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MANUEL DE CERTIFICATION
Janvier 2014
ACC01-T052-E
Pour ce faire, la certification retient des priorités et des étapes clés pour struc-
turer une démarche : élaboration d’un compte qualité, visite, suivi après visite.
Elle cherche à évaluer avant tout l’existence et la maturité de projets relatifs à
la qualité et à la sécurité.
Ce positionnement inscrit la certification en complémentarité :
des dispositifs d’inspection et de contrôle qui permettent d’assurer la fonction
régalienne de l’État. L’inspection permet de contrôler le respect des textes légis-
latifs ou réglementaires garantissant la sécurité des patients, les bonnes pratiques
professionnelles, la qualité des soins, le droit à l'information des patients ;
de l’action des ARS responsables de la planification, des autorisations et de
l’allocation des ressources. La certification fournit aux ARS des informations à
prendre en compte sur les établissements par rapport aux différentes compo-
santes de la qualité et de la sécurité des soins.
Ce positionnement est identique pour l'ensemble des dispositifs internationaux
d’accréditation des établissements de santé. La HAS, à ce titre, est elle-même
accréditée par le programme « International Accreditation Program » (IAP) de
l’International Society for Quality in Healthcare (ISQua).
Certification d’établissement
L’article L. 6113-3 du Code de la santé publique dispose « qu’afin d'assurer
l'amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins, tous les établis-
sements de santé publics et privés doivent faire l'objet d'une procédure externe
d'évaluation dénommée certification ». Il ajoute, dans son second alinéa, que
« cette procédure (…) vise à porter une appréciation indépendante sur la
qualité d'un établissement ou, le cas échéant, d'un ou plusieurs pôles, structures
internes ou activités d'un établissement… ».
Depuis l’instauration de l’« accréditation » devenue « certification », ce sont les
établissements de santé en tant que tels qui font l’objet de cette procédure1.
Le développement d’une démarche d’amélioration de la qualité et de la
sécurité dans les établissements de santé nécessite une étape première de
développement d’une culture partagée et d’une maîtrise des processus trans-
versaux clés pour la qualité et la sécurité des soins tels que la qualité du
dossier du patient, la lutte contre les infections nosocomiales, les procédures
de vigilance, etc.
C’est uniquement après avoir franchi cette première étape que des approches
plus fines peuvent être réalisées. Ainsi, la certification V2014 prendra en
compte la participation des équipes des établissements au projet Programme
d’amélioration continue du travail en équipe (PACTE)2.
Ce programme permettra en effet aux établissements et aux équipes volon-
taires d’approfondir la mobilisation de tous les professionnels d’une équipe de
soins. Seules les équipes appartenant à des établissements disposant d’un
niveau minimal prérequis sur leur certification seront admises dans ce pro-
gramme.
La certification concerne l’entité juridique au sens strict et non chacun des sec-
teurs d’activité qui la composent. En effet, le dispositif mis en place (référentiel
général, visite non exhaustive, experts-visiteurs généralistes) porte sur le fonc-
tionnement global de l’établissement et n’a pas vocation à analyser finement le
fonctionnement de chaque secteur d’activité.
Pour autant, une analyse de chacun des secteurs d’activité est réalisée lors de
la certification de l’établissement. Cette analyse se voit renforcée, par cette
V2014, avec l’apparition des nouvelles méthodes de visite qui offrent à la HAS
la possibilité de mieux appréhender la qualité et la sécurité des prises en
charge et de rendre plus simples et plus compréhensibles les démarches
qualité et la gestion des risques auprès des professionnels de santé.
Évaluation du système de management et évaluation du niveau de
qualité et de maîtrise des risques atteint
La certification évalue :
d’abord l’existence d’un système de pilotage de l’établissement pour ce qui a
trait à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins et des prises en
charge dans chacun des secteurs d’activité ;
ensuite les résultats obtenus mesurés par l’atteinte d’un niveau de qualité et de
sécurité sur des critères jugés essentiels. Pour cette raison, la HAS s’est attachée
depuis la V2010 à renforcer ses méthodes d’évaluation afin de permettre des
mesures fiables, précises, reproductibles de la qualité et de la sécurité sur des
points primordiaux : ce sont les « pratiques exigibles prioritaires » (PEP)
(cf. infra).
1. La procédure de certification concerne tous les établissements de santé, publics et privés, mentionnés à l’article L. 6111-1 du Code de la santé publique (CSP). Elle s’applique également aux groupements
de coopération sanitaire mentionnés à l’article L. 6133-7 du CSP ainsi qu’aux réseaux de santé visés à l’article L. 6321-1 du CSP. Les hôpitaux des armées figurant sur la liste mentionnée à l'article L. 6147-
7 du CSP peuvent faire l'objet de la procédure de certification à l'initiative du ministre chargé de la Défense. Les installations de chirurgie esthétique visées à l’article L. 6322-1 du CSP sont également sou-
mises à cette obligation.
2. Dès la mise en place opérationnelle de ce programme.