Conclusion - Ram de Racan

RAM DE RACAN
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Conférence sur l’acquisition du langage Jeudi 24 et 31 mai 2012
COMMENT STIMULER L’ACQUISITION DU LANGAGE
Sandra Philippe
Noémie Flottes
Sommaire
I- Le développement du langage
a. Un outil essentiel de la communication
b. Comment se développe-t-il chez l’enfant ?
II- Enrichir le langage de l’enfant
a. Les principes importants
b. Les praxis
c. Le mouchage
d. Le langage
I - DEVELOPPEMENT DU LANGAGE
A- Un outil essentiel de la communication
Le dictionnaire d’Orthophonie le définit comme « un système de signes propres à favoriser la
communication entre les êtres ». Il est un outil de communication et de pensée et sert de support à
la pensée, au raisonnement et à l’élaboration.
Le langage est universel, tout être humain est « programmé » pour développer un langage. Pour
communiquer l’homme utilise une langue (code conventionnel dans une communauté donnée).
Le langage représente quatre actes :
- un acte physiologique (on utilise ses organes pour parler, faire des gestes)
- un acte neurologique (il faut une maturation et un développement harmonieux du cerveau)
- un acte psychologique (c’est une activité volontaire de la pensée et une communication avec
l’autre)
- et un acte social (le langage créé une relation entre les hommes)
Un bon environnement social permet à l’enfant de s’épanouir. En effet, un milieu stimulant lui
permet de communiquer, de parler et de s’adapter aux comportements de son âge. Cependant,
plusieurs facteurs sont à respecter :
- de bonnes perceptions sensorielles : bien vérifier par des stimuli la bonne audition de
l’enfant

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- de bonnes capacités motrices de la face (mâchoires, langue, lèvres…)
- développer l’envie de communiquer avec son entourage (parents, assistantes maternelles…)
- de ne pas souffrir de déficit intellectuel qui pourrait le gêner dans sa compréhension de son
environnement
A présent que nous venons de cerner un peu le langage, voyons à présent comment il se développe
chez l’enfant.
B- Comment se développe le langage chez l’enfant ?
Les étapes suivantes ne sont données qu’à titre indicatif. En effet, chaque enfant a son propre
rythme de développement. S’il privilégie la marche en premier, le langage ne viendra qu’après par
exemple. Ne perdons également jamais de l’esprit que toute compréhension vient avant toute
production.
- Le premier acte de parole à l’enfant se fait par les parents dès ses tous premiers mois
- A la 25ème semaine d’aménorrhée, le bébé entend les voix grâce à son système auditif de
base. Il bouge au rythme de la voix de sa mère.
- A sa naissance, le bébé a un langage corporel et réagit aux bruits
- Vers 3 ou 4 mois, il gazouille, produit ses premiers sons, éclate de rire, commence à mieux
contrôler les mouvements de ses lèvres, de ses mâchoires, de sa langue, de sa respiration…
- Vers 6 mois, il imite les sons et les intonations (bababa, dadada, mamama)
- Vers 8 mois, il comprend de petites phrases.
- Vers un an, Il a un mot unique pour une phrase (« bonbon »), comprend des ordres simples,
répond à son prénom et dit « papa », « maman ».
- A 18 mois, il comprend les phrases courtes et simples. Son vocabulaire s’enrichit et
commence à faire semblant (joue à la dinette par exemple).
- Vers 2 ans, il associe 2 mots (sujet-verbe) : « papa parti », « moi gâteau ». Il comprend des
ordres complexes, dit son prénom et utilise le « moi » pour parler de lui.
- A 3 ans, il comprend les histoires, associe 3 mots (sujet-verbe-complément) comme « je veux
un gâteau). Les mots sont bien prononcés s’ils ne sont pas trop compliqués. Il fait des petites
phrases, pose des questions, parle de lui avec le pronom « je ». Il utilise le pluriel (des
voitures), des prépositions (c’est à moi). Il aime écouter des histoires, les mêmes pendant
longtemps et commence à répéter ce qu’il a fait ou vu.
- A 4 ans, il parle sans erreurs grammaticales sérieuses, parle avec plus de précision du temps
(hier, aujourd’hui), et commence à exprimer plusieurs idées dans la même phrase
A présent que nous venons de voir un aperçu sur le langage et son développement, voyons comment
nous pouvons enrichir le langage de l’enfant dans nos actions quotidiennes.

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II- ENRICHIR LE LANGAGE DE L’ENFANT
Les assistantes maternelles sont des actrices importantes dans le développement des enfants
qu’elles accueillent. Elles rythment le quotidien des enfants et jouent un rôle de stimulation du
langage et de communication incontournable.
Si les notions qui vont suivre peuvent sembler évidentes, c’est avant tout que le langage et la
communication se développent dans un cadre de vie quotidien, à travers des moments privilégiés
avec l’enfant.
a) Les principes importants
- Se laisser du temps pour écouter et répondre :
Ce temps est primordial pour poser les bases d’une communication de bonne qualité. Il s’agit
également de ne pas parler trop vite et faire des pauses afin de faciliter la compréhension de l’enfant
et sa perception de tous les sons de la langue. L’adulte se centre plus sur le contenu que sur la
manière de l’enfant de s’exprimer. Il est bon d’apprendre également à l’enfant de se concentrer
autour d’une activité sans s’agiter et se disperser.
- L’imitation et la reformulation
Pour les plus petits, les vocalises ainsi que les mimiques et le babillage sont à imiter et à enrichir,
mais également à interpréter en fonction du contexte de l’intonation de l’enfant. Il s’agit avant tout
de mettre un sens sur ses imitations et babillages. Pour les plus grands, la reformulation est
importante car elle permet de valider le sens de la parole de l’enfant tout en lui redonnant le bon
modèle : « le sa dans le zadin » pour « le chat est dans le jardin »
- Raconter
Raconter ce que l’on fait, ce que l’on va faire, ce que l’on va faire, permet de donner des repères
dans le temps : passé, présent, futur. Ces verbalisations permettent à l’enfant de d’anticiper ce qui va
arriver, d’évoquer des événements passés, ce qui peut l’aider à gérer ses inquiétudes et ce qui va
l’inciter à ne pas rester dans le moment présent dans l’immédiateté. De même, il faut nommer les
objets, les couleurs, les formes et décrire les actions. L’emploi du « je » par l’enfant lui permet de se
différencier de l’adulte. Il est également capital d’employer les bons mots et non les mots
transformés. Mieux vaut utiliser cheval que « dada » ou « manger » que « mam ».
- Pointer
Il s’agit d’attirer l’attention de l’enfant vers un objet dans une attention conjointe, permettant un
échange véritable. Il est important de se mettre à la hauteur de l’enfant pour faciliter ces moments,

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mais aussi de faire des gestes (au revoir, coucou…) afin de renforcer l’attention de l’enfant au
message.
- Exagérer les mimiques et les intonations
Faites chanter votre voix pour attirer l’attention de l’enfant et faciliter sa compréhension (tristesse/
joie/ colère/ surprise), en accentuant les traits de votre visage pour renforcer la compréhension de
l’enfant et faire durer l’émotion dans le temps.
- Poser des questions ouvertes
En posant de véritables questions (pas de réponses oui/non), la stimulation de l’expression est
grandement développée en forçant l’enfant à faire des phrases et chercher les mots. Par exemple, au
lieu de dire « c’est le chat que tu entends ? », mieux vaut poser la question « Quel animal entends-
tu ? ».
- Les tournures de phrases
Pour les 0-3 ans, mieux vaut employer des phrases courtes pour ne pas les surcharger d’informations.
Au fur et à mesure qu’ils grandissent, il s’agit d’enrichir leurs capacités linguistiques avec des phrases
plus complexes, avec des adjectifs, des temps verbaux différents, des connecteurs temporels. Ex : tu
mets tes chaussures et pour aller dehors, tu enfiles ton manteau. Après nous irons nous promener ».
b) les praxies
Les praxies sont toutes les réalisations motrices de la bouche et le visage (bruits, grimaces…) : elles
sont utilisées quotidiennement pour parler et manger. Elles stimulent la découverte du visage et de
la bouche et renforcent les muscles de la prononciation.
Voici comment les entrainer :
- Lors du repas ou pendant les jeux de dînette : souffler sur la cuillère, faire ouvrir grand la
bouche, jouer avec les onomatopées (« humm, c’est bon ! »)
- Attention de ne pas introduire les morceaux avant 7-8 mois, car il y a un risque de
développement de l’hyper sensibilité aux texture granuleuses et les morceaux risquent d’être
moins bien acceptés. Pour les enfants plus avancés, proposez des aliments durs dans lesquels
il faut croquer.
- Dès 9 mois-1 ans, proposer de boire au verre en limitant progressivement le biberon. Utiliser
la paille pour apprendre à aspirer.
- Lors de la toilette : souffler sur le savon
- Lors de l’habillage : imiter les bruitages comme le « scritch » des chaussures ou le « zip » de
la fermeture éclair
- Dans les jeux, faire le « vroum » des voitures, le cri des animaux. 7
- Pour exprimer les émotions, le « sniff » des pleurs, le « brrrr » des jours froids, mais aussi
savoir exprimer la joie, la colère, l’étonnement, la peur….

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- Limiter avant tout l’utilisation des tétines et totottes qui empêchent la prise de la parole de
l’enfant et déforment les mots, rendant la bouche immobile.
Une petite parenthèse sur le brossage des dents : non seulement indispensable pour l’hygiène bucco
dentaire il participe à la découverte de la bouche, stimule au niveau de la sensibilité. Il entraine à
cracher. Il existe des brosses pour les petits qui n’ont pas encore de dent mais qui permettent de
travailler autour de la sensibilité de la bouche de l’enfant et le familiarise au brossage.
c- le mouchage
Une bonne hygiène Orl limite l’infection en cas de rhume et prévient leur récidive. Elle est
également importante dans la prévention des otites séro muqueuses (accumulation de liquide
derrière les tympans entrainant des pertes d’audition transitoire qui entraine ensuite parfois des
troubles du langage).
Avoir le nez débouché permet une respiration nasale et non buccale par une bonne fermeture de
bouche et un bon positionnement de la langue, respectant ainsi une bonne dynamique fonctionnelle.
Ceci aide à la découverte de la sphère oro-bucco-faciale.
Aussi faut-il toujours avoir des mouchoirs sur soi ou dans les poches des enfants. Pour les plus petits,
des mouche-bébés existent. Pour les plus grands, des techniques pour se moucher seul existent (cf.
Annexe).
d-le langage
- Les livres
Apportant calme et concentration sur un support, le temps de lecture entraine dans d’autres univers
et amène souvent le gout de la lecture. Qu’il s’agisse de lecture ou de contes, les deux langages sont
parfaitement complémentaires. La lecture, aux thèmes variés, diversifie le langage à travers des jeux
de contraires, de vocabulaire plus recherché, d’une syntaxe différente voire des tournures de
phrases différentes. L’enfant va aimer tourner les pages, entendre votre voix, montrer les différents
éléments, revenir en arrière, poser des questions …)
- Comptines / jeux de nourrices (jeux de guilis, de la petite bête…)
Ce support est excellent pour être dans le tour de rôle, l’attention conjointe bref dans la relation et
la communication, en stimulant la conscience des sons, du rythme et la mémoire de l’enfant. Par le
rappel des ritournelles et un rythme très régulier, des repères temporels peuvent se créer.
- Les jeux (de balles, d’échange, cache-cache, bulles à souffler ou à attraper…)
Ces jeux vont stimuler le contact œil-œil, le tour de rôle, le partage, entraîner à appréhender la
disparition d’un objet. Par la suite viennent les jeux d’empilements, d’encastrement de construction.