LA MALADIE COÉLIAQUE
Mais qu’est-ce donc que la maladie cœliaque et l’intolérance au gluten . On en apprend tous les
jours, n’est-ce pas! Nous allons le découvrir ensemble.
La maladie cœliaque est une déficience du système immunitaire qui reconnaît comme ennemi la
protéine du gluten de certaines céréales, donc une sorte d’allergie. En fait, il s’agit d’une
intolérance sévère et permanente causée par le gluten que l’on retrouve principalement dans les
céréales.
Seigle, Avoine, Blé, Orge et Triticale
d’où le slogan (VIVRE SANS SABOT).
Le gluten qui n’est pas digéré par la personne atteinte de la maladie cœliaque est une sorte de
protéine contenue dans les céréales que nous mangeons tous les jours dans presque toute notre
alimentation. S’il faut retirer de notre alimentation les pâtes, le pain, les desserts et tous les
aliments préparés qui contiennent des farineux dans une grande proportion, on se demande bien
qu’est-ce qu’il nous reste à manger. Eh! Bien oui, il en reste des bonnes choses que nous pouvons
manger. Il n’y a pas de gluten dans les légumes et les fruits, la viande et les poissons n’en
contiennent pas non plus comme beaucoup d’autres aliments également. Le contrôle le plus
difficile à gérer dans la préparation de l’alimentation sans gluten est la présence de traces de
gluten caché dans certaines préparations et la contamination toujours présente et à surveiller
régulièrement.
La malabsorption de l’alimentation au niveau du petit intestin grêle entraîne, chez la personne
atteinte, des souffrances importantes telles nausées, maux de ventre, diarrhées, perte de poids,
fatigue chronique, anémie. Récemment, les chercheurs ont découvert des associations avec la
grossesse et les bébés de petits poids et les retards de développement chez les enfants. Si la diète
sans gluten n’est pas respectée, plusieurs vitamines et minéraux essentiels ne seront pas ingérés.
Aussi, cela peut nuire considérablement à la santé de la personne atteinte.
Actuellement dépistée par l’endoscopie et la biopsie, la maladie fait l’objet de recherche à travers
le monde. La maladie cœliaque ne se soigne pas, elle se contrôle par la diète sans gluten qui doit
être suivie rigoureusement toute la vie entière. Une récente étude en provenance des États-Unis
révèle qu’une personne sur 100 serait présentement atteinte de la maladie cœliaque. Faisant partie
des maladies auto-immunitaires qui sont en nette croissance dans nos sociétés modernes, la
maladie cœliaque n’échappe pas à cette tendance dont elle se passerait bien.
Les aliments que nous consommons doivent être digérés avant de pouvoir être absorbés dans
notre organisme. Si les aliments ne sont pas absorbés, ils demeurent dans le tube digestif et sont
éliminés dans les selles. Sans une absorption adéquate, les aliments ne peuvent pas nourrir
l’organisme.
La digestion consiste à réduire les aliments ingérés en unités suffisamment petites pour pouvoir
traverser la paroi du petit intestin et se rendre dans le sang. La digestion débute dans la bouche et
se termine dans l’intestin grêle. Lorsque arrivés dans l’intestin grêle, les aliments ont été digérés
en nutriments et sont prêts à être absorbés.
L’intestin grêle se divise en trois sections et c’est principalement dans le duodénum que se
déroule l’absorption. Il mesure que 25 à 30 cm de long. Afin d’augmenter la surface d’absorption
de l’intestin, l’organisme s’est adapté de quatre façons :
Les plis circulaires : Ce sont des replis profonds de la muqueuse qui favorisent le mélange des
aliments avec les enzymes de l’intestin, ce qui complète la digestion. La présence de plis
augmente la surface d’absorption de l’intestin. Chez la personne cœliaque non traitée, la
muqueuse de l’intestin est souvent enflée ce qui diminue la profondeur des plis. L’absorption est
donc réduite.
Les villosités intestinales : La muqueuse de l’intestin est tapissée de villosités, cellules
ressemblant à des doigts qui augmentent la surface de contac, ce qui permet une absorption plus
performante. Chez la personne cœliaque non traitée, les villosités sont atrophiées. Les nutriments
ne peuvent donc pas être absorbés adéquatement.
Les microvillosités : La paroi cellulaire de chaque villosité est elle-même tapissée de
microvillosités. Ces minuscules villosités remplissent deux fonctions : Elles participent à la fin de
la digestion de certains nutriments et elles augmentent la surface de contact entre les nutriments
et les villosités.Lorsque les villosités sont atrophiées ou détruites, les microvillosités
disparaissent.
La motilité : Cette quatrième adaptation de l’organisme permet, pendant les repas, de segmenter
et de brasser le chyme. Ce mouvement favorise une meilleure absorption en augmentant les
contacts entre le chyme et les parois intestinales. Chez une personne cœliaque non traitée, le
gluten cause une diminution de la motilité intestinale.
Les plis circulaires, les villosités et les microvillosités, présents dans un intestin en santé,
permettent d’augmenter la surface d’absorption jusqu’à 200 m2, équivalent à la surface d’une
maison. Chez une personne cœliaque non traitée, il y a donc un bien long parcours désorganisé.
Quelle est donc l’évolution de la maladie chez une personne cœliaque non traitée. L’ingestion
d’aliments contenant du gluten par un individu cœliaque provoque une réponse anormale de son
système immunitaire. Le système immunitaire défend notre organisme contre les agents
offensants de l’environnement (corps étrangers, virus, microbes, etc).
Le système immunitaire de l’individu cœliaque identifie la gliadine, protéine contenue dans la
molécule de gluten, comme étant un agent offensant et les lymphocytes tentent de l’éliminer.
Cependant, cette réaction de défense se fait à la surface de l’intestin grêle de façon
disproportionnée, excessive et non-sélective, ce qui a pour effet de détruire les cellules
intestinales. La muqueuse présente alors de l’inflammation et divers degrés de lésions. De plus,
elle perd sa capacité de régénération, c’est-à-dire qu’elle ne peut plus remplacer adéquatement les
cellules mortes ou détruites. Les villosités deviennent atrophiées et immatures et ne possèdent
plus toutes les qualités requises pour absorber efficacement les nutriments. Ceux-ci doivent donc
continuer leur voyage dans le tube digestif pour ensuite être éliminés dans les selles, sans être
utilisés.
L’élimination du gluten permet une régénération des villosités et une diminution de
l’inflammation au niveau de la muqueuse. Progressivement, l’intestin redevient normal et
retrouve sa capacité d’absorption et de sécrétion d’enzymes. Le niveau d’anticorps sécrétés par
les lymphocytes se normalise également.
En général, il faut de plusieurs mois à quelques années pour une récupération physique
(disparition des symptômes et malaises) et clinique (normalisation de la paroi intestinale)
complète. Le retrait du gluten permet cependant une amélioration significative de l’état physique
et une disparition des principaux malaises en peu de temps : quelques jours, semaines ou mois.
La Fondation québécoise de la maladie cœliaque vient en aide aux personnes atteintes de la
maladie depuis bientôt vingt ans. Fruit d’une grande mobilisation de bénévoles, une liste
impressionnante de services et produits sont offerts tels, une trousse pour ses membres, un
Colloque annuel qui regroupe 450 personnes, le journal officiel Le Mémo qui paraît quatre fois
l’an, le site Internet et bien d’autres services permettant aux membres de sortir de la solitude et
vivre mieux sans gluten.
NON AU GLUTEN, OUI À LA VIE
Source :
La Fondation québécoise de la maladie cœliaque.
Mai 2003
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