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ou dans certains groupes indigènes, nombreuses sont les paroles
anodines,
il
définit avant
R.
Jakobson la fonction
phatique
du langage (fonc-
tio~
de
cohésion
sociale). Enfin, il met en évidence
l'importance
du contexte,
qu
Il
SOit
verbal, sltuatlonnel
ou
culturel. Pour
F.
Boas (1911), qui étudie les
langues amérindiennes, le langage est lié àcertains
types
de raisonnements
rendus possibles
par
le social (manque de signes
abstraits
de généralisation
dans certaines langues par exemple).
E.
Sapir dès 1931 met
en
évidence ia
notion de communication Comme
production
sociale
débordant
le langage et
précise même ses aspects non
verbaux:
gestes, intonations.
La
communica-
tion non verbale est d'ailleurs
l'objet
d'une
étude
scientifique et
pour
la
première fois àpartir de 1936 de la part de Grégory Bateson et Margaret
Mead, àl'occasion de leur étude ethnographique de la relation mère-enfant à
Bali.
Un
livre paraît
en
1942 àce sujet.
Il
comporte
759
photos
sur
les
interactions quotidiennes
(Y.
Winkin, 1981, p. 31).
les
auteurs
montrent
com-
ment,
en
observant les interactions mère-enfant, on
peut
comprendre
«
com-
ment
on devient balinais
Il,
L'ethnographie de la communication
se
donne
pour
but
«la
description
des pratiques iangagières de divers groupes
socio-culturels
"et
l'étude
«du
fonctionnement de la parole dans la vie
sociale"
(C. Bachmann et coll., op.
cit.,
p.
53).
la
notion de compétence en
communication
est mise en
relief:
pour
communiquer
il
ne suffit pas de connaître la langue mais aussi les
usages sociaux qui permettent de la pratiquer. Cette orientation apparaît
en
1964 avec un recueil
d'articles
publiés sous la direction de J. Gumperz et
D.
Hymes. c.a. Frake écrit un
texte
intitulé «
comment
demander àboire à
Subanun ", qui montre les
comportements
sociaux ritualisés liés àla prise
de
boisson, que
l'on
aintérêt àconnaître, si
l'on
ne
veut
pas mourir de
soif
chez
ces cultivateurs
philippins!
(op. cit.,
p.66).
Enfin, la sociolinguistique tente d'analyser
l'inscription
des déterminations
sociales dans le langage lui-même. M.A.K. Halliday,
en
1974,
étudie
le sys-
tème de réprimande àl'école.
Il
montre, àtravers
cet
exemple,
comment
on
passe d'une structure sociaie (école), qui détermine
un
réseau
de
comporte-
ments, telles les rêgles de conduite, àune
structure
sémantique se traduisant
par un réseau de significations (dans le cadre de la réprimande, seules
certaines significations comportementales
sont
retenues) et enfin àune struc-
ture lexico-grammaticale se réalisant dans un réseau
d'expressions
spécifi-
ques marquant la réprimande (op. cit., p. 98).
L'école
variationniste
et
W.
La-
bov
s'opposent
àla notion de
déficit
linguistique qui serait
l'apanage
des
classes défavorisées.
W.
Labov montre que, dans les
ghettos
noir-américains,
la langue parlée, sorte d'anglais «
impur
",
est
en
fait très riche, demande des
compétences et que les leaders de ces
ghettos
sont
ceux qui
sont
les plus
habiles àl'utiliser,
plutôt
que ceux qui parlent le mieux la langue standard.
2. Toute communication est une interaction entre plusieurs partenaires,
dont
les rêgles
sont
définies
par
la
situation
et
le
contexte. William. Thomas
dans les années vingt,
en
compagnie de Robert Park,
fonde
l'Ecole de
Chicago, appliquant les méthodes
d'enquêtes
ethnographiques àla sociologie
urbaine. Dês 1927,
W.
Thomas
introduit
la notion de
situation:
dans une
rencontre sociale, les partenaires doivent
définir
la situation,
c'est-à-dire
savoir communiquer
en
rapport avec le contexte, être capables de se mettre
d'accord
sur un style de communication, sur la durée, sur le rôle des
interactants. L'interactionnisme symbolique, souvent rattaché au nom de
G.H. Mead (1934), met
en
avant la notion
d'interaction
comme
construisant
la
vie sociale, les symboles et les représentations qui
l'accompagnent.
Dans
Étho-psychologie des communications
et
pédagogie
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