Cas « Z » ESC Bachelor – CeseMed 3 Cours Entreprise – Cas à préparer pour le 28/09/09 Vous préparez ce cas par équipes de 5 étudiants maximum. Vous adopterez le positionnement d’une équipe de consultants mandatée par M. BARON, Directeur Général du Groupe Z, pour diagnostiquer les problèmes qu’il rencontre et lui proposer des solutions. L’entreprise Z est constituée de nombreuses sociétés juridiquement indépendantes de 100 à 200 personnes implantées dans de nombreux pays européens et rattachées à une société mère (holding) située en France. A l’origine, l’entreprise a été créée par un ingénieur italien, M. CRESPO, fils d’immigrés italiens arrivés au début des années 20 dans le Nord de la France pour travailler dans les houillères. Cet ingénieur a installé une petite fonderie dans une zone géographique située en Picardie après la seconde guerre mondiale. Cette zone s’est développée industriellement dans le cadre de la reconstruction de la France en se spécialisant dans des domaines liés au bâtiment et au mobilier. De nombreuses PME/PMI s’y sont développées autour de la robinetterie, de la serrurerie et du meuble. M. CRESPO a profité de ce développement en fournissant à ces sociétés des petits composants moulés à partir de matières premières telles que le cuivre, l’aluminium et des alliages. Dans un contexte d’offre inférieure à la demande, les marges dégagées par l’entreprise de M. CRESPO étaient conséquentes et ont été réinvesties pour améliorer et accroître l’outil de production et offrir à son personnel des bonnes conditions de travail dans un contexte de productivité forte. Un peu visionnaire, M. CRESPO a élaboré un concept simple consistant à s’implanter dans un bassin industriel, à proximité de ses clients. A partir de cette idée, il décide de développer le concept dans d’autres zones géographiques tant en France qu’à l’étranger en rachetant de petites fonderies qu’il réorganisera à partir de son modèle de base : organisation performante de la production, petites unités à direction autonome devant prendre une position de leader sur leur secteur. Les directeurs de ces unités sont maîtres de leur gestion courante, notamment pour tout ce qui concerne les questions commerciales et de personnel. Celui-ci est composé de trois catégories de personnes : trois ou quatre attachés commerciaux, une cellule administrative et comptable, le personnel ouvrier. Ce personnel a un faible niveau de qualification, mais est par contre très fiable et attaché à l’entreprise. Le management des directeurs locaux, souvent d’anciens patrons des petites fonderies rachetées par M. CRESPO, est de type paternaliste. Ce mode de relation a permis d’éviter l’apparition de problèmes sociaux. Les services du siège sont peu étoffés : ils sont essentiellement chargés de négocier des gros contrats commerciaux et d’assurer les liaisons entre les différentes sociétés du Groupe. A la fin des années 70, le groupe Z était constitué d’une vingtaine d’unités réparties en France, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grande-Bretagne, au Benelux et en Allemagne. Chacune des entités était devenue leader de son marché régional sachant que de nouvelles opportunités de croissance avaient pu être saisies, ici ou là, telles que les fournitures au marché de l’automobile. M. CRESPO, âgé de 55 ans à la fin des années 70, décide faute d’héritiers de céder son holding propriétaire de toutes les entreprises à hauteur de 90 % (les 10 % restant étant en possession de l’encadrement de chaque société). L’excellente rentabilité des affaires intéressa une banque. Celle-ci envisageait de surcroît un profit supplémentaire en permettant à l’entreprise de spéculer sur les cours des matières premières et en optimisant les flux monétaires selon les variations des devises. L’approvisionnement devenait une force des sociétés qui pouvaient accéder à des sources non accessibles pour leurs concurrents. La banque devenue propriétaire évitait de se mêler des affaires industrielles et fit confiance comme M. CRESPO aux directeurs de chacune des entités. Au milieu des années 80, des turbulences technologiques apparaissent. De nouveaux matériaux viennent se substituer aux anciens et, dans de nombreux domaines d’activité de Z, le plastique apparaît comme un produit de substitution moins coûteux que les métaux traditionnels. Les processus à mettre en œuvre nécessitaient de lourds investissements de production et modifiaient les sources d’approvisionnement en les orientant vers l’industrie pétrolière. Les différentes sociétés du groupe commencèrent à perdre des parts de marché et, certaines d’entre elles, pour faire face à ce phénomène qui ne pouvait que s’amplifier, commencèrent à se lancer dans le moulage plastique. L’inexpérience dans cette technologie, les investissements à réaliser, la dépendance des sources d’approvisionnement ainsi que des prix tirés vers le bas par des concurrents équipés d’un outil industriel neuf et performant firent baisser la rentabilité du groupe. La banque propriétaire qui ne voyait pas comment faire face à cette mutation était de moins en moins intéressée. Elle décida de trouver un acquéreur et le Groupe Z fut intégré en 1995 dans une compagnie pétrolière qui voyait là une occasion pour écouler sa marchandise et tester une nouvelle forme de commercialisation en se diversifiant vers l’aval. Dans un marché plus fortement concurrentiel et sous la pression des producteurs de pétrole qui ne cessaient d’augmenter leurs prix, le groupe pétrolier nomma un directeur général chargé de conduire la mutation industrielle du Groupe Z. L’approvisionnement auprès de la compagnie pétrolière devenait obligatoire et M. BARON, le nouveau DG, avait en charge toute la stratégie de l’entreprise et, en particulier, le marketing. Les directeurs des unités devaient mettre en oeuvre cette stratégie nouvelle en s’orientant vers d’autres clients et en étendant leurs secteurs géographiques. L’heure était à une centralisation des pouvoirs avec des systèmes de contrôle de gestion de plus en plus stricts et une uniformisation des règles et procédures. Compte tenu de la taille des marchés, M. BARON avait également décidé de rééquilibrer la taille des unités d’un même pays. Les jeunes cadres qui avaient été embauchés voyaient là une occasion de se mettre en valeur. Les gestionnaires prenaient le pas sur les managers expérimentés et le marketing prédominait la production. De vives oppositions se firent sentir au niveau de l’encadrement entre les anciens et les nouveaux. Les Directeurs de sociétés étaient devenus des directeurs de sites, se voyaient petit à petit privés de leurs espaces de liberté et s’opposaient de plus en plus fréquemment à M. BARON même si ce dernier avait essayé de leur faire comprendre avec beaucoup de pédagogie la nécessité de ces changements. En fait chacun percevait la nécessité de « faire quelque chose » ainsi que le besoin de rationaliser une organisation fondée jusque là sur le potentiel des équipes dirigeantes. Ils reconnaissaient par ailleurs les qualités de gestionnaire rigoureux et la volonté de bien informer de leur nouveau Directeur Général. Mais ils vivaient de plus en plus mal l’évolution de leur rôle, se plaignant d’être de plus en plus "fonctionnarisés", obligés de passer leur temps à « remplir des papiers » pour les services du Siège perçus comme beaucoup trop interventionnistes. Les réactions épidermiques se multipliaient à chaque nouvelle procédure exigée par le siège ; par exemple, lorsque M.BARON – qui continue à faire viser ses propres notes de frais par un des directeurs du Groupe – a voulu obliger ses directeurs d’unités à lui envoyer pour visa leurs notes de frais, ce fut l’occasion d’un vrai psychodrame : « On nous prend pour des voleurs ! ». Sur le plan commercial, les Directeurs d’unités se plaignent de n’être plus que les distributeurs de produits dont ils ne maîtrisent plus ni les conditions d’approvisionnement ni les stratégies de mise sur le marché. Le changement souhaité par Mr Baron apparaît donc comme une transformation du système d’action existant, des pouvoirs établis et des zones d’autonomie de chacun. Le personnel ouvrier, avec sa propre hiérarchie, était reconnu jusque là pour sa compétence et son habileté à résoudre les problèmes techniques. L’arrivée de machines à commandes numériques remettait tous ces acquis en question puisque les principales interventions sur les machines consistaient à changer les outillages pour chaque nouvelle série fabriquée et à vérifier en cours de fabrication que les pièces produites correspondaient bien à la tolérance prévue dans le cahier des charges. Ce même personnel vivait mal l’opposition entre les chefs, l’utilisait parfois, et se sentait déstabilisé par les nouvelles organisations, les mutations et ce qu’ils percevaient comme le « toujours plus » des strates hiérarchiques. Les agents de maîtrises furent pris entre le marteau et l’enclume puis, dans un second temps, prirent le parti des ouvriers de fabrication en jouant de moins en moins le rôle de relais de la direction. L’insécurité générée par cette nouvelle donne permit une percée remarquable de certains syndicats et des mouvements de grève handicapèrent bon nombre d’unités. Assez curieusement, puisque ça n’était pas le fond des revendications, un point de crispation apparut sur la question de la convention collective : les syndicats demandèrent de passer à celle du pétrole, nettement plus avantageuse que celle de la métallurgie dont dépend jusqu’à présent la Groupe Z. Confrontée à des impératifs de maîtrise des coûts, la Direction n’y est nullement disposée. M. Baron s’interroge sur la marche à suivre pour mettre le groupe Z dans une nouvelle spirale du succès d’autant que les autres groupes pétroliers se dirigent vers le même type de diversification. Comment réaliser un changement qui lui semble nécessaire et surtout, comment obtenir l’adhésion d’une majorité de collaborateurs ? M. Baron décida de faire appel à des consultants pour résoudre ses problèmes. NOTA : le travail demandé (voir page suivante), doit proposer un diagnostic de la situation et identifier des « voies de sortie ». Vous pourrez y répondre après avoir fait cette analyse, l’important étant la cohérence avec votre compréhension de l’entreprise Z. METHODOLOGIE CAS Z Diagnostic de situation : application des méthodes d’approche globale MODE D'APPROCHE DU CAS • Faire le bilan des équilibres et déséquilibres discernables au moment où se pose le cas (analyse synchronique) ou • Privilégier la mise en évidence des tendances, des flux, et donc commencer par faire l'histoire de Z (analyse diachronique) Peu importe que l'on commence par l'une ou l'autre, les 2 sont complémentaires. Et : • Mettre en évidence les stratégies des différents acteurs, leur potentiel de gain ou de perte face au changement tel que le propose Mr Baron COMMENT TRAITER L 'INFORMATION ? • Procéder à une sélection pour ne pas se noyer dans les détails sans intérêt : en fonction des conflits ou noeuds de tension qui émergent visiblement par exemple. (Risque : modèle trop simpliste et subjectif qui oublierait des éléments importants). • Balayer l'ensemble des éléments fournis pour dresser une "carte" des sous-systèmes en interaction : construire la "T-O-I.-S-E.". (Risque : organisation arbitraire des informations, suppression ou invention de liaisons) ainsi que les interactions des sous systèmes avec l’environnement. Les 2 méthodes sont là encore complémentaires, l'une validant l'autre COMMENT ORGANISER LES SOUS-SYSTEMES • Procéder par sous-systèmes fonctionnels : technique, commercial, financier, etc. • Découper selon les unités concrètes de l'entreprise : sites, groupes de produits, groupes professionnels... Prendre le découpage le plus adapté au problème posé... et procéder à plusieurs types de découpage DEMARCHE ADOPTEE POUR LE CAS Z : • Une simple lecture du cas permet de comprendre que le rachat du Groupe Z par un groupe pétrolier en 1995 est un événement clé de la vie de l’entreprise : il y a "avant" et "après" le rachat. • Il convient donc : - de reconstituer les équilibres antérieurs au rachat (schéma TOISE « avant ») ; - d’expliquer les changements qui ont entraîné le rachat ; - d’identifier les perturbations induites par le rachat ; - de formuler les tensions caractérisant l’état de l’entreprise après le rachat (schéma TOISE « avant ») - avant d’imaginer des scénarios pour l’entreprise. - et de choisir une voie qui vous parait la plus accessible ou/et la moins risquée • Vous devrez rendre EN DEBUT DE COURS (imprimé sur A4) : - note de synthèse rédigée de deux pages maximum - en annexe : schémas « TOISE », impression 6 slides / page de votre présentation PowerPoint • Préparer une présentation de vos analyses sur PowerPoint (6 slides maxi) A propos des notes, dossiers et rapports de synthèse à rendre dans le cadre du cours et de la Mission… De quoi parle-t-on ? (les instructions qui vous seront données établissent un subtil distinguo entre note, dossier et rapport de synthèse) • Les notes de synthèses (préparation de cas, rendez-vous de suivi Mission) sont des documents dactylographiés de 2 pages maximum (hors annexes éventuelles), que vous rendez agrafées mais non reliées, sans pages de présentation (mention simple de vos noms et GD en page 1) ; • Les dossiers de synthèse (à rendre pour les soutenances de cas et déroulement des jeux de rôles) sont des documents dactylographiés d’une quinzaine de pages (hors annexes et pages de présentation) que vous rendez reliés (spirale, couverture feuille plastique, dos de couverture bristol) ; • Les rapports de synthèse (Mission en Entreprise) sont des documents dactylographiés de 20 à 30 pages maximum (hors annexes et pages de présentation) que vous rendez reliés (spirale, couverture feuille plastique, dos bristol) ; des instructions plus précises concernant ces rapports vous sont données dans le Guide du Participant à la Mission en Entreprise. Nota : il appartient aux étudiants de toujours conserver un double (chacun) des documents remis à leurs professeurs. Quel que soit le travail rendu, soyez C.C.E.C.P. ! ! (Clair, Concis, Exact, Complet, Précis) Clair Concis • • Allez à l’essentiel : ne paraphrasez pas le cas (que vos professeurs ont lu !) pour faire du remplissage… • Faites des annexes : inutile de donner en première lecture des informations dont seul le traitement intéresse le lecteur (calculs financiers…). • Qualités de mise en forme et de structuration : présentation sobre (ne multipliez pas les polices de caractère et les attributs) et aérée. Faites des titres rédigés facilitant la lecture : "un marché dominé par IBM" plutôt que "analyse de la concurrence", etc. Exact Complet • N’affirmez rien sans preuve (données du cas, citation de sources en Mission) et n’inventez pas de données ! • • Mais sachez construire des hypothèses… en les justifiant par les données du cas ou • des sources référencées. Rien d’important ne doit manquer : verrouillez vos raisonnements (importance de la relecture, si possible par une autre personne que celle qui a rédigé le document) Utilisez les annexes (cf "Concis"). Précis … sans oublier d’être Ponctuels ! • Importance du plan et des synthèses intermédiaires : vos travaux doivent se lire comme des démonstrations qui "coulent de source". • Vous devez être prêts à l’heure H... c’est à dire bien avant ! N’attendez pas le dernier moment pour réaliser vos photocopies ou reliures. • Proscrivez les "Yaka-Faut qu’on" (id est recommandations gratuites, générales et non justifiées). • Pas plus qu’en entreprise, les "pannes d’ordinateur" ou les "BDE fermé" (etc.) ne constituent une excuse valable pour ne pas être prêt à l’heure H.