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L’Union européenne est la région du monde où les pourcentages de consommateurs d’alcool et la consommation d’alcool par habitant
sont les plus élevés. L’alcool est le troisième facteur de risque le plus important -après le tabagisme et l’hypertension et devant
l’hypercholestérolémie et le surpoids- entraînant des pathologies et des décès prématurés. En plus d’entraîner une dépendance et d’être
la cause d’une soixantaine de pathologies et de traumatismes, l’alcool est responsable de dommages sociaux, mentaux et affectifs très
répandus (infractions à la loi et violences familiales comprises) qui induisent des coûts très élevés pour la société. La consommation
d’alcool peut être préjudiciable pour le consommateur lui-même mais aussi pour : l’enfant à naître ou déjà né, les membres de la famille,
les victimes de délits, de violence et d’accidents de la route dus à l’alcool au volant ou autres accidents, dont ceux du travail.
Les médecins généralistes ont la responsabilité de repérer et de prendre en charge les patients dont la consommation d’alcool est
excessive, c’est-à-dire à risque ou nocive. En repérant ces patients et en pratiquant une intervention dite « brève », ils ont l’opportunité
de les informer des risques liés à leur consommation d’alcool.
Les informations qui concernent le niveau et la fréquence de consommation d’alcool d’un patient doivent alerter le professionnel de
santé sur la nécessité de conseiller un patient, si sa consommation d’alcool est susceptible d’avoir des effets délétères sur son état de
santé, sur sa prise de médicaments ou d’autres aspects de son traitement.
L’importance cruciale de ces programmes de repérage précoce et d’interventions brèves tient au fait que les buveurs non dépendants ont
plus de facilité à réduire ou à arrêter leur consommation d’alcool avec une aide et un effort appropriés que les buveurs déjà dépendants.
Cependant, les praticiens en soins de santé primaires éprouvent souvent des difcultés à dépister et conseiller les patients lorsqu’il
s’agit de consommation d’alcool. Parmi les raisons les plus souvent citées se trouvent le manque de temps, une formation inappropriée,
une inquiétude vis-à-vis des patients réticents, l’incompatibilité apparente des interventions brèves concernant l’alcool avec les soins
de santé primaires et la conviction que les personnes alcoolodépendantes ne sont pas réceptives à ces interventions.
Le but de ces est de rassembler les preuves des dommages causés par l’alcool et d’indiquer quelles sont les prises
en charge possibles par les médecins généralistes des patients ayant une consommation dangereuse et problématique d’alcool.
décrivent également la dépendance à l’alcool et ses modalités thérapeutiques an que les généralistes sachent
à quoi s’en tenir lorsque des patients dont la prise en charge est plus difcile sont orientés vers une aide spécialisée.
ont donc pour objectif principal de résumer les connaissances sur les risques liés à l’alcool et de passer en revue
les différentes stratégies proposées en soins de santé primaires pour aider les personnes ayant une consommation d’alcool à risque
ou nocive. Elles sont basées sur des données probantes issues de publications scientiques et sur l’expérience du groupe de travail
créé pour leur rédaction. Elles s’appuient donc, quand cela est possible, sur les preuves apportées par des études scientiques bien
argumentées et lorsque de telles données ne sont pas disponibles, sur l’expérience clinique appropriée.
La consommation d’alcool peut être évaluée en grammes d’alcool consommés ou en nombre de verres standard. En Europe, un verre
standard contient en général 10 g d’alcool pur(1).
(1) C’est le cas en France : un verre standard contient 10 g d’alcool pur.