Comment les philosophies Bouddhiste et Taoïste peuvent inspirer

Comment les philosophies Bouddhiste et Taoïste
peuvent inspirer les entreprises pour devenir
plus performantes tout en proposant
un haut niveau de bien-être à leurs employés ?
Deux points essentiels caractérisent ces philosophies asiatiques:
- L’approche globale des systèmes
- Le besoin de vivre l’harmonie
Ces philosophies ont été portées par de grands sages tout au long de l’histoire, je propose ici
de s’inspirer des philosophies Taoïste et le Bouddhiste développées dès le VIème siècle avant JC,
respectivement en Chine et en Inde.
A- QUE PEUVENT PROPOSER CES
PHILOSOPHIES ASIATIQUES ?
Le Taoïsme en quelques mots :
Les penseurs Taoïstes ont proposé des modèles originaux de l’organisation de l’Univers : les
systèmes qui le composent interagissent et sont soumis à des énergies, l’Homme baigne dans cet
océan d’énergies, l’Homme étant le lien entre le ciel et la terre.
Le Taoïsme conçoit l’univers comme un immense système en devenir et en constante transformation.
Le Tao constitue le Grand Tout dans lequel des systèmes interfèrent, ils appartiennent à 2 classes
d’énergies à la fois différenciées, complémentaires et contributives, c’est à dire où l’une ne peut
pas exister sans l’autre et inversement.
Ces énergies sont connues sous les termes de Yin et Yang. De leur « opposition » ou plutôt de leur
différenciation naît un équilibre dynamique qui engendre le développement et la transformation
de tout système ou phénomène.
Par exemple, est classé comme énergie YANG ce qui est : clair, chaleur, lumière, feu, soleil, sud,
haut, extérieur, masculin, expansion ….
Est classé comme YIN ce qui est : sombre, froid, nuit, eau, lune, nord, bas, intérieur, féminin,
concentration …
Attention il n’y a pas de notion de valeur dans ce classement, pas de notion de bon ou de mauvais.
Les éléments qui appartiennent à ces deux classes ont une égale «importance ».
La loi de la transformation des éléments de l’univers repose sur les principes suivants :
- Du YANG naît le YIN et du YIN naît le YANG …
- Chaque système de l’univers est composé d’éléments YIN et/ou YANG
- Chaque élément ( YING ou YANG) a sa source dans son opposé, et lorsque l’un arrive à son
apogée il engendre automatiquement l’autre car il contient son germe.
Par exemple lorsque le jour (élément Yang) décline, la nuit (élément Yin) s’installe en prenant
naissance dans la n du jour…etc.
Cette vision « organisée » du Tao ( Grand Tout) propose 3 notions fondamentales qui peuvent
inspirer le monde de l’entreprise :
> L’interdépendance des éléments et des systèmes entre eux.
> Le vide Médian entre les éléments et entre les systèmes.
Entre les éléments dits Yin et Yang, les taoïstes considèrent qu’il existe un autre phénomène
important, c’est le « vide médian ».
Ce vide n’est pas le néant. C’est l’espace dynamique où ont lieu l’interaction et la transformation.
> La transformation perpétuelle des éléments et des systèmes.
L’esprit fondamental de la philosophie du Tao est de trouver l’essentiel et de le développer. Pour
y parvenir les illusions et la supercialité doivent donc être démasquées.
Dans la philosophie Taoïste dominent la notion de constante évolution de l’univers et la nécessité
de se libérer des contraintes sociales articielles et aliénantes.
Le Bouddhisme en quelques mots :
Ce fut Siddhârta Gautama, devenu le Bouddha, c’est-à-dire l’être éveillé qui développa en Inde
au VI ème siècle avant JC les principes de la philosophie Bouddhiste. Il s’inquiète de la souffrance
des Hommes et s’interroge sur l’origine de ces souffrances.
Basé sur ce constat, plusieurs « principes » vont être promulgués pour aider l’Homme à se libérer
de ses souffrances.
Parmi ces principes, on peut retenir les quatre suivants qui pourront inspirer les entreprises :
1 - le principe de cause à effet : le Karma, la responsabilité individuelle mais aussi collective de
ce qui arrive et qui n’est autre que la conséquence des actes, des comportements ou bien des
décisions qui ont été prises.
2- le principe Taoïste de l’interdépendance : toutes les choses qui composent ce monde sont reliées
entre elles, interagissent entre elles, agir sur un élément de l’éco-système va engendrer par le
biais du principe de cause à effet un impact sur les systèmes environnants.
3- le principe de l’impermanence : tout élément ou système est amené à se transformer pour
peut-être disparaitre et sans doute renaître différent. Le Bouddhisme en expliquant ce principe
nous invite à lâcher prise et à ne pas s’attacher, l’attachement étant une source de souffrance.
4- le principe lié à l’égo : selon la philosophie Bouddhiste, l’égo est aussi une source principale
de souffrance, il est responsable du sentiment de frustration, de jalousie, d’impuissance … il
peut pousser l’Homme à s’égarer dans des actions néfastes. Gommer et se libérer de l’égo
permet de faire émerger la nature profonde de l’Homme fondée sur l’amour et l’altruisme.
En fait, ces philosophies proposent d’adapter nos comportements et nos rapports avec l’environnement
pour combattre la souffrance. Nous dirions aujourd’hui avec des mots d’actualité qu’elles proposent
des principes simples à appliquer pour accroitre le bien-être des personnes.
Ces principes peuvent effectivement inspirer les chefs d’entreprises, les managers pour accroître la
performance tout en garantissant un haut niveau de bien-être pour les employés.
En appliquant quelques-uns de ces principes, il sera en effet possible d’augmenter l’efcacité de
l’entreprise : uidier les processus, installer une relation basée sur la conance, la responsabilité,
le sentiment d’appartenir à un tout harmonieux.
B- COMMENT CES PRINCIPES PEUVENT
INSPIRER LES ENTREPRISES :
La loi universelle de l’interdépendance : tous les éléments de l’univers sont reliés entre eux et
interagissent.
Un système est composé d’éléments reliés entre eux dans une forme d’équilibre qui le caractérise.
Modier un élément impactera cet équilibre, ce qui entraine obligatoirement une adaptation de
l’ensemble des éléments et de leurs liens an de retrouver un nouvel équilibre.
Les systèmes entre eux sont également en interdépendance …etc..
Les éléments d’un système s’organisent pour que l’effort nécessaire au maintien de l’équilibre soit le
plus faible possible. C’est là aussi semble-t-il une loi naturelle universelle, les systèmes s’organisent
dans l’univers pour que l’équilibre entre les éléments corresponde à une dépense d’énergie minimum.
Au risque d’apporter plus de confusion que d’éclairage, voici un exemple d’illustration issu des
mathématiques : la ligne la plus courte qui relie 2 points s’appelle la Géodésique. Dans un plan
c’est la ligne droite, sur une surface chaotique c’est le chemin tracé par une bille qui roule sans
contrainte, c’est à dire le chemin que va décrire une bille qui roule en dépensant un minimum
d’énergie….cet exemple physique montre que les systèmes s’organisent jusqu’à trouver une forme
d’équilibre qui demande le moindre effort.
De la même manière une entreprise est un système dont les éléments sont les Hommes, les processus,
les outils, les bâtiments …etc …autant d’éléments interdépendants.
Reconnaitre l’interdépendance en entreprise, c’est juste reconnaitre que chaque employé, chaque
ressource, chaque processus est important dans l’équilibre du système.
L’objectif étant de trouver le meilleur équilibre entre tous ces éléments.
Ce meilleur équilibre est celui qui offre le maximum d’efcacité pour le moindre effort.
L’important pour une entreprise c’est :
- que les compétences ou expertises des employés soient utilisées de façon opportune, c’est-à-dire
que chaque personne soit à la juste place en fonction de ses compétences, de son potentiel et de
ses motivations.
- que les processus soient les plus uides possibles,
- que les environnements respectent les individus,
- que l’harmonie soit avérée entre tous ces éléments…
…tendre vers cet « idéal » c’est trouver le meilleur équilibre pour son entreprise pour la meilleure
efcacité avec un minimum de dépense.
Comme dans la philosophie Taoïste :
Trouver l’essentiel et le développer. Pour y parvenir les illusions et la supercialité doivent donc
être démasquées.
Le message est clair :
L’entreprise doit se libérer des contraintes sociales articielles et aliénantes. L’entreprise doit éliminer
de ses processus et de ses organisations tout élément ou activité inutile (donc sans valeur ajoutée)
qui complique son fonctionnement.
> Chacun a un rôle important dans la vie de l’entreprise
> Aider l’employé à prendre conscience de sa propre valeur
> L’entreprise ou le management doit reconnaitre la valeur de chaque employé et la valoriser
> L’entreprise doit chercher à uidier ses processus
> L’entreprise doit constamment chercher à simplier ses processus et son organisation
> L’entreprise doit investir dans le développement des compétences de ses employés
> L’entreprise doit investir dans l’environnement de travail des employés et dans leur bien-être.
1- L’APPROCHE GLOBALE DE L’ENTREPRISE BASÉE SUR
L’INTERDÉPENDANCE ET L’ENRACINEMENT :
L’interdépendance a enn une dernière dimension : celle du tout. Comme dans la philosophie
Taoïste, c’est comprendre que le système est aussi un élément de son système qui interagit avec
tous les éléments qui le composent.
L’exemple du couple permet d’illustrer ce point :
l’Homme et la Femme sont deux éléments du système couple. L’Homme et la Femme sont
interdépendants, mais il y a un troisième élément dans le couple, c’est le couple lui-même.
L’Homme et la Femme vont construire leur relation sur la base d’un équilibre à trouver dans leur
couple, l’Homme et la femme sont ici en constante interaction avec le couple.
L’Homme a ses activités propres, la Femme a ses centres d’intérêt propres et enn en couple ils
feront encore d’autres activités qu’ils ne feraient pas individuellement.
De la même manière l’entreprise doit être comprise comme un employé à part entière avec lequel
les employés interagissent. On pourra parler parfois de conscience collective. Les employés doivent
considérer leur entreprise comme un élément avec lequel chacun est en lien. L’entreprise pouvant
prendre des décisions de fonctionnement qui impactent les employés, mais inversement des employés
peuvent inuencer des orientations de l’entreprise…enn l’entreprise est aussi un élément d’un
système plus grand, par exemple celui du tissu industriel de la région.
> Reconnaitre la valeur de l’entreprise comme réunion des talents … voilà qui peut aussi augmenter
chez les employés un sentiment d’appartenance et d’engagement fort.
> Lorsque le sentiment d’appartenance de l’employé est fort, il est partie prenante de la vie
d’entreprise, et devient un actionnaire de cœur !
L’enracinement est une notion dérivée du taoïsme appliquée dans les arts martiaux. Dans la pratique
des arts martiaux on apprend que le haut du corps sera d’autant plus uide, mobile et donc efcace
dans la portée de ses gestes que le bas du corps, en particulier que les pieds seront bien ancrés
dans le sol, comme enracinés.
Dans le cadre de l’entreprise, l’enracinement fait appel à l’histoire de celle-ci, cette histoire doit
être partagée avec tous les employés, communiquée, même implicitement.
Au cours du temps l’entreprise s’est développée, construisant une culture et des valeurs qui lui
sont propres, ces valeurs ne sont pas imposées par l’entreprise ou son management, ces valeurs
ont été portées par les employés eux-mêmes, et si ces valeurs sont reconnues par le management,
et explicitement afchées par l’entreprise alors les employés développeront un sentiment fort
d’appartenance.
Le sentiment d’adhérence aux valeurs de l’entreprise sera renforcé si les employés ont accès à la
frise historique de cette entreprise, et chaque employé doit pouvoir se dire :« je suis arrivé dans
l’entreprise exactement là ! …au moment de tel évènement (par exemple lors du lancement de ce
produit ou de ce service), et depuis j’ai contribué au développement de tous ces nouveaux produits
ou services… ».
Un nouvel embauché doit pouvoir aussi être er de rejoindre une entreprise qui a son histoire et
son devenir !
Partager l’histoire de l’entreprise et permettre à chaque employé de se repérer dans cette histoire
renforceront le sentiment d’adhérence de l’employé aux valeurs de cette entreprise, il sera er de
faire partie d’un réseau de racines.
2- LE VIDE MÉDIAN ET LA TRANSFORMATION:
Le monde est organisée de telle façon que les éléments et les systèmes sont tous interdépendants.
Le vide Médian, c’est l’espace entre 2 ou plusieurs éléments. Cet espace n’est pas réellement vide.
Pour les taoïstes il est un terrain fertile où s’exerce l’interaction et où va naitre la transformation.
Dans la philosophie Zen, le vide occupe une place importante, par exemple les espaces Zen
comportent peu d’ameublement, ils sont épurés, il y a justement beaucoup de vide, mais ce vide
donne à l’ensemble de l’ameublement une énergie particulière. Il en émane une organisation
harmonieuse, le vide nous invite à pénétrer la pièce, en même temps lorsque vous entrez dans
ces espaces comme par respect, vos déplacements seront feutrés, contrôlés, vous allez parler
doucement…bref, ce vide et l’ambiance énergétique qui en ressortent font que l’on ressent
immédiatement le calme, la douceur de vivre, le respect, l’ouverture et l’harmonie.
Il faut savoir que l’art d’organiser ces espaces consiste à penser l’emplacement du vide en même
temps que l’organisation des meubles. Cette technique s’apparente au Feng Shui.
Dans la peinture asiatique, et chinoise en particulier, le vide a aussi toute son importance, c’est une
couleur supplémentaire chargée d’une énergie singulière qui établit en fait l’interdépendance de
tous les éléments du tableau. Ainsi grâce à un vide bien organisé le tableau prendra corps et vie.
Dans la philosophie Zen, le vide est le lieu qui invite à la méditation et à la création.
En musique, les silences entre les notes contribuent au rythme, au tempo, il est l’équivalent du vide,
et sans ces silences ou ces espaces entre les notes la musique n’existerait pas.
Au sein de l’entreprise nous devons penser à décliner le vide qui sera le terrain favorable pour faire
éclore la transformation et l’innovation. On pourra par exemple dans l’organisation des espaces
de travail préserver des zones, des pièces où le vide aura une dimension fédératrice, ce sera un
lieu qui invite à la rencontre et l’échange, en dehors de toutes pressions.
Il faut sans cesse rechercher l’harmonie. Même dans nos processus des moments de pauses
permettront d’augmenter la uidité. Ce seront des moments de réexion avant de passer à une
nouvelle phase.
Rechercher où le vide peut être organisé dans son entreprise, que ce soit les bureaux, les processus,
les méthodes ou les outils.
Le vide est fédérateur, catalyseur. Un vide bien organisé permettra d’avoir une interdépendance et
des interactions uides, simples, harmonieuses.
Une organisation qui utilise le vide comme source d’inspiration est capable de transformation vers
un devenir riche en innovations.
3- L’IMPERMANENCE ET LE PRINCIPE DE CAUSE À EFFET :
Les philosophies asiatiques attirent notre attention sur l’impermanence, en fait celle-ci est liée au
fait que tout élément est en devenir grâce à une constante évolution et transformation du contexte.
Les philosophies asiatiques font appel à notre pleine conscience, il s’agit d’être ancré dans le
présent mais conscient que le contexte dans lequel on vit changera et qu’un jour il n’existera plus
dans la même forme.
En art martial, la pleine conscience est un état fondamental qui consiste à exécuter son art en
conscience mais sans contrôle, il s’agit d’être dans l’instant.
Les philosophies asiatiques font appel à la valeur « être » et jamais à la valeur « avoir ». Les
philosophies asiatiques nous invitent à être détachés de toute chose ou évènement.
L’enseignement de l’impermanence dans la philosophie Bouddhiste a pour objectif précis de limiter
les souffrances des personnes ; accepter l’évidence de l’impermanence de toute chose permet de
moins s’attacher, de ne plus être nostalgique d’un passé, de vivre le présent qui est toujours en
devenir et d’accompagner le changement en le faisant sien.
Appliqué aux entreprises l’impermanence consiste à reconnaître que le changement est nécessaire
et que la résistance au changement ne peut être que souffrance pour les employés et négatif pour
l’entreprise.
Pour créer les meilleures conditions du changement et limiter les résistances, les managers doivent
inviter les employés à dénir eux-mêmes tout ou partie du nouveau processus à venir.
Dans l’entreprise, lorsque une décision est prise par une large majorité, je pense aux quelques
personnes qui résistent au changement décidée et je les plains sincèrement.
Il vaut tellement mieux accompagner la transformation pour se l’approprier de façon constructive.
Être nostalgique de l’époque précédent le changement est une forme de résistance perdue d’avance,
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