
particules fines) alors qu’à l’Est, elle est surtout d’origine 
industrielle (SO2 et grosses particules).
La pollution acido-particulaire n’accroîtrait donc pas 
la prévalence des maladies allergiques, mais elle porterait 
la responsabilité d’infections respiratoires. 
La prévalenceW de symptômes de bronchite et une al-
tération de la fonction pulmonaire chez les enfants sont 
liées à une exposition aux particules en suspension à des 
niveaux moyens annuels supérieurs à 20 μg.m-3 sous la 
forme de PM2.5 (particules ayant un diamètre inférieur 
à 2,5 μm) ou à 30 μg.m-3 sous la forme de PM0.1 (moins 
de 0,1 μm). Une association entre une augmentation de 
la densité  de la  circulation  routière  et l’hospitalisation 
d’enfants de 4 mois à 4 ans atteints de bronchite obs-
tructive a  été constatée.  Au total, 28,6  % de l’ensem-
ble des cas de bronchite aiguë non-infectieuse chez les 
enfants âgés de moins de 15 ans ont été attribués aux 
particules en suspensions10.
Il a été montré très récemment que les émissions diesel 
peuvent initier la réaction allergique chez des personnes 
non  atopiques,  c’est-à-dire  sans  aucune  prédisposition 
génétique.
. La fumée de tabac.
Présente dans l’air ambiant, elle est un des polluant prin-
cipaux affectant la santé respiratoire des enfants, et peut 
affecter la croissance et le développement pulmonaires. 
Le  tabagisme de  la  mère  peut  augmenter  le risque  de 
maladies respiratoires basses, au cours des 3  premières 
années de l’existence de plus de 50 %. Ainsi, au moins 15 
à 26 % des épisodes de maladies respiratoires basses chez 
les jeunes enfants européens seraient attribuables à une 
exposition à la fumée de tabac au domicile10.
L’hypothèse hygiéniste
Un lien est  de plus en plus envisagé entre l’excès d’hy-
giène et le développement des allergies. C’est la théorie 
dite  hygiéniste12.  In  utero,  le  système  immunitaire  du 
foetus dispose  essentiellement de  lymphocytes appelés 
Th2 qui jouent un rôle dans le non-rejet du fœtus par 
la  mère.  Dès  la naissance,  pour  se  défendre  contre les 
infections, le nouveau–né va stimuler les lymphocytesW 
de la lignée Th1. Au cours du temps un équilibre entre les 
Th2/Th1 va s’établir en faveur des Th1, qui permettent à 
l’enfant de lutter efficacement contre les microorganis-
mes pathogènes. 
Chez les sujets atopiques, génétiquement prédisposés, 
le système Th2 continue à prévaloir et oriente l’immu-
nisation  vers  des  réactions de  type  allergiques,  faisant 
intervenir les anticorps de type IgE.
En 1989, un épidémiologiste anglais, David Strachan, 
a donc émis l’hypothèse que les infections contractées 
pendant la prime enfance, impliquent un développement 
de lymphocytes Th1 qui protégeraient des maladies aller-
giques. Deux chercheurs, un américain et un australien, 
ont ensuite poussé plus loin cette théorie : l’excès d’hy-
giène, qui protège les enfants des maladies infectieuses, 
empêcherait la stimulation des Th1, bloquant la balance 
immunitaire des enfants atopiques dans un profil Th2.
Les  partisans  de  l’hypothèse  hygiéniste  avancent  les 
arguments suivants pour la valider :
. les populations infectées à un haut degré par les para-
sites présentent une fréquence très basse d’asthme et 
de rhinites allergiques ;
. plusieurs études ont montré que les enfants ayant été 
contaminés  par des agents  infectieux  tôt  dans l’en-
fance font moins d’allergies par la suite; 
. dans la plupart des études comparant des populations 
urbaines et  rurales, l’allergie était  plus fréquente  en 
ville. Les enfants vivant à la campagne en contact per-
manent avec les animaux de ferme ont moins d’aller-
gie que ceux de la ville.
Aujourd’hui, une explication plus générale est avancée et 
implique le rôle de la flore intestinale. La disparition d’un 
grand nombre de bactéries dans ...
Les  substances chimiques et médicamenteuses 
les plus fréquemment rencontrées dans l’allergie11
Sels de métaux lourds  (Nickel, chrome, etc.), dans les bijoux,  
fermetures et boucles métalliques des vêtements, 
monnaie, clefs
Classe des salicylés Aspirine ou autres anti-inflammatoires non-stéroïdiens
Matières grasses Principalement la lanoline extraite de la laine du mouton. 
Elle est employée dans la préparation de pommades, de 
cosmétiques (cire de lanoline), de savons. 
Antibiotiques  Pénicilline, streptomycine, etc.
Anesthésiques locaux Cincocaine, amétocaine, benzocaine (appelés Caine 
mix), ils sont  retrouvés dans les médicaments anti-
douleur. Ils peuvent être présents dans des préparations 
anti-hémorroïdes et des sirops contre la toux. Les 
myorelaxants sont également concernés.
Huiles essentielles Eugénol, Géraniol, Mousse de chêne, Hidroxy-citronelle, 
Aldehyde cynamique, etc. On les retrouve dans tous 
les produits destinés à apporter une certaine senteur : 
parfums haut  de gamme ou d’intérieur, lessives, 
produits nettoyants
Additifs alimentaires Toutes les classes sont concernées : colorants, les 
anti-oxydants, révélateurs de goût, émulsifiants et 
stabilisants. Ces produits posent un réel problème de 
diagnostic car toutes les réactions allergéniques sont 
perturbées.
Sensibilité Chimique multiple  
(Multiple chemical sensitivity MCS)
Ce diagnostic est récent et en constante augmentation.  
Le MCS est une sensibilisation acquise lors d’un contact 
avec un ou plusieurs produits chimiques. L’exposition est 
souvent répétée à de faibles concentrations de substances 
chimiques en mélange, ce qui est fréquemment rencontré 
dans les  habitations. La personne ayant subi cette exposition 
devient très vulnérable et réagit à des concentrations de 
plus en plus faibles de diverses substances chimiques, 
ces dernières n’étant pas nécessairement celles qui ont 
provoqué la sensibilisation. Immunologiquement, il s’agit 
de réactions particulières dont  les manifestations peuvent 
être retardées par rapport au moment de l’exposition.