tion, une cartellisation le plus souvent encouragée par les autorités. Dans le cas de la
Suisse, un autre exemple est le fameux "statut horloger" qui mettra beaucoup à mourir.
- P. 13 : "L'état (= l'Etat) s'inquiéta et restreignit les importations". Dans le cas de la
Suisse, les restrictions aux importations - droits de douane, contingentements - furent
très largement des réactions à des mesures similaires prises à l'étranger.
- P. 14 : "Avant la crise, la construction occupait 65% du secteur privé". Ce chiffre est
sûrement beaucoup trop élevé - à vérifier, svp, et à corriger.
- P. 17 : Après la Deuxième Guerre mondiale, "la Suisse (...) se reposa de nouveau sur
un système de changes fixe(s) suite(s) au(x) accord(s) de Bretton Woods (notez que
tous les accords ou presque sont faux dans ce bout de phrase...) Juste, mais il aurait été
difficile à la Suisse de faire cavalier seul dans un monde qui avait presque entièrement
adopté le système de Bretton Woods, surtout vu l'importance du pays en tant que place
financière internationale. Le seul pays important qui laissa flotter sa monnaie dans une
partie des années avant 1972-73 fut le Canada, suite sans doute aux expériences faites
par ce pays dans les années 1930.
Suède :
- Un commentaire général sur la Suède : dans le cas de la Suède en particulier et des pe-
tits pays en général (y compris la Suisse), il faut toujours faire un peu attention au côté
"cocorico" de ce que peuvent écrire leurs ressortissants. Le cas de Jonung est illustratif
de ce travers. Les ressortissants de grands pays ont plus rarement tendance à tomber
dans ce travers un peu nationaliste.
- P. 20 : "La grande diminution de la demande nominale peut être clairement attribuée à
l'abandon de la parité or en septembre 1931". Ceci est incompréhensible. La dévalua-
tion de la couronne suédoise a, au contraire, eu pour effet d'accroître la demande no-
minale, toutes autres choses égales.
- P. 27 : "Le but principal de la banque centrale fut la stabilisation des prix" (y compris
au moyen d'un calcul très fréquent du niveau des prix). Le tableau de la p. 29 et le gra-
phique de la p. 30 montrent que la Riksbank y est assez bien parvenue, mais pas entiè-
rement ; cela aurait pu être relevé. C'était aussi une stratégie originale et propre à la
Suède (dans ce cas, un "cocorico" n'est pas sans justification).
- - P. 28 : "A la fin de 1931 et au début de 1932 les autorités remarquèrent que les prix
commençaient à augmenter sérieusement et le taux d'intérêt fut abaissé". La logique
économique nous dit qu'il aurait, au contraire, dû être augmenté. Lapsus ?
Grande-Bretagne :
- RAS
Canada :
- Au plan général, vous ne mettez peut-être pas assez en évidence qu'un des principaux
problèmes de ce pays dans les années 1930 a été que ses exportations étaient dominées
par les exportations de matières premières, y compris les produits agricoles (voir la
dernière phrase de la p. 42). Or, les uns et les autres sont notoirement sensibles aux
cycles conjoncturelles, plus que d'autres comme les services. En outre, le Canada avait
un autre problème : ce qu'on dit du Mexique s'applique aussi au Canada : "Si loin de
Dieu, si près des USA". Largement dépendant de ses exportations vers les Etats-Unis,
le Canada ne pouvait pas ne pas être touché plus fortement que d'autres pays par la
profondeur de la crise aux USA. En outre, ce pauvre Canada - comme d'ailleurs le
Midwest américain - eut la malchance d'être frappé, en même temps, par une série de
désastres naturelles.