2
Les fluctuations conjoncturelles (récession-expansion) vont affecter à court terme l’évolution
des exportations.
A plus long terme, l’orientation de la structure des échanges commerciaux mondiaux est
déterminante. On peut ainsi distinguer les échanges qui se portent sur des produits pour
lesquels la demande mondiale est en expansion de ceux pour qui la demande est diminution.
Si un pays a une structure de ses exportations dans laquelle les produits en récession sont
dominants, son commerce extérieur profitera moins de la croissance des échanges
internationaux. Dans son rapport de 2005, la Banque nationale de Belgique indiquait que les
performances moyennes de la Belgique du point de vue de ses exportations étaient
partiellement dues à l’orientation de ses exportations, basées sur les produits semi-finis, moins
porteurs en terme d’évolution de la demande mondiale et surtout plus soumis à la concurrence
internationale.
«Depuis la moitié des années nonante, l’expansion en volume des exportations de la Belgique demeure en retrait
de celle du commerce international. Ce dernier est notamment soutenu par la montée en puissance, largement
assise sur le développement des échanges de biens, de nouveaux pôles économiques en Asie, en Amérique latine
et parmi les nouveaux Etats membres de l’Union européenne. (…) Or, la spécialisation développée par la
Belgique en matière d’exportations, principalement à destination des pays proches et largement constituées de
produits semi-finis de moyenne technologie, ne lui permet pas de profiter pleinement de cette évolution»1.
Le contenu technologique des biens exportés détermine en grande partie le caractère
progressif ou régressif d’un produit : la demande mondiale en expansion est en partie une
demande de produits à fort contenu technologique. De ce point de vue, la faiblesse de
l’Europe et de la Belgique en matière de recherche et développement constitue très
certainement un handicap dans la consolidation et l’expansion de son commerce extérieur.
L’élasticité prix de la demande mondiale est un autre facteur déterminant les volumes
échangés. Les produits pour lesquels la concurrence internationale est forte, parce qu’il y a de
nombreux producteurs présents sur le marché, ou pour lesquels les produits de substitution
sont abondants auront une élasticité prix élevée et tout mouvement de prix se traduira par des
modifications des volumes exportés.
Le volume des importations est essentiellement fonction de l’évolution du revenu intérieur,
via la propension marginale à importer. Dans les économies fortement ouvertes, comme c’est
le cas pour la Belgique, toute variation du revenu national se traduira par des variations
importantes des importations. En effet, un taux d’ouverture élevé signifie que le contenu en
importations de la consommation finale, de la consommation intermédiaire et des biens de
capital fixes est élevé. L’effet des variations du revenu sur les quantités importées dépend,
d’une part, de la structure de la demande intérieure et, d’autre part, de l’origine de la variation
du revenu. Lorsqu’en 1981 le nouveau gouvernement socialiste de Pierre Mauroy décida
d’une augmentation du SMIC (salaire minimum intersectoriel de croissance), l’augmentation
de consommation des ménages français se porta massivement sur des biens importés,
notamment sur les magnétoscopes, produit pour lequel la demande mondiale était en
expansion et pour lequel le Japon présentait des avantages notoires en termes de prix et de
qualité. Il s’ensuivit rapidement une détérioration de la balance commerciale qui nécessita
ensuite une correction de la politique économique de la part des gouvernements socialistes. Si
une augmentation du revenu national résulte surtout de celle des investissements,
l’accroissement d’importations se portera d’abord sur des biens d’investissement.
1 Banque nationale de Belgique, Rapport annuel 2005, p. 66.