La place de la nutrition dans la prise en charge à domicile du patient en soins palliatifs Groupe de travail des paramédicaux CMTS Plénière – 10 octobre 2013 De la Loi Léonetti à la nutrition Interdiction de toute « obstination déraisonnable »(1) du médecin : • Respecter, maintenir et développer l’individu. • Tout acte, investigation, thérapeutique ou soin inutile, disproportionné ou ayant pour but le seul maintien artificiel de la vie peut être suspendu ou ne pas être entrepris. entrepris • Obligation de dispenser des soins palliatifs dans un but d’assurer l qualité la lité de d vie i ett de d sauvegarder d lla dignité di ité du d mourant. t • Prise de décisions pluridisciplinaires : patients, aidants, équipes d soins. de i ((1)) Loi Léonetti – Réflexion f en cours CLAN CHU Toulouse Dr N. SAFFON CMTS Plénière – 10 octobre 2013 De la Loi Léonetti à la nutrition Objectifs : • Améliorer le pronostic, • Éviter les complications et assurer le confort, • Maintenir le lien social,, • Entretenir au maximum la notion de plaisir, • Impliquer l’entourage. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Critères d d’alerte alerte cliniques Sous réserve de pouvoir mobiliser et peser le patient : • Perte de 5% du poids en 1 mois • Perte de 10% du poids en 6 mois = dénutrition • IMC ≤ 17 kg/m2 (≤ 20 kg/m2 si plus de 70 ans) • Pour les enfants : courbe staturo-pondérale (carnet de santé) Eventuellement, E ll d dosage d de l’albuminémie l’ lb i é i et de d la l préé albuminémie CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Critères d’alerte cliniques *NUTRISTEPS® (source SFNEP) CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Critères d’alerte comportementaux • Diminution du nombre de repas (< 3 repas/jour) • Et/ou du nombre de plats par repas (entrée, plat, dessert) • Et/ou de la quantité ingérée => Implication de l’entourage, des intervenants à domicile : observation et aide dans le recueil d’informations. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Stratégie nutritionnelle - synthèse Critères è • IMC: < 17 si < 70ans Poids, taille, IMC • IMC: < 20 si > 70ans Alimentation: • Perte de poids 5% en 1 • Obstacles Ob t l à lla dé déglutition, l titi mois ou 10% en 6 mois dysphagie • Réduction de la prise • Troubles digestifs alimentaire • Dépression • Episodes aigus: chirurgie, infection… Discussions, consensus, adhésion au projet : patient, famille, équipes de soins Bilan dégradé g Risque de dénutrition Pronostic favorable Alimentation orale possible Supplémentation •Enrichissements protéino énergétiques, « maison » CNO (complémentation p nutritionnelle orale) CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Alimentation orale impossible Nutrition entérale • Sonde naso gastrique • Gastrostomie Pronostic défavorable Soins de confort et hydratation percutanée ++ Alimentation orale impossible Tube digestif non fonctionnel Nutrition Nut t o pa parentérale e té a e Intervention nutritionnelle L’intervention nutritionnelle est discutée en fonction des bénéfices attendus, des inconvénients de la technique proposée, du stade de la maladie. • Sa S mise i en place l dépend dé dd de l’avis l’ i du d malade. l d • En phase terminale ou à un stade avancé de la maladie, si l’é l ti estt déf l’évolution défavorable bl malgré l é lles ttraitements it t spécifiques, é ifi lla littérature souligne qu’il n’est pas forcément justifié de proposer une assistance nutritionnelle si elle ne fait p pas la p preuve de son efficacité sur : la diminution de la morbidité et/ou mortalité, ll’amélioration amélioration du confort et de la qualité de vie des patients . Références : d’Hérouville D. Anorexie, cachexie et dénutrition chez le patient infecté par le VIH. In : Les Annales de soins palliatifs : le soulagement des symptômes et l’approche palliative, no 3. Montréal : Centre de Bioéthique Institut de recherches cliniques de Montréal, 1992 119 31 1992:119-31. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Intervention nutritionnelle En priorité, maintenir et stimuler l’alimentation orale. Attention à « l’acharnement nutritionnel » : la stimulation excessive et permanente peut avoir l’effet inverse et entraîner le dégoût, voire un inconfort supplémentaire avec des nausées ou des vomissements. Informer et faire participer les équipes soignantes, la famille. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Intervention nutritionnelle E priorité, En i ité maintenir i t i ett stimuler ti l l’alimentation l’ li t ti orale. l Respecter les goûts et les habitudes du patient. patient Laisser le temps de manger dans une position confortable et dans une ambiance conviviale et éviter les visites à ce moment moment-là. là. Adapter les horaires de repas au rythme de la personne. Donner les médicaments avec des jus de fruits, fruits gelée, gelée en fin de repas, ou entre les repas lorsque c’est possible. En cas de nausées, nausées proposer des repas froids afin de diminuer les odeurs. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Intervention nutritionnelle Maintenir et stimuler l’alimentation orale: Favoriser une hydratation suffisante (jus, sirops, laitages…) Diversifier f et augmenter lles aliments, l en encourageant lla personne à grignoter en fractionnant son alimentation (entremets, gâteaux, desserts, aliments « plaisir ») ... Servir une alimentation sapide (sel, sucre), attention aux régimes injustifiés. Soigner la préparation et la présentation des plats. Proposer des petites portions, quitte à les enrichir. Proposer un petit déjeuner copieux, car c’est souvent le meilleur repas de la journée. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Place de la nutrition artificielle La nutrition artificielle : entérale, parentérale - dernier recours Les experts qui ont rédigé le document sur les « Standards Options Recommandations » ss’accordent accordent pour dire qu’en qu en règle générale, la mise en route d’une nutrition artificielle se justifie si: - espérance de vie du patient > 1 mois - alimentation per os insuffisante ou impossible - indice de Karnofsky < 50 % ou Performance Status > 2 ou OMS > 2 Références : Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (FNCLCC). « Standards Options et Recommandations (SOR). Nutrition en situation palliative ou terminale de l’adulte porteur de cancer évolutif. Juillet2001 ; http://www.fnclcc.fr/sor.htm. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 La nutrition entérale En première intention • Tube digestif fonctionnel et alimentation per os insuffisante ou impossible. p • Les experts sont d’accord pour dire que, même « au stade palliatif lli tif ett terminal», t i l il estt nécessaire é i de d réévaluer éé l lla prescription en cas de complications ou d’inconfort. • Bénéfices/risques à discuter en cas de cancer en phase terminale. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 La nutrition parentérale En cas d’échec ou impossibilité de la nutrition entérale Voie d’abord = voie veineuse centrale type CI , PICC-LINE Risques : infectieux++ : mise en place place, manipulation, manipulation entretien syndrome de renutrition inappropriée (conséquences pulmonaires cardiaques, pulmonaires, cardiaques rénales, rénales neurologiques…) neurologiques ) CMTS Plénière – 10 octobre 2013 L hydratation L’hydratation La grande majorité des patients en fin de vie n’a pas de sensation de soif et, lorsqu’elle lorsqu elle existe, cette sensation est soulagée par la prise orale de petites quantités de boissons, de glaçons et par les soins de bouche. bouche La sensation de soif est par contre directement liée à la bouche sèche et, en l’absence complète de déglutition, les soins de bouche réguliers g la soulagent. g Références : - McCann RM, Hall WJ, Groth-Juncker A. Comfort care for terminally ill patients: the appropriate use of nutrition and hydratation. JAMA 1994;272(16):1263-1266. - Burge FI. Dehydratation symptoms of palliative care cancer patients. J Pain Sympt Manag 1993 ; 8(7):454-464. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 L hydratation L’hydratation L’hydratation I.V. n’améliore pas en fin de vie la sensation de soif, d’après plusieurs auteurs, et les effets secondaires potentiels l ne sont pas négligeables l bl : risque d’ d’augmentation de d l’encombrement pulmonaire et pharyngé, d’œdèmes périphériques et de vomissements. vomissements La p perfusion sous cutanée est mieux tolérée mais n’est p pas dénuée d’effets secondaires : hématome, douleur au point de ponction, œdèmes, encombrement trachéal et bronchique. Références : - Musgrave CF, Bartal N, Opstadt J. The sensation of thirst in dying patients receiving IV hydratation. J. Palliat Care 1995;11(4):17-21. - Lamande M., Dardaine- Giraud V., Ripault H., Chavanne D., Constans T. Utilisation de l’hypodermoclyse en gériatrie : étude prospective sur 6 mois mois, Age et Nutrition 2004, 2004 15 : 103 103-77 CMTS Plénière – 10 octobre 2013 En résumé… résumé Loi Léonetti Favoriser et stimuler la voie orale. Fractionner, enrichir et complémenter l’alimentation. Alimentation plaisir (régime à discuter). d’échec échec ou insuffisance de Nutrition entérale en cas d l’alimentation per os et parentérale en cas d’échec ou impossibilité de nutrition entérale. entérale Soins de bouche dans tous les cas. CMTS Plénière – 10 octobre 2013 En résumé… résumé Expliquer, Expliquer intégrer et accompagner les proches proches. Travailler en lien étroit avec tous les intervenants à domicile et en particulier avec les réseaux de soins palliatifs. La nutrition reste un enjeu important malgré le contexte. contexte CMTS Plénière – 10 octobre 2013 Merci CMTS Plénière – 10 octobre 2013