15. THÉORÈME DU POINT FIXE ET SOUS-GROUPES DE BOREL 101
Lemme 15.8. — Soient Gun groupe algébrique, X, Y des G-variétés homo-
gènes, et φ:X→Yun morphisme bijectif G-équivariant. Si Yest complète,
Xl’est aussi.
Démonstration. — Soient Zune variété et θ= (φ, idZ) : X×Z→Y×Z.
Alors θest un morphisme bijectif ; il est ouvert, d’après le corollaire 14.6, c’est
donc un homéomorphisme. Donc, si Fest un fermé de X×Z,θ(F)est un
fermé de Y×Z. Or, prX
Z(F) = prY
Z(F)◦θ, donc si Ycomplète alors prX
Z(F)
est un fermé de Z. Ceci prouve le lemme.
Remarque 15.9. — On peut en fait montrer que tout morphisme bijectif entre
variétés normales est propre, cf. la sous-section suivante.
15.2. Morphismes finis et normalisation. — Cette sous-section ne sera
pas utilisée dans la suite.
Définition et proposition 15.10. — Soit f:X→Yun morphisme de variétés.
1) On dit que fest affine si, pour tout ouvert affine Ude Y,f−1(U)est
un ouvert affine de X. On peut montrer qu’il suffit que ce soit le cas pour un
recouvrement donné (Ui)de Ypar des ouverts affines.
2) On dit que fest fini s’il est affine et si, pour tout ouvert affine Ude
Y, le comorphisme f∗fait de k[f−1(U)] un k[U]-module de type fini. On peut
montrer qu’il suffit que cette propriété soit vérifiée pour un recouvrement donné
(Ui)de Ypar des ouverts affines.
En particulier, si Y= Max(A)et X= Max(B)sont affines, alors fest fini
si, et seulement si, f∗fait de Bun A-module de type fini.
3) Il résulte de la définition que si Xf
−→ Yet Yg
−→ Zsont finis, alors
g◦fl’est aussi.
Proposition 15.11. — Tout morphisme fini est propre.
Démonstration. — Soit f:X→Yun morphisme fini. Alors, pour tout Z,
le morphisme f×idZest fini. Par conséquent, il suffit de montrer que tout
morphisme fini est fermé. Ceci résulte du théorème de montée (going-up) de
Cohen-Seidenberg ; voir [Die, §4.4, Prop. 11] ou [Sp, Lemma 5.2.3]. Pour une
autre démonstration, voir [Las, Prop.6.7.10], qui montre que tout morphisme
fini est projectif, et donc propre.
Soit Xune variété. On rappelle (cf. 13.31) qu’un point x∈Xest dit normal
si l’anneau local OX,x est intègre et intégralement clos, et Xest normale si
chaque point x∈Xest normal. D’après la proposition 13.29 et le théorème
13.32, l’ensemble des points normaux de Xcontient un ouvert dense de X.
D’autre part, toute variété irréductible Xest birationnellement dominée par
une variété normale, d’après le théorème ci-dessous.