VENDREDI 27 NOVEMBRE 2015 20H MAISON DE LA RADIO - AUDITORIUM ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE MIKKO FRANCK DIRECTEUR MUSICAL TRULS MØRK VIOLONCELLE LEONIDAS KAVAKOS DIRECTION AMAURY COEYTAUX VIOLON SOLO PROGRAMME Felix Mendelssohn Les Hébrides ou la Grotte de Fingal, ouverture en si mineur opus 26 (10 minutes environ) Antonín Dvořák Concerto pour violoncelle et orchestre en si mineur opus 104, B 191 1. Allegro 2. Adagio ma non troppo 3. Finale : Allegro moderato (42 minutes environ) ENTRACTE (20 minutes environ) Modest Moussorgski Les Tableaux d’une exposition 1. Promenade 2. Gnomus 3. Promenade 4. Il Vecchio castello 5. Promenade 6. Les Tuileries 7. Bydlo 8. Promenade 9. Ballet des poussins dans leurs coques 10. Samuel Goldenberg et Schmuyle 11. Le Marché de Limoges 12. Catacombes. Sepulchrum romanum 13. Cum mortuis in lingua mortua 14. La Cabane sur des pattes de poule 15. La Grande porte de Kiev (35 minutes environ) › Ce concert est diffusé en direct sur France Musique . Il est également disponible à l’écoute sur francemusique.fr › Retrouvez la page facebook des concerts de Radio France et de l’«Orchestre Philharmonique de Radio France». › Consultez le site sur maisondelaradio.fr rubrique concerts. FELIX MENDELSSOHN 1809-1847 LES HÉBRIDES COMPOSÉE EN DE L’ÉTÉ 1829 À L’HIVER 1832 EN ÉCOSSE, À ROME ET À PARIS / CRÉÉE LE 14 MAI 1832 À LONDRES SOUS LA DIRECTION DU COMPOSITEUR. Les premières esquisses de l’Ouverture des Hébrides ont été jetées sur le papier par Mendelssohn au cours d’un voyage effectué en Ecosse au cours de l’été 1829. C’est pendant ce même voyage qu’il ébauche également sa Symphonie Ecossaise, ébauches qu’il reprit et développa dix ans plus tard, la symphonie étant finalement créée en 1842. Les esquisses de l’ouverture furent retravaillées, elles, au cours de l’hiver 1830-1831, que Mendelssohn passa à Rome (l’œuvre s’intitulant alors L’Ile solitaire), puis révisées une dernière fois à Paris, l’œuvre trouvant alors son titre définitif. Les Hébrides constituent un archipel situé au nord de l’Ecosse, célèbres et inquiétantes par leurs côtes extrêmement découpées et l’inhospitalité de leur climat. Fingal, lui est l’un des personnages mythiques des Poèmes d’Ossian, recueil fictif de chants du IIIe siècle, attribués au barde Ossian (lui-même fils du barde et guerrier légendaire Fingal) mais en réalité composé de toute pièce par un instituteur écossais, James Macpherson (1736-1796), en 1760. Il est d’ailleurs significatif que Berlioz, qui rencontra Mendelssohn à Rome, écrivait à l’époque le texte parlé de son monologue Le retour à la vie (devenu plus tard Lélio), où il est explicitement référence à Ossian. L’Ouverture des Hébrides est conçu comme un allegro de sonate. Elle commence dans des couleurs sombres (et s’achèvera, comme celle du Songe d’une Nuit d’été, par un retour calme après les tumultes, certes très maîtrisés, de la section centrale) qui évoquent le mystère de la mer. Ce thème, largement développé et transformé, nourrira l’ouverture toute entière, culminant en « un déferlement de gammes en doubles croches par les cordes, évocation très évidente (bien avant le Pelléas et Mélisande de Debussy) des échos que répercutent les parois de la grotte frappés par le flot ». François-René Tranchefort Ces années-là 1829 : Création de la principauté de Serbie ; le système Braille est mis au point ; La conférence de Londres rend la Grèce indépendante vis-à-vis de l’empire Ottoman ; Premier tirage de La revue des deux mondes. Le 11 Mars, La passion selon Saint Matthieu est jouée à Berlin sous la direction de Mendelssohn ; création à Paris de l’opéra de Rossini Guillaume Tell. Victor Hugo : Le Dernier Jour d’un condamné, Honoré de Balzac : Les Chouans, publication d’Eugène Onéguine d’Alexandre Pouchkine. Naissances de Willian Booth (fondateur de l’armée du salut) ; Géronimo. Décès de Paul Barras (homme politique français). 1830 : Abdication de Simón Bolívar ; bataille d’Hernani ; 29 Juillet : Les Trois glorieuses. 3 Août : abdication de Charles X. Eugène Delacroix : La Liberté guidant de le peuple ; Stendhal : Le rouge et le noir ; Berlioz : La symphonie fantastique. Naissance de Frédéric Mistral ; Décès de Benjamin Constant, Simón Bolívar. 1831 : création de la Légion Etrangère ; révolte des Canuts à Lyon ; Victor Hugo : Notre Dame de Paris. Naissance d’Eugène Poubelle ; décès de Georg Wilhelm Friedrich Hegel. 1832 : Choléra à Paris ; les Bourbons et les Bonaparte sont interdits en France. George Sand : Indiana ; Honoré de Balzac : Le Colonel Chabert ; 12 Mai : création de L’Elesir d’amore de Donizetti ; 15 Novembre création de la Cinquième Symphonie de Mendelssohn « Réformation ». Naissances de Gustave Doré (peintre et sculpteur), Edouard Manet (peintre) ; Lewis Carroll (écrivain), Jules Ferry (homme politique), Gustave Eiffel (ingénieur). Décès de Jean-François Champollion (égyptologue) , Casimir Perrier (homme politique) Pour aller plus loin : - Brigitte François-Sappey : Félix Mendelssohn. La lumière de son temps. Fayard 2008. - Jérôme Bastianelli : Félix Mendelssohn. Acte Sud Classica 2008. ANTONÍN DVOŘÁK 1841-1904 CONCERTO POUR VIOLONCELLE ET ORCHESTRE COMPOSÉ DURANT L’HIVER 1894-1895 / CRÉÉ LE 19 MARS 1896 AU QUEEN'S HALL DE LONDRES, PAR LEO STERN ET L'ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE LONDRES SOUS LA DIRECTION DU COMPOSITEUR / DÉDIÉ À HANUŠ WIHAN Je traversais les belles campagnes de Bohême, ce pays privilégié des joueurs de harpe et des chanteurs nomades. Dans un petit bourg, je fis la rencontre d'une de ces nombreuses troupes de musiciens ambulants, orchestre mobile composé d'un violon, d'une basse, d'une clarinette, d'une flûte, de deux cors, sans compter une harpiste et deux chanteuses femmes pourvues d'assez jolies voix. Pour quelques pièces de monnaie, ils exécutaient des airs de danse ou chantaient quelques ballades, et puis ils allaient plus loin recommencer le même manège. Richard Wagner Dvořák destina l'alpha et l'oméga de sa production concertante au violoncelle. En 1865, il aborda le genre pour la première fois, mais laissa l'œuvre inachevée. S'il composa ensuite des concertos pour violon et pour piano, il écarta le violoncelle, en dépit des sollicitations de son ami Hanuš Wihan : il estimait que l'instrument était, par nature, réservé à la musique de chambre et à l'orchestre. Il infléchit sa position lorsqu'il découvrit le Concerto pour violoncelle n° 2 de Victor Herbert, créé à New York en 1894. Depuis l'automne 1892, il dirigeait le Conservatoire de cette ville, où l'avait appelé Jeannette Thurber, présidente de l'institution. Son Concerto pour violoncelle fut sa dernière œuvre importante composée aux États-Unis. La Symphonie «Du Nouveau Monde» et le Quatuor à cordes n° 12 s'étaient nourris de musiques américaines. En revanche, le Concerto pour violoncelle regarde vers la terre tchèque. Son lyrisme slave, le rythme dansant et le caractère populaire du thème principal du Finale dénotent peut-être la nostalgie du pays natal. Par ailleurs, la partition se détourne des concertos brillants dont le XIXe siècle fut friand. Certes, Dvořák utilise toute l'étendue de l'instrument soliste, lui confie des passages en doubles cordes et des traits redoutables. Mais il ne recherche jamais la virtuosité pour elle-même. Le violoncelle chante avant tout, soutenu dans ses solos par un effectif restreint. À maintes reprises (notamment dans l'Adagio), ses bariolages, volutes et contre-chants accompagnent l'orchestre plus qu'ils ne le dominent. En outre, le Concerto ne contient aucune cadence de violoncelle. Par conséquent, Hanuš Wihan, son destinataire, souhaita introduire sa propre cadence dans le dernier mouvement. Refus catégorique du compositeur, qui déclara à l'éditeur Simrock : «Le finale progresse, diminuendo, tel un soupir, dans un rappel des deux premiers mouvements. Le solo s'évanouit, pianissimo, pour regagner ensuite son ampleur, tandis que l'orchestre reprend les deux dernières mesures et que la pièce s'achève dans le tumulte. C'est là mon idée et je ne désire pas m'en écarter.» Dvořák et Wihan campèrent sur leurs positions et c'est Leo Stern qui assura la création. La réconciliation scellée, le dédicataire devint par la suite un fervent interprète du Concerto. La lettre à Simrock fait référence à la coda : le tempo ralentit peu à peu et conduit à la réapparition du thème initial du premier mouvement et de la mélodie centrale de l'Adagio. Wihan espérait substituer une cadence conventionnelle à un épisode investi d'une profonde intensité émotionnelle. En effet, l'Adagio cite Laßt mich allein, la première des Quatre mélodies pour voix et piano op. 82 (1887) : «Laissez-moi seul aller dans mon rêve, Ne troublez pas la volupté de mon cœur, / Laissez-moi les délices, / Les douleurs qui me comblent / Depuis que je l'ai vu.» Au milieu du mouvement lent, un tutti sombre et fortissimo contraste brutalement avec les pages précédentes. Puis le violoncelle déploie la ligne expressive de Laßt mich allein, reprise plus loin par les bois. Dans la coda du Finale, elle est jouée par un violon solo doublé par quelques bois. Dvo`ŕák avait composé cette mélodie pour sa belle-sœur Josefina, dont il fut amoureux en 1865. Il semble n'avoir jamais avoué sa flamme, que la jeune fille (alors son élève) n'a apparemment jamais devinée. En 1873, il épousa Anna, la sœur cadette. Pendant la composition du Concerto pour violoncelle, il apprit la maladie de Josefina, qui mourut le 27 mai 1895. De fait, sa musique empreinte de mélancolie et de nostalgie évoque un amour de jeunesse et des blessures que le deuil ravivait. Hélène Cao Ces années-là : 1894 : Nicolas II devient tsar de Russie. Le Tchèque Alfons Mucha réalise l'affiche de Gismonda, pièce dans laquelle joue Sarah Bernhardt. Debussy, Prélude à L'Après-midi d'un faune. Massenet, Thaïs. Dvo`ŕák, création de l'opéra Dimitri et du Quatuor à cordes n° 12 «Américain», composition des Chants bibliques. 1895 : mort de Louis Pasteur, Berthe Morisot, Alexandre Dumas fils. Premières projections cinématographiques des frères Lumière. Strauss termine Till Eulenspiegel. Dvo`ŕák , Quatuors à cordes n° 13 et n° 14. 1896 : premiers Jeux Olympiques de l'époque moderne à Athènes. Mort de Verlaine et de Bruckner. Tchekhov, La Mouette. Puccini, La Bohème. Strauss, Ainsi parlait Zarathoustra. Dvo`´rák quitte définitivement les États-Unis et reprend son poste de professeur de composition au Conservatoire de Prague. Pour en savoir plus : - Philippe Simon, Antonín Dvořák, Éditions Papillon, 2004. Pour une première approche du compositeur, un ouvrage doté d'une abondante iconographie. MODEST MOUSSORGSKI 1839-1881 LES TABLEAUX D’UNE EXPOSITION VERSION ORIGINALE POUR PIANO COMPOSÉE EN 1874/ ORCHESTRÉE PAR RAVEL EN 1922, À LYONS-LA-FORÊT, À LA DEMANDE DE SERGE KOUSSEVITZKY ET CRÉÉE SOUS LA DIRECTION DE CE DERNIER LE 19 OCTOBRE 1922 À PARIS. Les Tableaux d’une exposition, malgré leur titre et les circonstances de leur naissance, ne constituent pas une suite de pièces banalement descriptives. Au contraire, il s’agit plutôt ici d’un recueil de pages contrastées, juxtaposées avec fantaisie (et reliées entre elles par une épisodique Promenade), à la manière d’un cycle Schumannien. À l’origine de l’œuvre : la mort, en 1873, de Viktor Hartmann, peintre et architecte ami des musiciens du Groupe des Cinq, dont une exposition, quelques mois plus tard, célèbre la mémoire. Moussorgski assiste à cette exposition et prend ce prétexte pour composer, dit André Lischke, « des tableaux correspondants à ses fascinations et ses archétypes : scènes populaires, univers des enfants, fantasmagories, obsession de la mort, attachement à la grandeur épique de l’ancienne Russie. » Quand Maurice Ravel s’attelle, un peu moins qu’un demi-siècle plus tard, à l’orchestration des Tableaux d’une exposition (dont il omettra d’ailleurs une Promenade avant le Marché de Limoges), il n’est pas le premier : certains s’y sont essayés avant lui (Touchmalov dès 1891, Funtek en 1921) et d’autres s’y essaieront encore après lui (Gortchakov en 1955, Vladimir Ashkenazy en 1983). Mais son travail est d’une facture tellement éblouissante qu’il s’impose sur le champ, avec la variété de ses timbres et ses nouvelles trouvailles instrumentales (le saxophone mélancolique du Vecchio castello, les couleurs sombres de Bydlo et des Catacombes, la harpe et les pizzicatos du Ballet des poussins, jusqu’au carillonnement de la Grande porte de Kiev). Sans doute faut-il voir l’une des causes de la réussite de Ravel dans l’exotisme et le dépaysement contenus en germe dans l’œuvre de Moussorgski. Comme l’explique Vladimir Jankélévitch : « Avec tous leurs capitaines au long cours, de Rimski-Korsakov à Roussel, la musique française et la musique russe ont éprouvé depuis longtemps la nostalgie des lointains horizons et accueillis l’invitation au voyage. » Et encore : « Ravel trouva chez les russes un aliment inépuisable pour ses curiosités modales rythmiques et harmoniques. On imagine l’émerveillement des musiciens français, à partir de 1880, devant cette poésie violente, tour à tour rêveuse et très sauvage. (…) Il n’est pas jusqu’à l’hébraïsme qui ne soit commun à Ravel et Moussorgksi : et de même que Ravel confronte Kaddisch et l’Enigme éternelle, la prière hébraïque et la chanson yiddish, l’Ancien testament et Mayerke, ainsi chez Moussorgski, Josué et le Cantique des Cantiques côtoient Samuel Goldenberg et les juifs du ghetto de Sorotchintsi ». Communauté de sensibilité, donc, qui fit dire à certains que Ravel, à cinquante ans de distance, avait mieux compris et respecté l’esprit de la musique de Moussorgski que Rimski-Korsakov lorsqu’il eut l’idée de retravailler ou d’achever certaines partitions de celui qui était pourtant son ami. Chrisitian Wasselin Cette année-là : 1874 : Edouard Lalo : La Symphonie Espagnole. Modest Moussorgski : Boris Godounov. Paul Verlaine : Romances sans paroles. Mallarmé : L’Après-midi d’un faune. Victor Hugo : Quatrevingt-treize. Alexandre Dumas fils : Monsieur Alphonse. Jules Verne : L’île mystérieuse. Edouard Manet : Argenteuil. Pierre-Auguste Renoir : La Loge. Pierre Puvis de Chavannes : La vie de Sainte Geneviève (fresque pour le Panthéon de Paris.) Naissances : Winston Churchill (homme politique britannique) ; Josef Suk (violoniste) ; Reynaldo Hahn (chef d’orchestre, compositeur et critique) Décès : Victor Baltard (architecte), Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur. Pour aller plus loin : - Modeste Moussorgski. Correspondance. Fayard 2001. - Xavier Lacavalerie. Moussorgski. Acte Sud Classica 2011. ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE VENDREDI 4 DÉCEMBRE 2015 20H MAISON DE LA RADIO - AUDITORIUM LISE DE LA SALLE PIANO KARL-HEINZ STEFFENS DIRECTION Arnold Schönberg Symphonie de chambre n°2, opus 38 Johannes Brahms Concerto n°1 pour piano et orchestre Brahms/ Schönberg Quatuor opus 25 Tarifs : 60 – 49 – 38 – 25 - 10 € VENDREDI 11 DÉCEMBRE 2015 20H MAISON DE LA RADIO - AUDITORIUM ANSSI KARTTUNEN VIOLONCELLE MIKKO FRANCK DIRECTION Joonas Kokkonen … durch einen Spiegel…Œuvre pour 12 cordes et clavecin Magnus Lindberg Concerto pour violoncelle et orchestre n° 2 Einojuhani Rautavaara A Requiem in our Times Jean Sibelius Symphonie n° 6 Tarifs : 45 – 35 – 25 – 17 - 10 € Renseignements : 01 56 40 15 16 - maisondelaradio.fr