Lundi 26 janvier à 20h15
Florent POUPART
Réhabilitation psychosociale, psychoéducation, remédiation cognitive, handicap psychique : Y’a-t-il une place
pour la psychothérapie des psychoses dans la psychiatrie d’aujourd’hui ?
Depuis une trentaine d’années, la psychiatrie a compris l’intérêt de s’intéresser au handicap d’origine psychique, la perte
d’autonomie consécutive aux troubles psychotiques, et notamment dans la schizophrénie. Mais en déplaçant son intérêt
sur le handicap (remédiation cognitive, réhabilitation psychosociale), elle a progressivement cessé de se préoccuper de ce
qui en est à l’origine : la psychose. Ce déplacement d’intérêt s’observe de façon emblématique dans l’écoute que la
psychiatrie réserve au délire : après avoir tenté, pendant près d’un siècle, de lui donner du sens (psychanalyse,
phénoménologie...), elle le regarde aujourd’hui comme une erreur dans le traitement de l’information, qu’elle se propose de
corriger par des moyens cognitifs, psychoéducatifs, motivationnels.
Florent Poupart propose de revenir sur quelques repères, fournis par la psychanalyse, qui constitue une alternative
stimulante pour les soignants. Il revient sur les travaux de Gisela Pankow, psychiatre, psychanalyste, inspirée par la
phénoménologie et la Gestaltpsychologie. A partir des productions du malade (modelages, dessins, rêves, délires, etc.),
Pankow s’est attachée à repérer la façon dont le malade vit son corps et son espace psychique, son rapport à l’espace et
au temps, au désir, à l’autre. Il s’agit, en dernier ressort, de développer une écoute clinique éthique, c’est-à-dire
respectueuse et curieuse de la subjectivité du patient. L’enjeu, chez les soignants, est d’assumer auprès des malades
psychotiques une fonction psychothérapique qu’ils ont parfois abandonnée au profit d’une posture essentiellement
rééducative.
Lundi 30 mars 2015 à 20h15
David LEBRETON
Expériences de la douleur
Toute douleur transforme en profondeur pour le meilleur ou pour le pire l’homme qui en est frappé. Mais seules les
circonstances qui l’enveloppent lui donnent sens en provoquant une somme plus ou moins grande de souffrance. Dans le
contexte de la maladie, de l’accident ou d’une douleur rebelle, l’expérience est presque toujours celle d’une mutilation.
L’individu est changé, mais surtout diminué, réduit à l’ombre de lui-même. Il n’est plus le même et sa peine est intense.
Pourtant, même dans ces circonstances la souffrance déborde la douleur, la question du sens introduit une modulation
due à la qualité de l’entourage, aux appartenances sociales, culturelles, aux singularités personnelles, à l’image de
techniques du corps qui permettent d’exercer un contrôle du ressenti (relaxation, imagerie mentale, hypnose, autohypnose,
…). Une douleur choisie et contrôlée par une discipline personnelle dans un but de révélation de soi (sport, body art,
suspensions, réalisation d’un tatouage, pose d’un piercing, etc.) ne contient qu’une parcelle dérisoire de souffrance, même
si elle fait mal. Il reste à assumer une pénibilité supportable.
Lundi 18 mai 2015 à 20h15
Silke SCHAUDER
Variations sur un sujet post-moderne : Michael Jackson ou l’invention de soi
Silke Schauder est professeure de psychologie clinique et de psychopathologie à l’Université de Picardie Jules Verne, art-
thérapeute et psychologue clinicienne d’inspiration psychanalytique. Après des études en psychologie, en arts plastiques,
en art-thérapie et en psychanalyse, elle a consacré, en 2009, son habilitation à diriger des recherches au Traumatisme et à
la création artistique. Co-responsable pédagogique avec Dominique Baqué et Magali Molinié d’un DESU d’art-thérapie, le
consacre, depuis une vingtaine d’années, ses recherches et publications notamment à la dynamique de la création chez
Shakespeare, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Camille Claudel, Rainer Maria Rilke, Ernest Hemingway, Michael Jackson et
Marilyn Monroe. Régulièrement, elle présente ses travaux lors de colloques internationaux en Allemagne, Autriche, France,
Grèce, Italie, aux Etas-Unis, au Portugal et en Russie, Suède et Suisse. Elle a organisé une douzaine de colloques y
compris un colloque interdisciplinaire sur Camille Claudel au Centre Culturel International de Cerisy en juillet 2006, dont les
actes ont été publiés chez L’Harmattan en 2008 et, en collaboration avec Michel Itty, un colloque interdisciplinaire sur
Rainer Maria Rilke, toujours au Centre Culturel International de Cerisy, en août 2009 dont les actes ont parus chez
Septentrion en 2013.
Lundi 15 juin 2015 à 20h15
Sébastien LEMERLE
Le singe, le gène et le neurone : des modes d’apparition de la biologie sur la scène intellectuelle française
Ces quarante dernières années ont vu se multiplier en France articles, livres et prises de positions prétendant expliquer les
comportements et les phénomènes sociaux à partir de paramètres biologiques, tels que les gènes ou les neurones. Sans
dénier les considérables avancées des sciences de la vie sur la riode, cette conférence évoquera le contexte néral
dans lequel il faut replacer ces appels pressants à changer nos grilles de lecture afin de mieux comprendre le monde qui
nous entoure. En prenant appui sur un ouvrage récemment paru sur la question, nous montrerons que l'essor de ces
discours, parfois contradictoires entre eux, est emblématique de certaines mutations profondes de la vie intellectuelle
survenues en France depuis les années 1970, sur fond de reflux des pensées critiques et de retour en grâce des
philosophies du "sujet ».
Lundi 28 septembre 2015 à 20h15
Carole DAMIANI
Le traumatisme psychique, de la thérapie à la réparation
Les personnes qui ont subi un événement traumatique sont confrontées non seulement une effraction physique et
psychique, mais peuvent vivre également une véritable une "rupture communautaire". Les valeurs et les croyances qui
constituent le soubassement d'une communauté humaine sont remises en cause par les violences: les sentiments d'équité,
de justice, de solidarité, de sécurité notamment. La psychothérapie post traumatique sera donc largement dépendantes des
aléas de la procédure judiciaire et nous verrons comment le thérapeute se devra de prendre en compte non seulement
l'effraction psychique, mais aussi la rupture ses enveloppes familiales, sociales et "culturelles", l’intrication entre réalité
psychique et réalité judiciaire, entre culpabilité « psychique » et culpabilité « réelle », entre thérapie et réparation.
Lundi 26 octobre 2015 à 20h15
Kristina SCHELLINSKI
Né enfant de remplacement? Les conséquences à l’âge adulte - Comment prévenir, comment traiter
Beaucoup de patients souffrent psychiquement car ils sont nés enfant de remplacement. Des symptômes peuvent se révéler à
n’importe quel âge, dans l’enfance mais aussi à l’âge adulte, même très avancée. Si la souffrance reste parfois inconsciente, elle
reste souvent ni reconnue ni traitée quand elle emmène le/la patient/e à consulter. Troubles d’identité, dépressions avec idéation
suicidaire, des traits de personnalité dépendante ou narcissique sont diagnostiqués, mais la vraie cause - que le patient est né enfant
de remplacement - reste souvent dans l’ombre.
Est considéré comme tel:
un enfant conçu ou dans le but de remplacer un enfant décédé, ce qui inclut un bébé déjà « en route » quand le décès
survient, un enfant né (peu) après le décès d’un frère ou d’une sœur dont le deuil n’a pas été fait
un enfant né après des fausses couches, en certains cas après une IVG
un enfant ayant eu un rôle de « remplacement » d’un frère ou d’une sœur (ou même d’un autre membre de la famille)
décédés plus tard et à qui fut déléguée la fonction de remplaçant.
Loin de vivre sa naissance comme une renaissance ou résurrection paradisiaque, c’est un calvaire pour l’enfant de remplacement, une
lutte existentielle pour trouver son identité et vivre sa vie. Parce que le « ressuscité » n’est justement pas lui-même mais l’autre, celui
qui est décédé, celui qu’il ou qu’elle remplace.
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