
monde, l’eau à l'intérieur représente 
l’ego humain. En cassant la noix de 
coco sur la chaussée, on offre son cœur 
au Dieu Ganesh, dans l’espoir de béné-
ficier de sa protection, dans un symbo-
lique fleuve d’amour divin répandu au 
grand jour ! 
Dossier du Mois Sept. 2010  - N°18 
Temple de Ganesh 
Ganesha, Etudiante de 
hindi (Guadeloupe)  
Procession dans les rues de Paris 
Le traditionnel casser de cocos