Chiara Lubich Centre Mouvement des Focolari
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Chiang Mai (Thaïlande), le 6 janvier 1997
Chiara aux moines étudiants de l'Université bouddhiste Manachulalongkorn :
Quelques-unes des réponses aux questions
(avec traduction en et du thaï)
Luce Ardente :
Comme chrétienne, que penses-tu du bouddhisme ?
Chiara : Je ne peux pas juger du bouddhisme car je le connais trop peu.
Lorsque j'ai fait la connaissance (...) du Grand-Maître et de Luce Ardente, je me suis vite rendu
compte que le bouddhisme a des richesses immenses. Par exemple, (...) la nécessité d'éliminer la
souffrance et d'être toujours détachés de tout est quelque chose de merveilleux, ou bien l'amour pour la
méditation. J'ai vu en eux des personnes vraiment exceptionnelles, qui ont une grande richesse intérieure,
et nous pouvons tous apprendre d'eux.
Luce Ardente : Une autre question.
Quel est, à ton avis, le but le plus élevé, le véritable but de la vie humaine ?
Chiara : Le but le plus élevé de la vie humaine est la perfection. Nous devons devenir parfaits.
Nous les chrétiens, nous croyons en Dieu qui est absolument parfait. Nous devons vivre de manière
parfaite et devenir le plus possible semblables à lui, parfaits comme lui : "Soyez parfaits comme mon
Père est parfait" (cf. Mt 5,48) est-il écrit dans nos livres.
Cependant on ne parvient à la perfection qu'à travers la compassion, qu'à travers l'amour et pas à
travers l'égoïsme, en ne pensant qu'à nous-mêmes, mais en vivant pour les autres. C'est la perfection.
J'ai lu - je ne sais pas si c'est vrai, car de nombreux livres ont été écrits sur Bouddha que chaque
matin, lorsqu'il se réveillait, il pensait : "Pour qui ferais-je le bien aujourd'hui ?".
C'est ce que nous devons faire nous aussi : tous les matins, au réveil, nous devons nous demander :
"Pour qui ferais-je le bien, aujourd'hui ?". Puis nous devons le faire.
Luce Ardente :
Actuellement, dans le monde où nous vivons, la mentalité de consommation prédomine.
Comment la vois-tu et qu'en dit ta religion ?
Chiara : Ma religion oppose la mentalité de consommation à la "culture du don".
Dans notre livre, l'Évangile, il est écrit : "Donnez et on vous donnera" (Lc 6,38). La mentalité de
consommation c'est vouloir avoir. Donner, en revanche, fait de nous des hommes vraiment religieux.
Nous devons toujours donner. Et notre religion - puisqu'on me demande ce que dit ma religion -
dit : "Donnez et on vous donnera" (Lc 6,38).
Je vous raconte un exemple : un jour, lorsque nous étions jeunes comme vous, nous étions dans
notre petit appartement. La guerre faisait rage et naturellement la guerre signifiait aussi la faim. Un jour,
quelqu'un nous a apporté un œuf et nous étions contentes d'avoir au moins un œuf. Cependant, à un
moment donné, quelqu'un frappa à notre porte. C'était un pauvre qui nous demandait de lui donner
quelque chose. Nous avons donc décidé toutes ensemble de lui donner cet œuf.
À peine ce pauvre était-il parti, qu'une personne est venue nous apporter un sac plein d'œufs.
"Donnez - nous avions donné l'œuf et on vous donnera", nous avons reçu le sac d'œufs.