La Côte
24 heures | Jeudi 18 septembre 2014
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En bref, Takinoa s’inspire du
modèle d’alimentation idéal re-
présenté par la pyramide alimen-
taire de la Société suisse de nutri-
tion (40% de fruits et légumes,
40% d’aliments farineux ou appa-
rentés, et 20% d’aliments protéi-
ques). A Gland, on va même plus
loin en proposant des mets sans
lactose, sans gluten, végétariens,
ou pauvres en calories. Et on
prend soin de livrer les repas dans
des emballages biodégradables,
donc compostables.
Cela dit, concrètement, que
mange-t-on de si sain et de si éner-
gétique chez Takinoa? La carte se
décline en plusieurs catégories
(smoothies, jus, soupes, salades,
wraps, tartes, pains multicéréales,
desserts…), qui comprennent des
mets très variés, colorés et appétis-
sants. Au menu d’hier ( à
25 francs), il y avait une soupe de
carotte bio à la coriandre, une sa-
lade aux deux quinoas avec sauce
balsamique, un wrap de poulet fer-
mier (CH) avec tomates séchées, et
un crumble aux abricots du Valais.
Un créneau viable?
Référente alimentation aux Ligues
de la santé, Laurence Margot loue
le soin tout particulier apporté par
la société Takinoa aux critères
santé. «Mais payer une soupe, une
salade et un dessert 21 francs
(ndlr: prix du menu de base) me
paraît relativement onéreux.
Est-ce accessible à tout le monde,
et dès lors, est-ce que le créneau
est économiquement viable?»
issus du commerce équitable. Li-
miter le sel et le sucre. Enn, favo-
riser la cuisson vapeur ou en pa-
pillote, et préparer les viandes en
basse température.
Installée en zone
artisanale à Gland,
la société Takinoa
livre des repas bio
et antistress. Un
petit restaurant
ouvrira bientôt
Yves Merz
«Je mange, donc j’agis.» A l’op-
posé de l’idée d’une bonne sieste
après un repas copieux, le slogan
devrait plaire aux employeurs qui
font partie des clients de l’entre-
prise Takinoa, à Gland. Dans la
cuisine de production du chef
Mauricio Quinones, on ne trouve
que des mets préparés pour être
en bonne forme. Ici, on pousse le
concept du «manger sain» jusque
dans les moindres détails. A tel
point qu’il semble paradoxal que
la société envisage d’ouvrir un
restaurant dans la zone artisanale
où elle se trouve (lire ci-dessous) ,
car il est bien connu que les tra-
vailleurs manuels sont plus habi-
tués au steak-frites mayonnaise
qu’aux salades de crudités.
Clientèle dans le tertiaire
En créant Takinoa l’an dernier,
Eric Lebel a voulu proposer «des
repas adaptés à la vie contempo-
raine, une façon de se nourrir qui
prend le contre-pied de notre
mode de vie hyperconnecté, de
plus en plus rapide, nomade et
déstructuré». La clientèle est plu-
tôt jeune, féminine, et travaille
dans le tertiaire. «Les entreprises
anglo-saxonnes apprécient notre
concept. Et dans les milieux médi-
calisés, on enfonce des portes
ouvertes», précise le patron.
Sensibilisé aux questions diété-
tiques par un problème de diabète
dans sa famille, Eric Lebel prône
une nourriture saine et respec-
tueuse de la planète, mais sans
être extrémiste. Par exemple, il
privilégie les produits locaux et de
saison, mais une mangue ou de
l’ananas peut faire partie d’une
recette, «car le plaisir compte
aussi dans la qualité de l’alimenta-
tion».
En revanche, il sera plus in-
transigeant sur d’autres points. A
cause du problème de CO 2, il n’y a
ni bœuf ni veau au menu. Le choix
des graisses est strict (pas de
beurre ni d’huile de palme).
Aucun colorant, additif ou agent
conservateur. La fraîcheur avant
tout. Dans la mesure du possible,
des produits bio, non ranés et
Gland
Un traiteur qui maximise le
concept du «manger sain»
La préparation des repas santé de la société Takinoa s’eectue dans un atelier situé dans
un des boxes de la halle modulable de Streetbox à Gland. VANESSA CARDOSO
U Après avoir inauguré, en mai
dernier, au Grand-Pont à
Lausanne, sa première boutique
de restauration sur le pouce ou à
l’emporter, Eric Lebel, patron
de Takinoa, prévoit d’ouvrir un
petit restaurant de 24 places au-
dessus de l’atelier de production
à Gland, au cœur de la zone
artisanale où Streetbox SA a
construit ses halles modulables.
En somme, c’est la rencontre de
deux concepts très tendance.
Takinoa, on l’a compris, veut
relever le dé de proposer des
menus santé, très loin du
classique steak-frites, aux
artisans du coin. «Pour ne plus
avoir faim, ce n’est pas la
composition du repas qui
compte, mais la quantité, relève
Eric Lebel. Et puis il y a aussi de
nombreuses personnes dans des
bureaux aux alentours.» Du côté
de la société Streetbox, Yves
Yersin se dit enchanté de voir
s’ouvrir ce restaurant
maintenant que les 62 boxes
sont tous occupés. Rappelons
que Streetbox développe des
halles modulables permettant de
loger des PME à des prix
abordables (en vente ou en
location). Un concept très
apprécié. Elle a construit plus de
400 boxes dans le canton de
Vaud depuis 2011, et plusieurs
halles sont en chantier ou en
projet. Mais pas dans le district
de Nyon. «Il n’y a pas de terrains
disponibles, ou ils sont trop
chers», regrette Yves Yersin.
Un resto tendance en zone artisanale
Eric Lebel,
patron
de la société
Takinoa
«Nous proposons
une façon de
se nourrir qui prend
le contre-pied de
notre mode de vie
hyperconnecté»