Tarification de la prise en charge des patients infectés par le VIH – SFLS
Nous réfléchissons donc à des alternatives, à la valorisation de ce travail fait en ambulatoire au
sein de l’hôpital, en multidisciplinarité le plus souvent.
Une alternative serait une tarification spécifique d’une consultation longue qui permettrait de
valoriser le temps médical réalisé (du style consultation d’annonce en cancérologie) mais aussi le
temps organisationnel en consultation pour mettre en place un parcours de soins personnalisé.
Cette prise en charge pourrait s’élargir aux consultations non valorisées en ambulatoire décrites
ci-dessus.
Une autre possibilité serait la mise en place d’un forfait annuel par patient. En effet, certains
COREVIH ont négocié avec leur ARS de référence et l’Assurance maladie la possibilité de
réaliser un hôpital de jour de synthèse annuel au cours d’une unité de temps supérieure à la
journée. Si cela ne règle pas la question de l’impossibilité d’y intégrer une activité libérale qui
respecterait les modalités ville/hôpital de prise en charge du patient, cela permet une souplesse
supplémentaire sans majoration du coût pour l’assurance maladie. Ces organisations sont
néanmoins difficiles à mettre en place techniquement, les systèmes d’information des hôpitaux
n’ayant pas la flexibilité nécessaire.
Il va de soi que ces alternatives de tarification devraient faire l’objet d’évaluation notamment sur
des critères de qualité des soins, RCP …
Consultation longue :
Avantages : comptabilité précise de l'activité en fonction du nombre de patients de la file
active. Permet à des acteurs isolés ou associés à des petits centres de poursuivre une activité
dans le domaine du VIH. Possibilité d’inclure la participation à une RCP dans le montant de la
consultation longue ou lourde (CL).
Inconvénients : le risque de multiplication artificielle des recours à cette consultation pouvant
rendre ce mode de tarification plus coûteux que l'hôpital de jour actuel. En effet les contraintes
administratives nécessaires pour un hôpital de jour étant levées, la plupart des patients de la
file active pourraient bénéficier de la consultation longue celle-ci devenant plus nombreuse
que les 10 à 15 % d'hôpitaux de jour actuellement en vigueur dans ces mêmes files actives.
Un difficulté réside dans la répartition des CL entre prise en charge hospitalière et extra
hospitalière. Un Médecin traitant fortement impliqué dans le parcours de soin du patient ou sa
prise en charge globale pourra être amené à réclamer une CL, mais pour ce même patient
l’hôpital pourra argumenter la consultation annuelle nécessaire au renouvellement de la
prescription ARV ou la prise en charge Psy, sociale ou diététicienne.
Tarification au forfait :
Avantages : prend en compte l'ensemble de la file active pour une rémunération globale qui
permet d'inclure les prises en charge paramédicales qui jusqu'à présent n'apparaissent pas
en termes d'activité. Permet une responsabilisation des équipes sur le coût global de la prise
en charge des patients, et donc une réflexion sur le coût des lignes de traitement, des
examens biologiques réalisés etc…
Inconvénients : il faut être attentif au risque potentiel de favoriser les centres ayant des files
actives importantes, aux dépens des centres de moyenne importance et des prises en charge
isolées par des médecins généralistes. La grande hétérogénéité des files actives en fonction
des régions avec des centres qui vont recruter des patients à un stade avancé de la maladie
et dont le coût de prise en charge est plus élevé, et des centres avec des files actives
exclusivement ambulatoires. Il faut donc dans ce cadre ajuster la tarification au stade de la
maladie en considérant que le seul recueil épidémiologique du stade CDC (fixé une fois pour
toute) ne reflète pas la réalité de la prise en charge. Par ailleurs ce système suppose une
juste répartition des crédits en fonction de l'activité et donc un recueil épidémiologique
exhaustif et précis ce qui n'est actuellement pas le cas dans toutes les régions, et qui
nécessitera un renforcement du rôle épidémio-clinique des COREVIH. Enfin même si l’on peut
s’attendre à un équilibre des flux de patientelle d’un centre à l’autre ce nomadisme peut poser
un problème particulier de répartition entre centres.