




1
ALCOOL ET
MÉDECINE GÉNÉRALE
Recommandations cliniques
pour le repérage précoce
et les interventions brèves
Ce document a été élaboré par Peter Anderson, Antoni Gual et Joan Colom pour le compte et dans le cadre du projet Primary Health
Care European Project on Alcohol (PHEPA).
Le projet PHEPA a été co-fi nancé par la Commission européenne et le département de la Santé du gouvernement catalan (Espagne).
Des représentants de dix-sept états membres de l’Union européenne y participent.
Ce document a été traduit en français par l’Institut national du cancer (INCa) en collaboration avec le bureau des pratiques addictives
de la Direction générale de la santé (ministère chargé de la Santé), le programme « Boire Moins C'est Mieux », l’Association nationale
de prévention en alcoologie et en addictologie (Anpaa), la Fédération des acteurs de l’alcoologie et de l’addictologie (F3A) et la Société
française d’alcoologie (SFA).
Les auteurs ont accepté que cette traduction soit adaptée au contexte français.
L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) a adapté et mis en ligne la version française. Les adaptations sont
signalées sous forme de notes de bas de page (les notes déjà présentes dans la version originale sont indiquées comme telles).
Les auteurs sont seuls responsables du contenu de ce document. Les informations qui y sont mentionnées ne représentent en aucun
cas l’opinion de la Commission européenne, ni celle des organismes qui ont contribué à la traduction française. Ces derniers ne peuvent
être tenus pour responsables de l’usage qui pourrait être fait desdites informations.
Pour de plus amples informations et la version électronique du document original, consultez le site
www.gencat.net/salut/phepa/units/phepa/html/en/Du9/index.html
La version originale de ce document doit être citée de la manière suivante :
Anderson, P., Gual, A., Colom, J. (2005). Alcohol and Primary Health Care: Clinical Guidelines on Identifi cation and Brief Interventions.
Department of Health of the Government of Catalonia: Barcelona.
La version française de ce document doit être citée de la manière suivante :
Anderson P., Gual A., Colom J., INCa (trad.) Alcool et médecine générale. Recommandations cliniques pour le repérage précoce et les
interventions brèves. Paris, 2008 ; 141 p.
2
 Résu _____________________________________________________________________________ 4
1. Introduction 11
2. Méthodedélaborationdesrecommandations 14
3. Descriptiondelaconsommationd’alcool,desrisquesencourusetdesdommagesinduits  16
3.1 Comment décrire les conduites dalcoolisation ? ............................................................................................................................................16
3.2 Comment décrire la consommation d’alcool dangereuse, nocive et la dépendance à l’alcool ? ................................................. 17
3.3 Lalcoolisation à risque, nocive et la dépendance à l’alcool forment-elles un continuum ? ...........................................................19
4. Alcooletsanté  22
4.1 Lalcool augmente-il le risque de dommages sociaux et de dommages causés aux tiers ? ...........................................................23
4.2 Lalcool augmente-il le risque de morbidité ? ....................................................................................................................................................27
4.3 Lalcool réduit-il le risque de cardiopathies ? ......................................................................................................................................................37
4.4 La consommation d’alcool est-elle sans risque ? ............................................................................................................................................40
4.5 Quel est le prol le plus à risque d’alcoolopathies ? .......................................................................................................................................41
4.6 Dans quelle mesure l’alcool inuence-t-il la morbidité ? ............................................................................................................................. 43
4.7 La réduction de la consommation d’alcool améliore-t-elle l’état de santé ? ......................................................................................44
5. Repéraged’uneconsommationd’alcoolàrisqueounocive 63
5.1. Le repérage d’une consommation d’alcool à risque ou nocive est-il utile ? .........................................................................................64
5.2 Chez quels patients une consommation dangereuse et problématique d’alcool doit-elle être repérée ? .............................64
5.3. Quelles sont les meilleures questions ou les meilleurs outils de dépistage pour repérer
les consommations d’alcool dangereuses et problématiques ? ...............................................................................................................65
5.3.1 Mesurer une consommation d’alcool .........................................................................................................................................................65
5.3.2 Utilisation d’outils de dépistage ou de repérage .................................................................................................................................. 67
5.4. Comment poser les questions et faire passer les questionnaires ? .........................................................................................................72
5.5 Les analyses biochimiques sont-elles utiles au dépistage ? ........................................................................................................................73
6. Efcacitédesinterventionsbrèves 84
6.1 Les interventions brèves sont-elles efcaces pour réduire une consommation d’alcool à risque et problématique ? .... 85
6.2 Les interventions brèves sont-elles efcaces pour réduire les complications liées à lalcool ? ...................................................88
6.3 Pour quel type de patients les interventions brèves sont-elles efcaces ? .........................................................................................89
6.4 Quelles sont les composantes dune intervention efcace ? ................................................................................................................... 90
7. Coûtsetrapportcoût/efcacitédesinterventionsbrèves96
7.1 Quels sont les coûts des programmes de repérage et d’interventions brèves ? ...............................................................................96
7.2 Quels sont les bénéces des programmes de repérage et d’interventions brèves ? ...................................................................... 97
7.3 Quel est le rapport coût/efcacité des interventions brèves ? ................................................................................................................98

SOMMAIRE




3
8. Miseenœuvredeprogrammesderepérageetd’interventionsbrèves100
8.1 Quelles sont les conditions pour que les équipes soignantes en médecine générale s’impliquent
efcacement dans les programmes de repérage et d’interventions brèves de lutte dirigés
contre la consommation d’alcool à risque ou nocive ? ................................................................................................................................101
8.2 Quelles sont les stratégies pour que les équipes soignantes en médecine générale s’impliquent
durablement dans les programmes de repérage et d’interventions brèves ? .................................................................................. 102
8.3 Quelles sont les données existantes qui plaident en faveur d’un soutien personnalisé
aux médecins généralistes an qu’ils mettent en œuvre des programmes de repérage
et d’interventions brèves dans le champ de l’alcoologie ? ........................................................................................................................106
8.4 Les responsables nanciers des services de santé devraient-ils assurer le nancement
des programmes de repérage et d’interventions brèves en médecine générale visant à réduire
la consommation d’alcool à risque ou nocive ? .............................................................................................................................................107
8.5 Quels sont les outils disponibles pour évaluer la bonne adéquation des interventions ? ..........................................................108
9. Évaluationdesdommagesinduitsparl’alcooletl’alcoolodépendance112
9.1 Objectif de lévaluation .............................................................................................................................................................................................113
9.2 thodes d’évaluation .............................................................................................................................................................................................113
9.3 La prise en charge du syndrome de sevrage aigu .......................................................................................................................................... 118
9.4 Traitements non pharmacologiques de l’alcoolodépendance ................................................................................................................. 119
9.5 Efcacité des traitements non pharmacologiques de l’alcoolodépendance ......................................................................................121
9.6 Traitements pharmacologiques de lalcoolodépendance ..........................................................................................................................123
9.7 Quel traitement pour quel patient ? ...................................................................................................................................................................124
9.8 Quel est le rôle de la médecine générale dans la prise en charge de l’alcoolodépendance ? ...................................................... 125
 Annexe131
Pourquoi proposer des programmes de repérage et dinterventions brèves ? ..................................................................................131
Repérage d’une consommation d’alcool à risque ou nocive ......................................................................................................................131
À quel type de patient doit-on donner une information sur l’alcool ? ..................................................................................................135
À quel type de patient doit-on délivrer un conseil bref ?............................................................................................................................135
À quel type de patient doit-on proposer une intervention brève ? ........................................................................................................ 137
Quel type de patient doit-on orienter vers un scialiste de l’alcoolodépendance ? .....................................................................138
 Remerciements 140
SOMMAIRE
4


L’Union européenne est la région du monde où les pourcentages de consommateurs d’alcool et la consommation d’alcool par habitant
sont les plus élevés. L’alcool est le troisième facteur de risque le plus important -après le tabagisme et l’hypertension et devant
l’hypercholestérolémie et le surpoids- entraînant des pathologies et des décès prématurés. En plus d’entraîner une dépendance et d’être
la cause d’une soixantaine de pathologies et de traumatismes, l’alcool est responsable de dommages sociaux, mentaux et affectifs très
répandus (infractions à la loi et violences familiales comprises) qui induisent des coûts très élevés pour la société. La consommation
dalcool peut être préjudiciable pour le consommateur lui-même mais aussi pour : l’enfant à naître ou déjà né, les membres de la famille,
les victimes de délits, de violence et d’accidents de la route dus à l’alcool au volant ou autres accidents, dont ceux du travail.
Les médecins généralistes ont la responsabilité de repérer et de prendre en charge les patients dont la consommation d’alcool est
excessive, c’est-à-dire à risque ou nocive. En repérant ces patients et en pratiquant une intervention dite « brève », ils ont l’opportunité
de les informer des risques liés à leur consommation d’alcool.
Les informations qui concernent le niveau et la fréquence de consommation d’alcool d’un patient doivent alerter le professionnel de
santé sur la nécessité de conseiller un patient, si sa consommation d’alcool est susceptible d’avoir des effets délétères sur son état de
santé, sur sa prise de médicaments ou d’autres aspects de son traitement.
L’importance cruciale de ces programmes de repérage précoce et d’interventions brèves tient au fait que les buveurs non dépendants ont
plus de facilité à réduire ou à arrêter leur consommation d’alcool avec une aide et un effort appropriés que les buveurs déjà dépendants.
Cependant, les praticiens en soins de santé primaires éprouvent souvent des difcultés à dépister et conseiller les patients lorsqu’il
s’agit de consommation d’alcool. Parmi les raisons les plus souvent citées se trouvent le manque de temps, une formation inappropriée,
une inquiétude vis-à-vis des patients réticents, l’incompatibilité apparente des interventions brèves concernant l’alcool avec les soins
de santé primaires et la conviction que les personnes alcoolodépendantes ne sont pas réceptives à ces interventions.

Le but de ces  est de rassembler les preuves des dommages causés par l’alcool et d’indiquer quelles sont les prises
en charge possibles par les médecins généralistes des patients ayant une consommation dangereuse et problématique d’alcool.
 décrivent également la dépendance à l’alcool et ses modalités thérapeutiques an que les généralistes sachent
à quoi s’en tenir lorsque des patients dont la prise en charge est plus difcile sont orientés vers une aide spécialisée.
 ont donc pour objectif principal de résumer les connaissances sur les risques liés à l’alcool et de passer en revue
les différentes stratégies proposées en soins de santé primaires pour aider les personnes ayant une consommation dalcool à risque
ou nocive. Elles sont basées sur des données probantes issues de publications scientiques et sur l’expérience du groupe de travail
créé pour leur rédaction. Elles s’appuient donc, quand cela est possible, sur les preuves apportées par des études scientiques bien
argumentées et lorsque de telles données ne sont pas disponibles, sur l’expérience clinique appropriée.

La consommation d’alcool peut être évaluée en grammes d’alcool consommés ou en nombre de verres standard. En Europe, un verre
standard contient en général 10 g d’alcool pur(1).
(1) C’est le cas en France : un verre standard contient 10 g dalcool pur.
SOMMAIRE
1 / 142 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !