Elisabeth Remm 3
2. Trigonalisation des matrices carr´
ees complexes
Le r´esultat essentiel de ce paragraphe est le suivant:
Th´eor`eme 1. Toute matrice complexe M∈ Mn(C)est trigonalisable.
D´emonstration. D´emontrons par r´ecurrence sur n?1?
(1) Toute matrice carr´ee complexe d’ordre 1 s”´ecrit M= (a1,1d. Elle est donc trigonalisble.
(2) Soit n≥1 fix´e. Supposons que toute matrice complexe d?ordre n?1 soit trigonalis-
able. Consid´erons une matrice M∈ Mnn+ 1(C). Nous avons vu, dans le cahpitre
pr´ec´edent, que toute matrice complexe d’ordre padmettait pvaleurs propres distinctes
ou confondues. Ainsi Madmet n+ 1 valeurs propres disctinctes ou pas. Soit λune
valeur propre de M. Il existe un vecteur propre non nul v6= 0 attach´e `a ?:
Mv =λv.
Comme vest non nul, nous pouvons compl´eter la famille {v}en une base B={v=
e1, e2,· · · , en+1}de Cn+1. Soit Pla matrice inversible obtenue en mettant en colonnes
les vecteurs v=e1, e2,· · · , en+1. Comme Mv =λv, la matrice semblable
M1=P−1MP
est de la forme
λ a1,2a1,3· · · a1,n−1a1,n
0a2,2a2,3· · · a2,n−1a2,n
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0an−1,2an−1,3· · · an−1,n−1an−1,n
0an,2an,3· · · an,n−1an,n
Soit Nla matrice complexe d’ordre nd´efinie `a partir de M1:
N=
a2,2a2,3· · · a2,n−1a2,n
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an−1,2an−1,3· · · an−1,n−1an−1,n
an,2an,3· · · an,n−1an,n
D’apr`es l’hypoth`ese de r´ecurrence, il existe une base B1={v1,· · · , vn}de Cntelle que
si Qest la matrice dont les colonnes sont les composantes des vecteurs vi, la matrice
d’ordre n
N1=Q−1NQ
soit triangulaire (sup´erieure). Consid´erons la matrice P1d’ordre n+ 1 d´efinie par
P1=1 0n
t0nQ
o`u 0n= (0,0,· · · ,0), alors
M2=P−1
1M1P1=λ B
t0nN1
avec B= (b1,, b1,3,· · · , b1,n+1). On en d´eduit que M2est une matrice triangulaire.
(3) La propri´et´e est donc vraie `a l’ordre n+ 1. Elle est vraie quel que soit n≥1.