Gold Creek en Alaska. Voir la planète terre depuis l'espace (Apollo 17) a probablement contribué à une nouvelle perception de la nature, plus globale et holistique. Les grandes forces du monde physique ont habituellement été considérées comme « naturelles » ; l'Homme n'ayant pas ou très peu de prise sur elles. Cellules cycloniques. Les phénomènes météorologiques et le climat, peuvent aujourd'hui être affectés par les activités humaines. Pediastrum boryanum. Les processus naturels dépendent d'interactions complexes entre les espèces et les milieux, à toutes les échelles, de l'infiniment petit à la biosphère. Ainsi le plancton interfère-t-il avec le climat et réciproquement, via des processus naturels que l'homme modifie par exemple via la surpêche, l'eutrophisation et les émissions de gaz à effet de serre. Dans la Nature, le recyclage de la matière organique et de la nécromasse est un processus vital. Il est notamment assuré par les champignons et les bactéries ; la biodiversité en est une des conditions reconnue d'auto-entretien de ce processus. L'un des enjeux du développement durable est la conservation des processus naturels vitaux pour le maintien de la vie sur la planète, autrement dit, il s'agit de résoudre les conflits entre nature et artificialisation, dans le domaine agricole et forestier notamment (ici en Pennsylvanie). La nature sauvage est de plus en plus confinée par l'homme sur des espaces réduits (parcs et réserves naturelles dont les limites sont en fait artificielles), ce qui pose des problèmes écologiques (dont génétiques, sanitaires) et éthiques. L'urbanisation, la périurbanisation (ici de Chicago) et la fragmentation des milieux naturels par les réseaux de transport sont devenues une menace pour la nature et ses processus. Ce sont aussi des défis pour le développement durable. Le saumon consommé est de plus en plus du saumon d'élevage, le saumon sauvage ne trouvant plus les conditions naturelles qui lui sont nécessaires, ou ayant localement disparu, à cause d'une surpêche. L'élevage (ici la pisciculture) cherche à se substituer à des processus naturels et à les maîtriser pour les utiliser au profit de l'homme. La réintroduction est une stratégie complémentaire visant à restaurer les processus naturels. Cathedral Canyon (Arizona), ensemble naturel formé par le temps. L'univers profond vu par Hubble. L'homme étudie les forces naturelles qui animent l'univers. Il y recherche notamment des indices d'existence d'autres formes de vie. La nature est un mot polysémique, qui a plusieurs sens fondamentaux : la composition et la matière d'une chose (ce qu'elle est, son essence), ainsi que l'origine et le devenir d'une chose dans sa spontanéité et sa léthargie temporelle[pas clair] (libre d'une fin, la nature humaine[non neutre] ). Il définit l'ensemble des systèmes et des phénomènes naturels (et humains, qui sont aussi reconnus comme des composés de la nature). Au sens commun, la nature regroupe : l'environnement biophysique, l'habitat et les milieux dit naturels (terrestres), aquatiques ou marin ; préservés (à forte naturalité) et dégradés ; les paysages sauvages, les paysages aménagés et altérés ; les « forces » et principes physiques, géologiques, tectonique, météorologique, biologique, l'évolution qui constituent l'univers et celles qui animent les écosystèmes et la biosphère sur la Terre ; les milieux (eau, air, sol, mer, monde minéral) ; les groupes d'espèces, les individus et les mondes qui les abritent: végétal (forêts...), animal, incluant l'espèce humaine et l'environnement humain et les autres niveaux trophiques dont le fongique, le bactérien et le microbien. certains phénomènes épisodiques de la nature (crises, cycles glaciations/réchauffement climatique, cycles géologiques, cycle sylvigénétique, incendies d'origine nonhumaine, etc.). Face au constat des répercussions négatives des activités humaines sur l'environnement biophysique et la perte accélérée de naturalité et de biodiversité au cours des dernières décennies, la protection de la nature et des milieux naturels, la sauvegarde des habitats et des espèces, la mise en place d'un développement durable et raisonnable et l'éducation à l'environnement sont devenues des demandes pour une grande partie des citoyens de la plupart des pays industrialisés. Les principes de l'éthique environnementale, de nouvelles lois et des chartes de protection de l'environnement fondent le développement d'une idéologie culturelle humaine en relation avec la biosphère. Sommaire 1 Étymologie et évolution du sens 2 Philosophies de la nature o 2.1 Dans le judéo-christianisme : la Création o 2.2 Avènement de la science moderne o 2.3 Sens multiples du mot nature 3 Composantes de la nature o 3.1 Terre o 3.2 Vie 3.2.1 Origines de la vie et évolution 3.2.2 Microbes 3.2.3 Plantes 3.2.4 Animaux 3.2.5 Écosystèmes 3.2.6 Hypothèse Gaïa 4 Homme et nature : l'environnement o 4.1 Une relation ambiguë o 4.2 Destruction de la nature o 4.3 Protection de la nature 5 La Nature dans le droit et la jurisprudence 6 Nature dans l'art et la culture o 6.1 Interaction des communautés humaines avec la nature o 6.2 Les deux sens du mot culture en français o 6.3 L’opposition nature/culture comme outil analytique o 6.4 Remise en cause de cette dichotomie 7 Bibliographie 8 Notes 9 Annexes o 9.1 Articles connexes o 9.2 Liens externes Étymologie et évolution du sens Ce mot vient du mot latin natura signifiant "ce qui existe depuis la naissance" ; il évoque donc ce qui est dans son état natif, c'est-à-dire ce qui n'a pas été modifié depuis sa naissance. Le mot naturel qualifie effectivement parfois un objet ou une substance qui n'a pas été transformé, mélangé ou altéré par un artifice quelconque. Par extension, il désigne aussi un comportement spontané (comme dans l'expression "ayons l'air naturel"). Mais le sens le plus courant est très éloigné du sens étymologique, car le plus souvent la nature désigne un ensemble de phénomènes et de situations qui peuvent être fortement évolutifs mais dont la transformation n'est pas essentiellement le fait de l'homme. Philosophies de la nature Dans l'usage commun et religieux, la nature a longtemps été présentée dichotomiquement en Europe, comme ce qui est autour de l'Homme, qui n'est pas lui, et qui est animé par des processus ou des forces qui lui échappent. À présent, avec l'éducation et l'accès aux connaissances, plus personne ne s'étonne que l'espèce humaine soit parmi d'autres dans la nature. La nature était, est et sera le milieu dans lequel l'homme vivait, vit et vivra. Les sciences et notamment l'écologie montrent que la nature (co-)évolue dans le temps et l'espace, selon des dynamiques complexes, incluant celles de l'évolution des espèces, la sélection naturelle, et que les forces animées ou détournées par l'être humain ou d'autres espèces sont devenues capables de modifier les grands processus naturels planétaires. Dans l'interprétation des philosophies animistes ou religieuses, la nature est simplement présentée comme manifestant l'équivalent d'une volonté autonome ou d'un sens déterminé. Ainsi est-il courant d'entendre dire sans raisonnement[réf. souhaitée] que la nature se vengera de ce qu'on lui fait de mal, ou au contraire qu'elle rendra au centuple le bien qu'on lui fait, et que certains actes sont contre nature. Ces expressions laissent penser que des cultures de l'homme contemporain accordent une valeur particulière à la Nature, d'ordre éthique, d'ordre moral ou d'ordre naturel, qu'il s'y inclut ou non. La nature est perçue par les sens et est pensée de façon variable selon les espèces et les individus inclus[réf. souhaitée]. Du point de vue philosophique, la distinction se fait simplement entre la nature, la nature des espèces et la représentation de la nature humaine (Homo sapiens). Le raisonnement confine, limite et précise donc par défaut la capacité humaine et l'envergure à accorder, à reconnaître et à considérer à la valeur de l'exercice. La représentation de la « nature humaine » correspond logiquement aux philosophies humaines existantes et aux cultures humaines possibles. La "philosophie de la nature" est un sujet d'apparence inexplorable par l'être vivant, malgré de multiples miroitements perceptibles. Dans le judéo-christianisme : la Création D'une certaine façon, on peut dire que le christianisme, suivant la tradition biblique et judaïque, a désacralisé la nature, qui fut alors associée à celle d’une transcendance divine, extérieure à l'homme. Dans la Genèse, la nature est présentée dans le récit de la Création, comme l'œuvre d'un Dieu créateur : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre » (Gn 1. 1 [archive]). La Création se poursuit tout au long de "six jours". Le sixième jour, Dieu crée l'homme et la femme : « Et Dieu les bénit, et il leur dit : " Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre. » (Gn 1. 28 [archive]) La nature est alors présentée comme un accès à l’Écriture sainte. Actuellement, pour les catholiques, la nature est l'appellation laïque de création. Saint Augustin, reprenant la tradition philosophique grecque, voit dans les créatures deux types de nature : l'essence (essentia) et la substance (substantia)1. Pour lui, « même le plus ignorant lit dans le monde ». Les clés d'accès aux Écritures sont alors les quatre sens de l'Écriture. La littérature allégorique du Moyen Âge faisait appel à plusieurs de ces sens pour l'interprétation des textes. Alain de Lille (1114-1203) écrivit par exemple deux poèmes (Anticlaudianus et De planctu Naturae) dont le principal personnage est " Nature ", qui est une figure emblématique des lois du monde créé par Dieu. Il précise que ces poèmes doivent être lus à trois niveaux : au sens littéral (pour l'entendement puéril), au sens moral, ou au sens allégorique2. Une autre illustration de ces représentations de la nature se trouve dans la série des tapisseries de La Dame à la licorne, qui est toute chargée d'allégories3. L’idée sous-jacente est que la nature ne fait rien au hasard, mais est sous un commandement divin. Le transcendantalisme, né au XIXe siècle, suit le principe selon lequel la nature est un être divin, apprenant à l'homme la raison et la beauté. Les transcendantalistes trouvent dans la nature une source d'expériences et d'aventures indispensables au développement intellectuel et spirituel de l'Homme. Avènement de la science moderne Cette idée prévaut jusqu’à l'apparition de la conception moderne de la science (Galilée). Nouvelles représentations Avec Galilée et Descartes, une nouvelle représentation du monde apparaît. Descartes rejette la philosophie scolastique : « [...] au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connoissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connoissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. »4 Dans sa philosophie, Descartes introduisit des rapports radicalement nouveaux entre la l'homme et la nature. Avec l’âge classique au XVIIe siècle, et la naissance de la science moderne, on assiste ainsi à l’invention d'une nouvelle représentation de la nature. Cette représentation est le résultat de la croyance de beaucoup de philosophes des XVIIe et XVIIIe siècles, selon lesquels la nature était gouvernée par une loi universelle, la gravitation. On perçoit une extension des limites du monde connu à d'autres planètes. Le monde s'étend alors au système solaire dont on connaît les "lois" d'évolution qu'il est possible de décrire sous une forme mathématique. La méthode expérimentale permit de faire progresser la connaissance de l’histoire « naturelle » (i.e. des sciences naturelles). Ce qui a fait dire à Maurice Merleau-Ponty « Ce ne sont pas les découvertes scientifiques qui ont provoqué le changement de l’idée de Nature. C’est le changement de l’idée de Nature qui a permis ces découvertes5. » Émancipation de la pensée