N° d’anonymat :
Introduction à la Microéconomique
Examen final
Licence 1 Economie-Gestion 2009/2010
Enseignant : E. Darmon
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Remarques générales :
Dans l’ensemble, les résultats sont assez décevants compte tenu du sujet posé (sujet assez court à
traiter, comprenant peu de calculs/graphiques longs à réaliser et comprenant une part importante de
définitions « de base »). On s’attendait donc à ce que chaque réponse soit précise, rédigée et
rigoureuse.
Les définitions des concepts sont souvent très vagues et imprécises. Dans ce cas, les points ne sont
pas accordés.
Comme cela était précisé dans l’énoncé, chaque calcul ou chaque chiffre doit être justifié,
expliqué. Ecrire « le prix est de 1000 » n’est pas suffisant. Cela ne permet pas au lecteur de savoir
si ce résultat tient du hasard ou d’un raisonnement économique.
Des points ont été fréquemment retranchés en raison de l’orthographe (il n’est pas admissible à un
niveau universitaire de lire plus de trois fautes dans une même phrase) et de la forme (style,
présentation). Certaines copies sont des brouillons au sens premier du terme dans lesquelles le
correcteur doit se « débrouiller » pour trouver une réponse.
Le barème était noté sur 22 points. Un point bonus était prévu pour la dernière question. Un autre
point bonus a été accordé pour la question 1.
o Avant jury, sur 266 copies examinées, la moyenne est de 9.8, la médiane est de 10 ; lécart-
type est de 4.8
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QUESTIONS DE COURS (4 POINTS)
1. Définir les notions de surplus du producteur et de profit. Précisez la relation existante entre
surplus du producteur et profit.
Voir le cours pour une définition détaillée.
Remarques :
Définitions très approximatives des concepts :
o S’agissant du surplus du producteur, quelques erreurs fréquentes :
un producteur n’est pas caractérisé par une disposition à payer mais par une disposition
à vendre (DAV).
Son surplus n’est pas caractérisé par la différence entre sa DAV et le prix de vente de
son produit mais par l’opposé (prix de vente DAV, cela pour toutes les unités
vendues).
Le fait de ne savoir définir le surplus que de manière graphique (comme une airE)
montre que le sens de ce concept n’est pas assimilé.
Le surplus du producteur ne désigne pas la production invendue d’un producteur
o S’agissant de la notion de profit, malgré les multiples répétitions en cours et en TD (deux
chapitres du cours, quatre TD), cette notion est parfois mal définie. Quelques erreurs
fréquentes :
« le profit est la différence entre le prix et le coût total ».
« le profit est la différence entre le prix et le coût marginal ».
Lorsque sont évoqués les coûts ou les recettes, il faut préciser de quelle notion il s’agit
(marginal ? moyen ? total ?)
o Les définitions ont été considérées comme fausses lorsqu’elles sont imprécises ou incomplètes.
Relation profit/Surplus du producteur : dans de nombreuses copies, on trouve l’idée (incomplète)
que le profit et le surplus du producteur sont liés positivement. Il a été vu dans le cours une relation
plus précise : Profit total = Surplus du Producteur Coût Fixe
2. Définissez avec précision les notions d’asymétrie d’information, de sélection adverse et d’aléa
moral. Illustrez à l’aide d’un exemple le concept d’asymétrie d’information et précisez les
conséquences de cette asymétrie sur le fonctionnement du marché envisagé.
Voir le cours pour une définition détaillée.
Remarques :
Lorsqu’il vous est demandé de présenter la notion d’asymétrie d’information, il est nécessaire de
présenter cette notion dans le cadre le plus large possible et non uniquement dans le cadre du marché
des voitures d’occasion.
La notion de sélection adverse est en général connue, mais présentée de manière confuse. Le problème
principal s’agissant de la sélection adverse n’est pas l’existence de qualités de biens différentes sur le
marché. Ceci est le cas sur de nombreux marchés et ne pose pas problème en tant que tel. Le problème
vient du fait que l’on ne puisse, avant signature du contrat, identifier la qualité du bien.
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La notion d’aléa moral est très mal maîtrisée. Cette dernière fait référence à un changement d’attitude,
une fois un contrat signé (incertitude dite post-contractuelle) vis-à-vis d’un risque qui pourrait
survenir.
Dans les exemples mentionnés, celui du marché de l’occasion remporte tous les suffrages. D’autres
exemples ont été vus en TD. Même si cela n’est pas sanctionné, il est plus intéressant pour un
correcteur, de lire des exemples autres que ceux détaillés en cours, ce qui montre que la notion a été
réellement comprise (et qu’elle n’est pas uniquement « récitée »).
Les conséquences de la présence d’une asymétrie d’information doivent être présentées avec précision.
On ne peut pas simplement affirmer « le marché fonctionne pas », il faut expliquer quel est ce
dysfonctionnement, quelles sont les conséquences en matière d’optimalité lorsque l’on compare ce
marché à un marché sans asymétrie d’information.
EXERCICE A (5 POINTS) Les petits prix gagnent la partie (extraits)
La Tribune du 26 octobre 2009, par Sophie Lécluse
3. Quel type de structure de marché vous semble a priori le mieux correspondre au marché des
« desserts lactés » (yaourt, etc.) ? Justifiez votre réponse.
Pour identifier la structure d’un marché, il est intéressant d’observer dans quelle mesure les « conditions de la concurrence pure et
parfaite » sont remplies.
S’agissant de la condition d’atomicité, il semble qu’un nombre assez important d’acheteurs et de vendeurs soient présents sur le
marché. Du côté de l’offre en particulier, on peut identifier deux grandes catégories de producteurs (notamment) : des fabricants
proposant une marque identifiée (Nestlé, Danone par exemple) et des producteurs sous MDD. A la seule lecture du texte, il est
assez difficile de pouvoir identifier si l’une ou l’autre de ces catégories possède un plus grand pouvoir de marché.
S’agissant de la condition de libre entrée et sortie du marché, il semblerait que celle-ci soit vérifiée si l’on considère l’entrée récente
des MDD sur le marché. Néanmoins, peuvent exister sur ce marché des barrières à l’entrée liées notamment aux investissements
publicitaires (coût pour être connu/visible) sur le marché.
S’agissant de la condition d’homogénéité des produits, celle-ci ne semble pas respectée. En effet, le marché des « desserts lactés »
dans son ensemble présente au contraire une très forte variété des produits allant de produits peu transformés (yaourt nature) à des
produits plus élaborés (par exemple, yaourt aux fruits, au lait de soja, crème brulés, etc.) de plus en plus hétérogènes.
La condition de transparence semble, dans une certaine mesure respectée. Lorsqu’un consommateur effectue son choix, il dispose
d’une information exhaustive sur les prix des produits présentés.
D’un point de vue qualitatif, il apparait que le critère qui semble le moins respecté sur le marché des desserts lactés est le critère
d’homogénéité des produits. La structure qui se rapproche le plus de ce marché est une structure de concurrence monopolistique.
Remarques :
La réponse à ce type de question est par définition qualitative. L’énoncé précisait bien qu’il
s’agissait du marcdes « desserts lactés » et non d’un marcplus restreint (marché des yaourts
par exemple), sur lequel le critère d’homogénéité des produits serait plus facilement remplis.
Considérant la grande variété des produits, la concurrence monopolistique s’imposait donc a priori.
Néanmoins, une situation concrète ne s’inscrit jamais parfaitement dans une structure de marché. Il
s’agit donc de discuter celle qui, selon vous, semble la plus proche de la situation concrète.
L’évaluation de cette question tient compte de la qualité des arguments apportés.
Certaines réponses sont incohérentes d’un point de vue interne. Par exemple, « toutes les
conditions de la CPP sont réunies, donc c’est un oligopole » ou bien, « c’est un marché de
concurrence pure et parfaite » en début de réponse pour conclure par « c’est un marché
imparfait ».
Il ne suffit pas d’énoncer des conditions et d’affirmer qu’elles sont remplies ou non, il faut
appliquer ces conditions au cas de l’exercice.
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4. Comment définissez-vous (économiquement, mathématiquement) la notion d’élasticité-prix
de la demande et comment interprétez-vous la valeur obtenue ? En vous appuyant sur les
données du texte, comment pouvez-vous caractériser l’élasticité-prix directe de la demande
s’adressant aux produits Danone ? Justifiez votre réponse à l’aide d’un graphique
représentant l’évolution de la recette totale de Danone (vous supposerez pour cela que la
demande est linéaire).
L’élasticité prix de la demande mesure la sensibilité de la demande d’un consommateur lorsqu’il est confronté à une variation du
prix d’un bien. Dans le cas de l’élasticité-prix directe, on s’intéresse à l’impact du prix du bien en question sur la demande de ce
bien. On définit l’élasticité comme le rapport du taux de variation des quantités demandées rapporté au taux de variation des prix :
ppqq //
où q désigne les quantités demandées et p le prix du bien.
Lorsque l’élasticité-prix de la demande est égale à -5, cela signifie qu’une augmentation de 1% du prix de vente d’un produit
aura pour impact de diminuer la demande de ce bien de (-5)(1%)=-5%.
L’élasticité-prix directe de la demande est généralement négative (une augmentation du prix engendre en effet une baisse des
quantités demandées). Lorsque cette élasticité est comparée à -1 (ou 1 en valeur absolue), on peut mesurer le caractère plus ou moins
élastique de la demande. La demande est dite fortement élastique lorsqu’elle est inférieure à -1, faiblement élastique sinon.
Dans le cas des produits Danone, on ne peut pas calculer directement l’élasticité-prix directe des produits Danone. On peut
néanmoins inférer sa valeur en observant l’évolution de la Recette Totale (RT) de Danone (chiffre d’affaires ou « ventes ») lorsque
Danone a décidé de diminuer le prix de ses produits. En effet, le texte indique, que la RT a augmenté de 4.1% lorsque le prix a
diminué.
Si la demande qui s’adresse aux produits Danone est linéaire, on sait que la courbe de recette totale (en fonction des quantités)
sera une courbe croissante puis décroissante :
A la lecture du texte, on constate que les quantités vendues ont augmenté
0q
et que l’on observe simultanément une
augmentation des ventes
0RT
, ce que matérialise le passage du point A au point B. On en déduit donc que l’on se situe
sur une portion de la courbe de demande caractérisée par une élasticité-prix élevée (>1). La demande est donc fortement élastique
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Remarques :
Très souvent la première partie de la question (définition de l’élasticité, interprétation) a été
relativement bien traitée. La seconde partie a été peu traitée alors qu’une question proche avait été
posée (et corrigée) lors de l’examen de l’an passé.
Définition de l’élasticité : à nouveau, chaque notion doit être définie avec précision à la fois d’un
point de vue « littéraire » (ce qui permet de savoir que la signification de la notion est bien
comprise) et d’un point de vue mathématique (ce qui permet de vérifier que vous êtes capable de
calculer cette notion). Quelques définitions à ne plus lire !
o « L’élasticité est la variation de la demande rapportée à la variation du prix ». En termes
mathématiques, cette définition revient à
pq
ce qui n’est pas équivalent à la
définition de l’élasticité.
o
qqpp //
;
pq
;
qp
ou toute autre combinaison de et de p !
Interprétation de l’élasticité : il avait été vu en cours que l’élasticité s’interprétait de deux points de
vue : son signe (< ou >0) et son intensité (< ou >1). On s’attend à retrouver ces deux
interprétations.
Il était erroné de calculer l’élasticité en faisant le ratio entre « effet volume » et « effet valeur »
(+7.1% / -3%). Ces chiffres renvoient à la décomposition du chiffre d’affaires « à prix constant » et
« à valeur constante » (cf. indices en Statistiques) et non au taux de croissance des quantités et des
prix.
5. Quels impacts auront les « nouvelles attentes des consommateurs » sur l’élasticité-prix
directe et l’élasticité prix croisée des produits Danone ? A l’aide de deux graphiques séparés,
précisez, pour chacun de ces impacts les conséquences sur la courbe de demande de produits
Danone.
Le texte précise que les « nouvelles attentes des consommateurs » sont caractérisées par une plus grande sensibilité des
consommateurs au prix (« les Français chassent les bonnes affaires »), au détriment des marques et une plus grande substitution
vers des produits « sans marques » (« [les français] ne jurent que par les marques de distributeurs, le fait maison et n'hésitent plus
à troquer une marque ou une catégorie contre une autre, moins chère »). Autrement dit, ces nouvelles attentes sont caractérisées
d’une part par des DAP plus faibles et une sensibilité plus forte vis-à-vis des produits « de marque » (augmentation de
l’élasticité-prix directe en valeur absolue). Cela se traduit graphiquement par un aplatissement et une translation de la courbe de
demande. D’autre part, la substitution vis-vis de produits sans marque étant plus facile, cela augmente l’élasticité-prix croisée
des produits Danone vis-à-vis des autres produits (produits « faits-maison » ou MDD). Graphiquement, cela se traduit par un
choc de demande négatif.
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