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Japon
Facteurs positifs : Nous sommes désormais davantage optimistes quant aux perspectives de croissance à
court terme du Japon, les récentes statistiques macroéconomiques ayant créé de bonnes surprises tandis
que le dernier plan de relance budgétaire du gouvernement devrait se révéler favorable. Parallèlement, la BoJ
pourrait se montrer proactive et accroître ses achats d’actions pour assouplir sa politique puisqu’il lui sera
difficile d’augmenter ses achats d’obligations souveraines japonaises, sans parler de l’étroitesse du marché
des obligations privées
La politique monétaire extrêmement accommodante de la BoJ pourrait faire progresser les bénéfices par
action du marché japonais. Avec son plan de « contrôle de la courbe des taux » lancé en septembre, la Banque
centrale devrait apaiser en partie les inquiétudes entourant l’impact des taux négatifs sur les bénéfices du
secteur financier, un cadre qui lui permettra d’abaisser plus facilement ses taux (déjà négatifs). Dans ce
scénario, le yen pourrait continuer de se déprécier et stimuler la valeur des bénéfices réalisés à l’étranger. En
termes relatifs, les valorisations et les primes de risque sont selon nous attractives. Parallèlement, grâce à leur
trésorerie abondante, les entreprises japonaises vont pouvoir augmenter leurs dividendes ou racheter leurs
propres actions.
Risques : La dynamique bénéficiaire a récemment ralenti en raison d’un contexte international défavorable et
de fondamentaux très en deçà des attentes sur le marché intérieur. L’évolution du yen reste incertaine malgré
l’adoption d’une politique de taux d’intérêt négatifs par la Banque du Japon fin janvier, ce qui constitue un
risque majeur pour les entreprises japonaises exportatrices. Enfin, les achats d’actions de la BoJ peuvent faire
craindre que la Banque centrale ne devienne un actionnaire majoritaire sur le marché boursier nippon.
Marchés
émergents
Facteurs positifs : Les actions des marchés émergents présentent un attrait particulier pour les investisseurs
dont la devise de référence est celle d’un pays développé (USD, GBP ou EUR). Nous prévoyons en effet
une appréciation à plus long terme des devises émergentes. Cela dit, nous restons sélectifs s’agissant des
valorisations des actions des marchés émergents, d’autant plus que les rendements des emprunts d’État
restent élevés. Nous privilégions en outre les pays dont les fondamentaux macroéconomiques sous-jacents
sont solides et capables de résister face à des politiques commerciales protectionnistes. L’Asie est notre
région de prédilection : les perspectives de performance y semblent plus élevées, notamment grâce à un
environnement économique toujours porteur ; certains pays émergents d’Europe affichent également un profil
intéressant.
Risques : Les marchés pourraient manifester une certaine volatilité à court terme. Des incertitudes subsistent
en effet quant à la trajectoire de durcissement de la politique de la Fed, à la probabilité de mesures commerciales
plus protectionnistes, au rythme d’ajustement de l’économie chinoise et à la solidité de l’économie mondiale
en général. Dans le même temps, le nouvel accès de faiblesse des prix des matières premières représente un
risque pour les pays exportateurs de matières premières.
Asie (hors Japon)
Facteurs positifs : La hausse de la croissance nominale, conjuguée à une reflation modeste, une baisse des
taux d’intérêt réels et un redressement des marges devraient se traduire par une amélioration des bénéfices et
de la rentabilité des entreprises asiatiques (hors Japon), en particulier pour les marchés et secteurs disposant
d’une marge plus importante pour de nouvelles dépenses d’investissement. La stabilisation de l’activité et le
redressement de l’environnement des entreprises sont confrontés à des turbulences structurelles ainsi qu’à
une montée des incertitudes portant sur l’économie, les politiques menées et les situations politiques. Les
dividendes sont stables, voire en hausse, grâce à la croissance robuste des flux de trésorerie disponible, à la
solidité des bilans et aux niveaux élevés de la trésorerie rapportée à la capitalisation boursière. Les ROE* des
entreprises asiatiques (hors Japon) ne pourront toutefois poursuivre leur amélioration durablement que dans
le cas d’une utilisation plus efficace des trésoreries. Selon nos indicateurs de performance attendue à long
terme, les valorisations semblent être raisonnables et le risque correctement intégré dans les cours. Certains
marchés présentent un potentiel de revalorisation dû aux réformes structurelles.
Risques : Les nombreux doutes relatifs aux mesures de politiques monétaires et les incertitudes politiques
mondiales pourraient pénaliser les fondamentaux macroéconomiques et des sociétés. Dans un contexte
globalement marqué par une montée de la rhétorique anti-mondialisation, la victoire de Donald Trump aux
élections présidentielles américaines induit le risque d’une politique commerciale davantage protectionniste et
de retombées négatives sur les chaînes logistiques mondiales/asiatiques. En raison des politiques réflationnistes
américaines, un durcissement monétaire plus marqué constitue un autre risque car il entrainerait une hausse
des rendements obligataires, inciterait des pressions sur les devises asiatiques (hors Japon) et accentuerait
les sorties de capitaux, inquiétudes qui pourraient se traduire par des politiques plus restrictives de la part des
banques centrales de la région. De plus, la fragilité de la croissance mondiale, le regain d’inquiétudes vis-à-
vis des perspectives économiques et de politiques chinoises, la volatilité des cours des matières premières
et les événements politiques régionaux/nationaux sont autant de risques supplémentaires. Le niveau élevé
de l’endettement, les inquiétudes liées à la qualité des actifs bancaires et l’affaiblissement de l’efficacité des
politiques monétaires dans certains pays présentent également des menaces.
ECE**
et Amérique
latine
Facteurs positifs : À plus long terme, nous prévoyons le maintien de différentiels de croissance positifs par
rapport aux marchés développés. La nature relativement fermée de l’économie brésilienne protège le pays
face à un éventuel renforcement du protectionnisme des politiques commerciales dans le monde.
Risques : A plus court terme, ces marchés sont sensibles au risque de contraction de la liquidité mondiale ;
la baisse des prix des matières premières pourrait également rester un sérieux handicap pour les pays
producteurs. Enfin, les tensions géopolitiques sont exacerbées et imprévisibles, et les fondamentaux
politiques et macroéconomiques internes restent médiocres dans de nombreux pays, notamment au Brésil.
Parallèlement, le Mexique est particulièrement vulnérable à une politique commerciale de type « Trump
intransigeant ».
** ECE : Pays d’Europe Centrale et de l’Est
* ROE : Return on Equity - Rentabilité des fonds propres : résultat net / fonds propres. Ratio permettant de mesurer la rentabilité
du capital investi par les actionnaires