Avec la valorisation de nos productions et l’installation de
jeunes agriculteurs, la modernisation de nos exploitations
est une des orientations principales de notre Projet Agricole
Départemental.
Dans notre département, cette modernisation passe de façon
incontournable par les bâtiments d’élevage : beaucoup a été
fait en la matière ces dernières années, mais beaucoup reste
à faire encore : le Recensement Agricole de 2010 montre que
63% de nos bâtiments datent d’avant 1979, 58% de nos
exploitations laitières ont une stabulation entravée.
L’enquête réalisée en 2013 par la Chambre d’agriculture et
Cantal Conseil Elevage auprès de 1366 éleveurs du Cantal
révèle que plus de la moitié ont au moins un projet d’inves-
tissement en bâtiment dans les 5 ans à venir, construction ou
rénovation
C’est dire l’importance de pouvoir obtenir, pour la nou-
velle période de programmation des fonds euro-
péens 2014-2020, un nouveau Plan de Modernisation
des Bâtiments d’élevage à hauteur des besoins, et à hauteur des enjeux pour notre
avenir : un bâtiment adapté est en effet indispensable, pour nos conditions de travail, pour la
productivité de nos élevages, pour le bien-être de nos animaux, pour la qualité de nos produits.
.
les
Pieds
Terre
sur
Revue éditée par la CHAMBRE D’AGRICULTURE DU CANTAL
26, rue du 139e RI - 15000 AURILLAC cedex Téléphone : 04 71 45 55 00 - Fax 04 71 48 97 75
mail : anne-marie.franiatte@cantal.chambagri.fr ou site internet : www.cantal.chambagri.fr
Edito
Patrick Escure
Président de la Chambre
d’agriculture du Cantal.
A
vec
l
a va
l
or
i
sat
i
on
d
e nos pro
d
uct
i
ons et
l’i
nsta
ll
at
i
on
d
e
jeunes agriculteurs, la modernisation de nos exploitations
est une des orientations principales de notre Projet Agricole
Sommaire
N°31 -
septembre 2013
Page 2 :
- Construction : bien plus
qu'un permis de construire.
Page 3 :
- Construction : prendre
le temps de la réfl exion.
- Traire 150 vaches laitières
en 1 h 30.
Page 4 :
EARL Escarpit : les
mammites c'est fi ni.
Page 5 :
Diagnostic conseil
d'ambiance : quand
le bâtiment ne
respire pas.
Page 6 :
Se former :
une nécessité pour
les agriculteurs
Page 7 :
PMBE et parc bâti-
ments des élevages
du Cantal
Page 8 :
Bâtiments
et énergie
L'équipe du service bâtiment.
LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 1LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 1 10/09/13 10:1910/09/13 10:19
Septembre 2013 n°31, Les pieds sur terre -
Retrouvez tous les numéros “Des Pieds sur Terre” sur www.cantal.chambagri.fr et sur www.agri15.com, rubrique “les partenaires”.
p2
Construction : bien plus
qu'un permis de construire
Jérôme Delarbre n’est pas revenu sur le site depuis
quelques temps mais sa réaction rejoint celle de nombre
d’observateurs : "Vu sa taille, il s’intègre franchement très
bien dans son environnement !". Long de 95 mètres pour
près de 29 de large, le bâtiment conçu pour loger 127 ani-
maux, en impose par son volume quand on s’en approche
alors qu’il reste diffi cilement visible depuis la RD 990. Mais
outre ses dimensions, ce qui attire l’œil ce sont les 1 800
m2 de panneaux photovoltaïques(1) qui recouvrent la toiture
et une enveloppe extérieure à la fois originale et esthé-
tique. Pourtant, quand à l’automne 2009 les prémices du
projet de Jean-François Verdier se dessinent sur cette par-
celle en contrebas de l’entrée du village de Raulhac et à
l’intérieur du périmètre de son clocher classé, les choses
s’annoncent complexes.
"Avec 204 ha, 146 mères salers et des bâtiments dont
certains remontent à l’époque de mon grand-père voire de
mon arrière-grand-père, un choix s'imposait, soit réduire
le cheptel, soit envisager un nouveau bâtiment mais je ne
pensais pas le faire aussi rapidement", raconte l’éleveur,
installé en janvier 2004. C’est l’avènement du photovol-
taïque dans la sphère agricole qui va servir d’accéléra-
teur : avec un tarif à 60 cts/kWh pour quelques mois en-
core, l’opportunité d’une stabulation neuve et spacieuse
se présente avec la possibilité d’en amortir rapidement le
nancement.
Suite à de premières discussions avec le Gac Énergies
nouvelles, Jean-François Verdier prend contact avec le
service bâtiments de la Chambre d’agriculture qui va faire
montre de réactivité. Premier objectif : consulter l’archi-
tecte des Bâtiments de France (ABF) convié à venir sur le
site d’implantation projeté. "Dès qu’on est dans le péri-
mètre d’un monument classé, on consulte l’ABF en amont
de la demande de permis de construire, cela permet de
recueillir ses avis et préconisations et de gagner du temps",
commente Jérôme Delarbre qui a accompagné l’éleveur
dans son projet de construction. Une stratégie payante
puisque moyennant le respect des recommandations
(en matière de terrassement, de volumétrie, d’intégration
paysagère avec des bardages en bois et de végétalisa-
tion), le permis est accepté. "Bien sûr, cela représente des
surcoûts, reconnaît l’agriculteur. Mais sans ça, le projet
n’aboutit pas."
Concilier fonctionnalité et exigences extérieures
Quant à la conception même du bâtiment, elle va néces-
siter de répondre aux besoins de fonctionnalité de l’éle-
veur : avec un passage d’homme en bout de bâtiment
pour éviter à l’agriculteur de sortir de la stabulation pour
passer d’une partie à l’autre ; "on s’est aussi deman-
dé si on logeait les veaux derrière les vaches, est-ce
qu’il fallait une partie stockage ou pas…", liste Jérôme
Delarbre. Sachant que ce permis ne constitue que la partie
Une stabulation pour 127 animaux en périmètre classé avec une
toiture photovoltaïque.
émergée du travail du conseil-
ler : s’y ajoutent la déclaration
d’activité avec réalisation d’un
plan d’épandage (l’élevage
dépassant le seuil des
100 mères) et la demande de
subvention au titre du plan de moder-
nisation des bâtiments d’élevage. Une
prestation complète qui fait la plus-
value du service bâtiments. En septembre 2010, le chan-
tier commence. En janvier 2011, les premiers animaux
entrent dans la stabulation. Et c’est une nouvelle vie qui
débute pour Jean-François Verdier qui estime avoir réduit
quasiment de moitié ses heures quotidiennes de soins aux
animaux. Équipé d’une mélangeuse, le temps économisé
à la distribution de l’aliment permet de réaliser davantage
de surveillance du troupeau.
Avec deux ans de recul, l’éleveur est plus que satisfait
même s’il identifi e des améliorations potentielles : l’ajout
d’une fumière pour atténuer la consommation de paille,
une aire paillée qui mériterait 1 m de plus en profondeur,
des abreuvoirs antigel, des barres au garrot à trois lices
pour les petits veaux. Et s’il avait un conseil à donner à ses
confrères, c’est celui de bien s’entourer pour son projet de
construction.
Patricia Olivieri
(1) Puissance totale de 249,8 kWc.
Parole d’expert
"Si dans ce cas précis, il a fallu aller vite
compte tenu du projet photovoltaïque, notre ex-
périence nous a permis de respecter les délais.
Nous recommandons toujours de bien réfl é-
chir à son projet et à la possibilité de le faire évo-
luer, car on s’engage sur plusieurs générations",
Jérôme Delarbre.
Sta-
bulation de
Jean-François
Verdier
Jean-
François
Verdier et
Jérôme Delarbre.
LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 2LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 2 10/09/13 10:1910/09/13 10:19
Retrouvez tous les numéros “Des Pieds sur Terre” sur www.cantal.chambagri.fr et sur www.agri15.com, rubrique “les partenaires” -
Septembre 2013 n°31, Les pieds sur terre
p3
Construction : prendre le temps de la réfl exion
Benoît Blancher s’installe en élevage caprin fromager en
2008 sur les 11 ha de la Sudrie à Brageac. Rapidement,
il se heurte aux limites de
son système d’exploita-
tion. Les deux frères, as-
sociés en Gaec, se fi xent
pour objectif de doubler
la production dans un
nouveau bâtiment.
"Le bâtiment en lui-même,
son aménagement, on
en a une idée. Mais les
démarches administratives, la
paperasse, c’est un vrai labyrinthe pour nous", explique
Francis. "Cela implique de la rigueur, des connaissances
et de l’habitude", ajoute Benoît. "J’ai tout naturellement
appelé le service bâtiment de la Chambre d’agriculture
pour l’étude de notre projet. Je savais par des voisins
qu’ils pouvaient s’occuper de tout", complète-t-il.
Un avant-projet pour commencer
Le Gaec Blancher a opté dans un premier temps pour
une prestation d’avant-projet, laquelle consiste d’abord
à recueillir un maximum d’informations sur l’exploitation
et les souhaits des éleveurs et, dans un second temps à
produire un document comprenant les esquisses détail-
lées du projet, une estimation des travaux (tenant compte
notamment de la participation ou non des éleveurs aux
travaux) et un plan de fi nancement. Cette prestation in-
clut aussi la consultation d’entreprises et au besoin, une
assistance à la compréhension de leurs devis.
Cette étape d’avant-projet est importante car l'éleveur
explore les différentes options possibles et valide les choix
techniques les plus pertinents. La conception étant faite
et les plans validés, les frères Blancher ont ensuite confi é
au service Bâtiment la réalisation de la demande de per-
mis de construire. "Nous avons reçu tous les dossiers par
courrier. Il ne nous restait plus qu’à signer la demande
de permis et à déposer le tout à la mairie. Le dossier de-
vait être bien monté car il n’y a eu aucune diffi culté avec
l’administration", se souvient Benoit.
Le Gaec Blancher a bénéfi cié des aides du PMBE(1) pour
la construction de ce nouveau bâtiment. Commencés en
avril 2012, les travaux ont pris fi n en janvier 2013. Pour
réduire les coûts, les frères Blancher se sont beaucoup
investis dans les travaux de terrassement, de maçonnerie,
de bardages et d’aménagement intérieur. Les 130 chèvres
de l’exploitation sont désormais traites dans une installa-
tion de 2 quais de 16 postes et alimentées avec un tapis
d’affouragement.
Fiers du travail accompli , Benoit et Francis se concentrent
sur la production de leur fameux chaussenacois, et
envisagent même de produire du miel.
Vincent Charbonnel
(1) Plan de modernisation des bâtiments d'élevage.
Traire 150 vaches laitières en 1h30
En 2006, lors de la réalisation du Dexel dans le cadre de la
mise aux normes, le Gaec Troulier (1) pense déjà à un projet
bâtiment, mais la classifi cation de leur élevage (ICPE sou-
mis à autorisation) entraînerait la réalisation d’une étude
d’impact pour la construction…
Suite à la modifi cation de cette classifi cation en 2011, le
Gaec Troulier fait appel au service bâtiment de la Chambre
d'agriculture en novembre 2011, pour réaliser l’étude de
leur projet bâtiment avec un objectif prioritaire : celui de
traire 150 vaches laitières en 1h/1h30 pour réduire les
6 heures de traite quotidiennes à deux personnes.
Ce nouveau projet permet d’améliorer le logement des
vaches laitières, de simplifi er le travail et de les loger
toutes sur le même site. Avec la réalisation de ce projet,
le Gaec Troulier obtient une augmentation du quota, qui
jusqu’alors était dépassé tous les ans. Il est aujourd’hui à
1 000 000 l.
Début 2012, le permis de construire est déposé avec pour
objectif de réaliser la demande de subventions avant la fi n
mars 2012 (appel à candidature du PMBE).
Quelles sont pour vous les étapes importantes dans la
réfl exion et la réalisation du projet ?
Gaec Troulier : "Il est indispensable de bien calculer sa
capacité de remboursement avant de se lancer dans les
plans. Le choix des devis est un travail complexe, il faut
être capable de comprendre un devis pour pouvoir faire
les comparaisons et faire les négociations…. Lors de la
réalisation des travaux, il est également indispensable de
Le service bâtiment coordonateur du montage du projet.
L'avant-projet : l'exploration des choix possibles.
faire le point tous les jours
avec les artisans pré-
sents sur le chantier, c’est
un travail considérable.
Nous avons déjà réalisé
la maçonnerie pour deux
de nos bâtiments, ce qui
nous a aidés à entre-
prendre celui-ci."
Et si c’était à refaire ?
Gaec Troulier : "Nous conseillons aux
éleveurs qui ont un projet de démarrer assez tôt les dé-
marches, de prendre le temps d’aller voir des réalisations,
de bien établir les devis afi n de ne rien oublier et de faire
faire un suivi de chantier."
Que vous a apporté le service bâtiment ?
Gaec Troulier : "Avec du recul et après avoir réalisé
plusieurs bâtiments sans les services de la CA15, nous
constatons aujourd’hui que notre dossier a bien avancé,
avec un seul interlocuteur faisant le lien entre les diffé-
rents organismes (DDCSPP, DDT, Préfecture…). La réali-
sation d’une prestation complète (l’avant-projet, le permis
de construire, la déclaration d’activité d’élevage, le plan
d’épandage et la demande de subventions) a simplifi é le
déroulement et a suscité des échanges. Des conseils ont
été apportés pendant toute la durée du projet."
Propos recueillis par Jérôme Delarbre
(1) Gaec Troulier - 4 associés
150 VL - 1 000 000 L - 185 ha
Stabulation
du Gaec Trou-
lier à Roffi ac.
Benoit,
Francis Blancher,
Vincent Charbonnel
LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 3LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 3 10/09/13 10:1910/09/13 10:19
Septembre 2013 n°31, Les pieds sur terre -
Retrouvez tous les numéros “Des Pieds sur Terre” sur www.cantal.chambagri.fr et sur www.agri15.com, rubrique “les partenaires”.
p4
Aides
L’EARL a bénéfi cié sur la partie logement de
subventions au titre du PMBE (État-Région) et du
Conseil général sur la partie fumière et traitement
des effl uents.
EARL Escarpit : les mammites, c’est fi ni
Quand fi n 2009, ils passent la porte du bureau de Laurent
Sallard au service bâtiment de la Chambre d’agriculture,
Fernand et Catherine Escarpit ont pour projet la construc-
tion de deux silos et d’une nouvelle fosse. Si les silos
en question ont bien vu le jour, quelques mois plus tard
l’idée de la fosse est abandonnée au profi t de l’aména-
gement du bâtiment de l’EARL(1) à Lagoulie de Ladin-
hac. "On est passé en l’espace de trois ans de 220 000 à
380 000 litres de références et à 47 vaches laitières", ex-
plique l’éleveur. Ce qui supposait a minima de doubler la
capacité de la fosse existante. Un devis pour une fosse
de 400 m3 type géomembrane est demandé dont le mon-
tant va vite faire réfl échir l’EARL confrontée par ailleurs à
un véritable cauchemar avec des mammites à répétition
sur son troupeau logé dans une stabulation aire paillée de
280 m2. Le conseiller bâtiments propose d’agrandir le bâti-
ment et d’accroître la surface de couchage en basculant
vers un système de logettes individuelles. Parallèlement, il
soumet l’idée de couvrir la fumière et de séparer les eaux
de traites des effl uents. En proposant de traiter ces der-
nières par un dispositif de fi ltre à sable qui devrait accueillir
ces premiers roseaux dans les prochains jours, la capacité
de la fosse existante devenait suffi sante pour accueillir les
seuls effl uents.
Ces propositions - dont le coût total s’élève à 110 000
HT - validées par les époux Escarpit, Laurent Sallard se
charge de la déclaration d’activité d’élevage et du per-
mis de construire déposés en juin 2011 ainsi que des de-
mandes de subvention au titre du PMBE (Plan de moder-
nisation des bâtiments d’élevage). Les travaux débutent
à l’été 2012(2) et le troupeau vient de passer son premier
hiver dans ce bâtiment rénové. Une vraie bénédiction
pour Fernand et Catherine : "En quelques jours, dès lors
qu’on a mis de la paille sur les tapis, nos vaches comme
Fernand et Catherine Escarpit ont agrandi leur bâtiment :
ils ont basculé sur un système de logettes individuelles.
les génisses se sont parfaitement
habituées, remarque Catherine.
Aujourd’hui on passe beaucoup
moins de temps à les laver et côté mammites, c’est le jour
et la nuit. Avant il fallait régulièrement marquer les ani-
maux à problème, jeter le lait, l’hiver 2011-2012 on a cru
devenir fous…"
Un pont-levis pour bovins
Outre ce volet sanitaire, Fernand estime qu’il est désor-
mais bien plus facile de repérer les femelles en chaleur.
Et même si le bâtiment n’est pas très profond (13 m), le
couple se satisfait de l’espace consacré à l’aire d’exercice
à l’arrière (2,80 m) et de l’espace central pour dérouler
les bottes de paille. "Ça nous va très bien", sourient-ils.
D’autant qu’ils ont fait installer, sur les conseils de Laurent
Sallard, une passerelle amovible (une sorte de pont-levis
actionnable sur commande électrique) permettant la sor-
tie des vaches de la salle de traite vers la stabulation.
Autre avantage : une consommation de paille réduite de
moitié. Enfi n, l’EARL a profi té de cette phase d’aménage-
ments pour installer un système de cheminée au faîtage
permettant une meilleure aération du bâtiment, un bienfait
de plus pour le confort et la santé des animaux.
Seul bémol que relève Fernand Escarpit : une mauvaise
évacuation des jus au niveau de la grille de la fosse
faute d’une ouverture de grille suffi samment longue.
Un problème qui devrait être prochainement résolu par une
reprise de cette ouverture.
Et déjà Fernand réfl échit à un nouveau projet : un
troisième silo.
Patricia Olivieri
(1) l’EARL exploite 56 ha, dont 7 ha de maïs et 6 de céréales. Troupeau :
47 VL pour 383 000 l de quotas.
(2) Les Escarpit ont installé les logettes, racloirs, arrêtoirs, tapis et
abreuvoirs.
Catherine et
Fernand Escarpit
et Laurent Sallard.
Fernand
Escarpit
LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 4LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 4 10/09/13 10:1910/09/13 10:19
Retrouvez tous les numéros “Des Pieds sur Terre” sur www.cantal.chambagri.fr et sur www.agri15.com, rubrique “les partenaires” -
Septembre 2013 n°31, Les pieds sur terre
p5
Des petits aménagements qui peuvent rapporter.
Le test au fumigène fait toujours son petit effet auprès des
éleveurs, surtout quand, comme dans le cas présent, il
révèle un vrai problème de circulation de l’air au sein du
bâtiment.
Pour Jérôme Delarbre, conseiller bâtiment à la Chambre
d’agriculture, ce test vient confi rmer le verdict de ses ob-
servations réalisées dans le cadre du diagnostic-conseil
d’ambiance proposé depuis le début d’année par la
Chambre.
En avril dernier, il est ainsi intervenu chez Laurent et Va-
lérie Laverrière à Vézac dans le prolongement d’un dia-
gnostic positionnement plus global de leur élevage salers
allaitant(1). Réalisée en lien avec le service bovins crois-
sance, cette étude avait, entre autres, identifi é de lourdes
charges vétérinaires. "J’ai régulièrement des problèmes
de diarrhées sur les veaux naissants quand les vêlages
se passent à la stabu et des problèmes respiratoires sur
les veaux plus âgés, explique Laurent Laverrière conscient
que la cause de ces diffi cultés n’est sans doute pas
unique. Un diagnostic du bâtiment coulait donc de source
pour moi."
Le bâtiment en question (62 m de long par 30 de large),
construit en 2006, 100 % aire paillée, comporte deux par-
ties : une partie pour le stockage de fourrage et le couloir
d’alimentation, une seconde pour les animaux avec 84
places pour les vaches au cornadis et autant de veaux à
l’arrière. Parfaitement fonctionnel, ce nouvel outil a sensi-
blement amélioré les conditions de travail du couple qui,
jusqu’alors, devait se contenter d’une stabulation tradi-
tionnelle avec des animaux à l’attache et d’un petit bâti-
ment de 35 places pour l’engraissement.
Des solutions techniques simples
"J’ai pu observer une sous-ventilation du bâtiment avec
l’absence d’entrée d’air dans la partie stockage du fait
de bardages pleins, un décrochage entre cette partie
stockage et la stabulation pas favorable à la circulation
de l’air, et ce phénomène de courant d’air au niveau des
veaux", retrace Jérôme Delarbre. Au terme de cette demi-
journée d’observations et d’échanges avec l’éleveur qui
va également faire le lien avec les analyses des autres
intervenants de l’élevage (technicien Bovins viande de la
Chambre d’agriculture, vétérinaire…), le conseiller va rédi-
ger son rapport et formuler ses recommandations tech-
niques détaillées sur des schémas. "J’essaie de proposer
des solutions assez simples", indique Jérôme Delarbre. En
l’occurrence dans le cas présent : l’ouverture de faîtages,
la création d’entrées d’air du côté du
stockage et du décrochage entre les
deux parties du bâtiment, l’installa-
tion de tôles perforées pour améliorer
l’entrée d’air côté veaux et l’instauration d’un "microcli-
mat" pour les petits veaux avec la mise en place de niches
simples à réaliser avec des plaques agglo marines sur les
côtés et un plafond poreux sur le haut (type fi let brise-
vent).
Charge ensuite au Gaec, sur la base de ce diagnostic et de
ces préconisations, de décider ou non des aménagements
à opérer. Avec une contrainte principale : celle du coût de
l’intervention d’un artisan sur un bâtiment existant… "J’ai
pris des décisions, affi che néanmoins Laurent Laverrière.
Je ne peux pas tout faire tout de suite compte tenu des
besoins de fi nancement mais je me suis fi xé comme prio-
rité pour cet été de faire réaliser la cheminée sur l’aire pail-
lée. Sur la partie veaux je vais essayer de décaler un peu
plus le bardage et de poser des tôles perforées au niveau
du décalage entre les deux bâtiments."
Des aménagements qui, s’ils ne règlent sans doute pas
tous les problèmes sanitaires du troupeau(2), améliorent
assurément l’ambiance du bâtiment, le confort des ani-
maux et celui de l’éleveur. "Le diagnostic est important,
conclut Laurent Laverrière. Mais ce qui l’est tout autant,
c’est le conseil apporté."
Patricia Olivieri
(1) Le diagnostic positionnement est une prestation réalisée par un
conseiller agricole qui permet, à partir d’une analyse des résultats tech-
niques et économiques de l’élevage, d’identifi er les points forts et marges
de progrès et de mettre en place des actions d’amélioration.
(2) Liés également au mélange de veaux d’âges différents.
Parole d’expert
"Les éleveurs confondent souvent température
et ventilation. En apportant des entrées d’air, les
éleveurs redoutent de faire entrer le froid, or au-
jourd’hui avec l’élevage des animaux en stabulation,
le volume des bâtiments fait que températures exté-
rieure et intérieure restent sensiblement égales. La
seule chaleur animale ne permet pas de relever la
température intérieure. Mais ce n’est pas grave, car
les bovins craignent avant tout les courants d’air et
les excès d’humidité plus que le froid."
Jérôme Delarbre
En pratique
Le diagnostic-conseil d’ambiance comprend 1,5
à 2 jours de travail : une demi-journée d’interven-
tion sur place avec l’éleveur, la réalisation de tests
et mesures (températures, hygrométrie, vitesse de
l’air, éventuellement taux d’ammoniac), la rédac-
tion et la remise d’un rapport avec préconisations.
Tarif de la prestation : 400 HT.
Contact : 04 71 45 55 38.
Diagnostic conseil d'ambiance :
quand le bâtiment ne respire pas
Laurent
Laverrière et
Jérôme Delarbre.
LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 5LES PIEDS SUR TERRE 31.ind 5 10/09/13 10:1910/09/13 10:19
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !