MARDI 6 SEPTEMBRE 2016 LE TEMPS Source: Bloomberg Finance 19 SMI / CLÔTURE: 8310,37 STOXX EUROPE 600 / CLÔTURE: 350,62 S&P 500 / 18H00: 2179,98 TOPIX (TOKYO) / CLÔTURE: 1343,85 OBLIGATIONS Performance sur 3 mois: +1,77% Performance sur 3 mois: +2,40% Performance sur 3 mois: +3,47% Performance sur 3 mois: +0,86% Taux à 10 ans 8300 345 2180 1360 2 8100 335 2135 1320 1 7900 325 2090 1280 0 7700 315 2045 1240 -1 7500 305 2000 1200 6 juin 5 septembre 6 juin 5 septembre 6 juin 5 septembre 5 septembre Cette stratégie a bien fonctionné, estime Sergio Uldry, de BRP Tax à Genève, car elle répondait à un véritable besoin: «Le concept de super-banque est une excellente idée, car les banques ont dû adapter leurs services aux exigences réglementaires des pays de résidence de leurs clients, concernant le reporting fiscal, les dépôts, les produits autorisés, etc.» Or, cette nouvelle manière de travailler coûte plus cher que l’approche One size fits all en vigueur auparavant, qui se résumait à proposer la même offre à tous les clients, sans tenir compte de leur fiscalité. SÉBASTIEN RUCHE t @sebruche Les banques suisses devraient «converger» pour «partager des économies d’échelle»: mi-août, le patron d’UBS, Sergio Ermotti, a relancé l’idée d’une superbanque. Cette entité spécialisée, à qui les banques suisses sous-traiteraient leurs tâches administratives, permettrait d’économiser des coûts et de restaurer les marges dans le secteur bancaire. SIX, l’opérateur de la bourse suisse, s’est profilé sur ce créneau il y a quelques jours dans la presse alémanique. Ce regain d’intérêt pour une vieille solution se heurte à un problème fondamental de timing: ces cinq dernières années, de nombreuses banques ont beaucoup investi dans de nouveaux systèmes, qu’elles auraient du mal à abandonner rapidement. Une super-banque remplirait une sorte de service public à destination des autres établissements de la place financière: effectuer à leur place toutes les opérations administratives qui ne permettent pas d’offrir un service différencié. Des économies de 30% Cette sous-traitance à grande échelle des tâches plus ou moins ingrates devrait permettre des économies de l’ordre de 30%, estimait récemment, sur le site Finews.ch, le patron de SIX Swiss Exchange, Urs Ruegsegger, qui voyait l’opérateur de la bourse suisse comme un candidat idéal pour remplir ce rôle de superbanque. Détricoter plusieurs années d’efforts Une super-banque pourrait effectuer toutes les opérations administratives qui ne permettent pas d’offrir un service différencié. (FANATIC STUDIO) Ce genre d’économies serait bienvenu pour les banques, confrontées à des coûts en augmentation et des revenus sous pression. La plupart d’entre elles ont déjà effectué les économies les plus faciles à atteindre, expliquait récemment au Temps Christian Hintermann, associé de KPMG. Pas toujours suffisant pour continuer à exister: 10% des banques privées ont disparu du marché suisse l’an dernier et un tiers est en déclin, avançait récemment le cabinet de conseil. Au même titre que les acteurs privés déjà présents sur ce créneau comme Crédit Agricole ou Avaloq, SIX Swiss Exchange semble bien positionnée, car la société fournit déjà des services aux banques suisses (administration des titres, informations fiscales sur les produits, traitement de l’impôt à la source sur les dividendes et intérêts), et elle prévoit d’élargir sa palette, notamment dans l’identification des clients. «Ce changement de paradigme a rendu obsolètes certaines infrastructures des banques, qui ont souvent dû changer de système d’exploitation ou adopter de nouveaux outils de reporting fiscal, voire sous-traiter leur back office», poursuit l’ancien responsable du service fiscal de la banque Bordier. Sa conclusion: l’idée de la superbanque arrive trop tard. «Avant de devenir clientes d’une structure de ce type, les banques devraient défaire le nouvel édifice qu’elles ont créé ces dernières années, au prix d’importants investissements en temps et en argent. Certaines sont même en train d’installer des systèmes d’aide à la décision basés sur des moteurs de règles, pour faire face à l’explosion de la complexité.» Sergio Uldry relève également que plusieurs groupes bancaires ont bien tenté de fournir des services de super-banque, avec un succès très variable: «Certaines ont arrêté pour des problèmes de compétences, d’autres peinaient à être rentables dans cette activité ultra-complexe.» n 1,10 1,05 Europe –0,048% Euro 1,0929 1,00 0,95 Suisse –0,463% 6 juin Dollar 0,9800 0,90 6 juin 5 septembre 5 septembre BOURSE La super-banque, «une bonne idée qui arrive trop tard» BACK-OFFICE L e concept d’une entité assurant les tâches administratives pour toutes les banques suisses revient dans l’actualité. Mais beaucoup d’établissements ont déjà trouvé leurs propres solutions En francs Etats-Unis 1,602% -2 6 juin TAUX DE CHANGE MARCHÉ DE ZURICH Le SMI grignote quelques points La bourse suisse a démarré la Richemont (en francs) première séance de la semaine en 59,3 repli de 0,13% à 59 8283 points, 58,7 après avoir +1,20% 58,4 terminé la 9h00 17h30 journée de vendredi sur une Source: Bloomberg bonne performance. Les indications préalables étaient positives. Aux Etats-Unis, Wall Street avait progressé vendredi, malgré des chiffres de l’emploi assez décevants. Les experts s’accordent à penser que la Fed renoncera à relever son taux directeur en septembre déjà et même avant la fin de l’année. En Asie, le Nikkei a gagné 0,7% à 17 037 points. Le SMI a clôturé en légère hausse de 0,19% à 8310 points et le SPI de 0,25% à 9035 points. Aux bancaires, Credit Suisse (+0,5% à 13,06 francs) a dévoilé lundi la future composition du conseil d’administration de sa banque universelle. L’organe de surveillance sera supervisé par l’actuel président de SIX Group, Alexandre Zeller. Ce dernier quittera ses fonctions au sein de SIX d’ici à fin septembre. Dans le même secteur, UBS a cédé 0,55% à 14,34 francs et Julius Baer 0,05% à 42,58 francs. Parmi les poids lourds défensifs, Roche a grappillé 0,08% à 243,10 francs et Novartis 0,19% à 77,95 francs. Le géant alimentaire Nestlé a grignoté 0,06% à 79,10 francs. Côté luxe, le spécialiste en horlogerie, Swatch s’est apprécié de 0,85% à 262,20 francs. Le patron Nick Hayek a affirmé au Financial Times que le vote en faveur du Brexit et l’affaiblissement de la livre étaient positifs pour les ventes de l’horloger au Royaume-Uni. Richemont (+1,2% à 59,25 francs) a également figuré parmi les gagnants. Les cycliques, Adecco (+0,9% à 57,10 francs) et Geberit (+0,7% à 430,10 francs) ont soutenu le SMI. ABB (+0,14% à 21,83 francs) a nommé Guido Jouret au poste de directeur Digital dans le but de faire progresser sa stratégie numérique. Enfin, SGS (–0,05% à 2206 francs) a finalisé le rachat du taïwanais Compliance Certification Services (CCSrf ). n BCGE, SALLE DES MARCHÉS LE TITRE VEDETTE MAIS ENCORE Deux banques privées d’Iran vont s’implanter en Allemagne Deux banques privées iraniennes – Kavarmianeh (Middle East Bank) et Sina Bank – vont ouvrir des succursales en Allemagne. Elles veulent développer les échanges entre leur pays et l’Europe à la suite de la levée des sanctions internationales, a précisé le vice-président de la Banque centrale iranienne (BCI), Akbar Komeijani, à l’occasion d’une rencontre dimanche avec la ministre de l’Economie de la Bavière, Ilse Aigner. AFP PROPOSÉ PAR YANN QUELENN ANALYSTE MARCHÉ, SWISSQUOTE La chronique des changes Chine, la croissance stagne et la dette s’accroît Les temps demeurent incertains pour la deuxième économie mondiale. Après plus de six ans de ralentissement, il y a désormais des signes de stabilisation de sa croissance. Les dernières données économiques suggèrent que le produit intérieur brut (PIB) se situe environ à 6,7%, tout de même très près de l’objectif de 6,5%, fixé par le gouvernement chinois pour 2016. De plus, les données industrielles de ce mois-ci montrent que la Chine connaît en ce moment sa plus forte expansion économique sur ces deux dernières années. C’est évidemment une bonne nouvelle qui peut potentiellement aider la Chine à sortir de cet affaiblissement économique. En effet, il est de notoriété publique que la Chine a une dette gigantesque, en constante augmentation et qui pourrait devenir un problème d’ordre mondial. C’est durant sa période d’expansion ultrarapide au début des années 2000 que la Chine a vu son endettement s’envoler. La croissance du crédit a augmenté pendant cette période deux fois plus vite que le produit intérieur brut pour se trouver en 2015 à 282% de ce dernier. Bien qu’il soit vrai qu’un ratio plus élevé de dette par rapport au PIB n’entraîne pas automatiquement une instabilité financière, il est tout de même important de signaler que les risques sont d’autant plus grands que la Chine est en train de changer son paradigme économique tout en voyant la croissance de sa dette continuer à gonfler. Ce qui est inquiétant pour la plupart des analystes est la composition de la dette chinoise, principalement de la dette commerciale. Le haut pourcentage de dette relié aux entreprises locales par rapport à la dette des ménages et du gouvernement ainsi que la structure du système bancaire chinois font que le risque de contagion n’est pas négligeable. Il faut dire que les emprunteurs institutionnels composent la majeure partie des engagements existants et pèsent aux alentours de 150% du PIB. L’avenir s’annonce difficile car la croissance décélère, et ce même si l’objectif de croissance pour 2017 se situe entre 6,5 et 7,2%. Malgré le ralentissement, les banques de l’Etat chinois continuent d’injecter du capital à faible coût afin de soutenir un secteur industriel souffrant de surcapacité. Ces structures créent de moins en moins de valeur et sont très gourmandes en capital. Il est vrai que les dettes commerciales peuvent réduire le risque de devises étant donné que ces réserves restent en Chine. Le désavantage est que les entreprises domestiques n’ont souvent pas d’autres options de financement pour continuer à honorer leurs obligations. Au contraire, l’Etat peut s’il le souhaite augmenter les taxes, aller sur les marchés internationaux ou simplement imprimer de l’argent. Les institutionnels n’ont alors que le choix d’accroître leur profit afin de rembourser leurs dettes. La Chine connaît sa plus grande mutation économique depuis sa révolution industrielle. Un problème important est que beaucoup de sociétés se retrouvent au centre de ce changement. Une majorité de ces entreprises opère dans l’industrie ou dans l’immobilier, où le besoin en capital est très important. Ces entreprises de­­vraient donc vivre le plus grand ralentissement de leur croissance dans un futur proche. La réalité est que la Chine entame une phase de transition, s’éloignant d’une économie basée sur l’industrie lourde pour devenir une économie essentiellement basée sur la consommation/service. Le besoin intensif en capital toujours très important de ces entreprises les place dans des situations de plus en plus risquées car la diminution de leur profit rend encore plus difficile le remboursement de leurs obligations. Selon Reuters, 14% de la dette chinoise ont été souscrits par des sociétés dont le niveau de profit était en deçà de leur capacité de remboursement. Par conséquent, avec une croissance officiellement stagnante et des coûts fixes qui peuvent difficilement être plus bas, les prêteurs chinois sont quasiment forcés d’aider les emprunteurs. Par la même occasion, cela met de plus en plus de banques chinoises sous la pression d’un défaut. n