Électricité et magnétisme Discipline Fondamentale, Gymnase Français
Electrostatique Page 1
1. Electrostatique
Par temps sec le peigne que l'on vient de se passer dans les cheveux a la faculté d'attirer de petits
morceaux de papier ou le filet d'eau qui coule du robinet. On peut voir apparaître des étincelles
lorsqu'on sépare un drap d'une couverture ou recevoir une décharge électrique si l'on touche une
poignée de porte après avoir marché sur un tapis. Tous ces effets sont électriques. L'orientation de
l'aiguille de la boussole et l'attraction entre un clou et un aimant sont des effets magnétiques.
Les premières observations de phénomènes électriques et magnétiques
datent de l'Antiquité. Vers 600 av. J.-C. Thalès de Milet avait en effet
remarqué qu'un morceau d'ambre minérale (résine fossilisée) attirait la
paille ou des plumes, après avoir été frotté contre de la laine ou de la
fourrure. Aristote émit des hypothèses sur la capacité du poisson-torpille
à étourdir sa proie et observa que ses décharges électriques pouvaient
être ressenties par l'homme Au IVesiècle de notre ère les marins italiens
connaissaient bien le feu de Saint-Elme, un phénomène lumineux visible
au sommet des mâts pendant un orage
En 1600, William Gilbert, alors médecin de la reine Elisabeth I, inventa le
terme «électrique» dérivé du mot grec elektron, qui désigne l'ambre.
Gilbert montra que les effets électriques n'étaient pas particuliers à l'ambre
et que bien d'autres substances pouvaient s'électrifier par frottement. La première machine électrique
par frottement fut réalisée en 1663 par Otto von Guericke (voir illustration). Avec cette première
machine on électrifiait en la faisant tourner sur un axe une boule de soufre sur laquelle on avait
déposé la main. Par la suite d'autres machines électriques capables de produire de fortes et parfois
dangereuses étincelles furent utilisées comme sources de divertissement.
Presque tous les phénomènes physiques que nous observons comme la lumière les réactions
chimiques les propriétés de la matière ou la transmission des signaux par les fibres nerveuses sont de
nature électrique. En fait la force gravitationnelle est parmi les forces observées dans la vie courante
la seule qui ne soit pas de nature électrique. La conception et le fonctionnement des postes de radio
ou de télévision des moteurs des ordinateurs ou des machines à rayons X reposent sur l'interaction
entre des charges électriques.
La charge électrique est une propriété de la matière qui lui fait produire et subir des effets
électriques et magnétiques.
L'étude des effets électriques créés par des charges au repos est ce que l'on appelle
l'électrostatique. Lorsqu'on est en présence de phénomènes électriques et magnétiques,
l'interaction entre les charges est appelée électromagnétisme. Les exemples de la vie courante
cités dans ce paragraphe sont en réalité de nature électromagnétique. Pendant les deux siècles
qui suivirent les premiers travaux de Gilbert, l'électricité et le magnétisme restèrent des
disciplines distinctes.
1.1. La charge électrique
Lorsqu'on frotte une tige de verre avec une étoffe en soie, la tige et l'étoffe se chargent. Pour
étudier la charge ainsi produite, on peut utiliser des boules en mousse de polystyrène, légères
et capables de garder la charge.
La figure représente deux de ces boules suspendues à faible distance l'une de l'autre. Lorsqu'on
touche l'une des boules avec la tige de verre et l'autre avec l'étoffe de soie, elles s'attirent
mutuellement. Mais lorsqu'on touche les deux boules avec le même objet, la tige ou l'étoffe,
elles se repoussent.
Partant de cette observation, Charles du Fay suggéra en 1733 que les charges, qu'il appelait
«fluide électrique», devaient être de deux types. Il dénomma «vitreuses » les charges créées
sur le verre et «résineuses » les charges apparaissant sur la soie. L'expérience montrait
clairement que des charges de même type se repoussent-et des charges de types différents
s'attirent. Du Fay supposait que le frottement permettait de séparer les deux types de fluides.
Vers 1750, Benjamin Franklin émit l'hypothèse qu'un seul fluide s'écoule d'un objet vers l'autre.
L'objet recevant le fluide était dit positivement chargé et l'autre, négativement chargé. (Selon ce
schéma, les charges «vitreuses » étaient donc des charges positives.)