[CD] Compositeur
Mirare
L’empire de Saint-Saëns
Camille Saint Saëns (1835-1921) : Concerto pour
violoncelle et orchestre n° 1 ; Sonate pour violoncelle
et piano n° 1 ; Romance pour violoncelle et piano op.
36 ; Sérénade de la Suite pour violoncelle et piano op.
16 ; Carnaval des animaux. Henri Demarquette, violoncelle. Boris
Berezovsky, Brigitte Engerer ; piano. Ensemble Orchestral de Paris :
Direction musicale : Joseph Swenden. 1 CD Mirare MIR 108. Code barre
3760127221081. Enregistré au 104 (Paris) en novembre 2009. Notice
bilingue (français / anglais). Durée : 67’
Il y a des rendez-vous incontournables, même s’ils
ne sont pas liés à un anniversaire particulier,
simplement organisés sur l’idée de réjouir l’auditeur.
Après l’intégrale de l’œuvre pour vents par les
solistes de l’Orchestre de Paris,
Saint-Saëns revient au disque avec un des instruments
les plus proches de la voix humaine ; le violoncelle qui
nous invite à explorer les palettes sonores dans le
registre de l’émotion.
Comme nous le signale le soliste, au centre de cette
aventure, rien n’est simple. Il faut pouvoir aménager le temps d’une rencontre avec
l’orchestre pour un concerto et compléter le programme autour du violoncelle en
choisissant la sonate, la romance, la sérénade avec pour cerise sur le gâteau ; un
carnaval pour faire l’affaire. L’entreprise semble difficilement réalisable lors d’un festival
ou lors d’un événement particulier mais rendu possible par ce disque. Cet enregistrement
nous donne cette opportunité.
Camille Saint-Saëns est un compositeur engagé, investi, avec des prises de risque
osées pour son époque. Certains mélomanes aguerris peuvent le trouver parfois trop
académique mais il est bien là pour nous émouvoir encore aujourd’hui dans des pages
emblématiques que tous les violoncellistes amateurs aiment tant jouer, tel le
mélancolique Cygne du Carnaval des animaux.
L’objectif de ce disque, vis à vis de la concurrence, est de se concentrer sur le
meilleur du meilleur et d’éviter les partitions plus creuses comme le Concerto n°2 pour
violoncelle et orchestre. Sans oublier l’émotion quasi épidermique de la Sonate n°1 et de
la Romance, par la complicité de Boris Berezovsky et de Brigitte Engerer : des petites
merveilles à ne pas manquer.
Laissez-vous embarquer dans une soirée à thème, consacrée à un seul compositeur
pour un seul instrument, par des musiciens avant tout réunis pour le seul plaisir de
partager de l’émotion. Pour ne rien gâcher, la prise de son au plus près des musiciens
rend totalement justice à l’interprétation.
Henri Demarquette est un maître de cérémonie qui nous révèle le vrai visage de la
musique de Camille Saint Saëns : Un compositeur, un interprète, un instrument ; un trio
gagnant de ravissement.
par Isabelle Perrin (08/12/2010) [441 visite(s)]