2Introduction
la structure p-locale du groupe G, d’o`u l’int´erˆet de calculer ses invariants homotopiques (caract´eristique
d’Euler, modules d’homologie, groupes d’homotopie...). Il est bien connu que, mis `a part quelques exceptions
de petite dimension ´enum´er´ees dans [ASC , proposition 6.2 ], le complexe simplicial ∆Sp(G) est connexe
s’il est de dimension ≥1 . Il est alors naturel de se demander pour quels groupes Get nombres premiers p,
le complexe de Brown ∆Sp(G) est simplement connexe. Dans son article [ASC], Aschbacher ´enonce une
conjecture sur la connexit´e simple de certains complexes minimaux, qu’il d´emontre dans de multiples cas.
Moyennant cette conjecture, Aschbacher prouve que le probl`eme pos´e se r´eduit `a la caract´erisation des
groupes simples Get des nombres premiers p, pour lesquels ∆Sp(G) est simplement connexe. Pour se
faire une id´ee plus pr´ecise de l’´etat des connaissances dans le domaine des complexes de sous-groupes, il est
conseill´e de consulter l’article de Webb [WE] ou le livre de Smith [SM].
Dans le cas o`u Gd´esigne le groupe sym´etrique Snde degr´e n≥1 , le type d’homotopie de l’ensemble
ordonn´e Sp(Sn) , c’est-`a-dire du complexe simplicial ∆Sp(Sn) , est peu connu. L’ensemble ordonn´e Ap(Sn)
est beaucoup plus petit que Sp(Sn) , n´eanmoins le calcul de ses modules d’homologie s’av`ere tr`es difficile.
L’objectif de ce travail est de d´eterminer, par l’´etude des sous-complexes ∆Dp(n) et ∆Tp(n) d´efinis ci-
dessous, certaines propri´et´es homotopiques du complexe de Quillen ∆Ap(Sn) . Les m´ethodes utilis´ees sont
un m´elange de topologie alg´ebrique, de combinatoire et de th´eorie du groupe sym´etrique.
Soit pun nombre premier, nun entier ≥1 et notons Nn={1,2, . . . , n }. Une p-partition de Nn
est une partition non triviale de Nn, dont toutes les parties sont de cardinal 1 ou p. Autrement dit,
une p-partition est une famille non vide de parties de Nnde cardinal pdeux `a deux disjointes. On
note Dp(n) l’ensemble des p-partitions de Nn, que l’on munit de l’ordre ´evident. On d´efinit l’ensemble
ordonn´e Tp(n) comme le sous-ensemble de Ap(Sn) form´e des p-sous-groupes ab´eliens ´el´ementaires du
groupe sym´etrique Snqui sont engendr´es par des p-cycles. Autrement dit, un ´el´ement de Tp(n) est un
sous-groupe de Snengendr´e par des p-cycles deux `a deux disjoints. Le complexe des p-partitions ∆Dp(n)
et le complexe des p-cycles ∆Tp(n) peuvent ˆetre vus naturellement comme des sous-complexes du complexe
de Quillen ∆Ap(Sn) . L’id´ee de consid´erer ces sous-complexes simpliciaux est due `a Bouc. Dans son article
[BO3], il ´etudie l’homologie de l’ensemble ordonn´e D2(n) , qui est isomorphe `a l’ensemble ordonn´e T2(n) .
Notamment, il montre la proposition suivante :
Proposition (Bouc).Le groupe fondamental π1¡D2(7) ¢est cyclique d’ordre 3.
Ce calcul surprenant motive `a lui tout seul l’´etude des ensembles ordonn´es Dp(n) et Tp(n) . Les r´esultats
obtenus dans ce travail sont nettement moins pr´ecis que ceux obtenus par Bouc au sujet de l’ensemble D2(n) .
Ils permettent tout de mˆeme de d´eduire des propri´et´es concernant les groupes d’homologie et le groupe
fondamental du complexe de Quillen ∆Ap(Sn) .
Le premier chapitre constitue une pr´esentation des ensembles ordonn´es Ap(Sn) , Tp(n) et Dp(n) .
Leurs points communs et leurs caract´eristiques y sont mis en ´evidence. Nous verrons par exemple, que les
ensembles Ap(Sn) et Tp(n) ont le mˆeme type d’homotopie lorsque n < p2. Nous montrerons notamment au
th´eor`eme 5.8 , respectivement th´eor`eme 5.14 , l’existence d’une collection tr`es utile de suites exactes reliant
les groupes d’homologie de certains sous-complexes du complexe des p-cycles ∆Tp(n) , respectivement du
complexe des p-partitions ∆Dp(n) .
Le deuxi`eme chapitre est consacr´e aux groupes d’homologie de degr´e ´elev´e. Nous verrons qu’en r`egle
g´en´erale, les groupes d’homologie de degr´e ´elev´e des ensembles ordonn´es Ap(Sn) et Tp(n) sont isomorphes
(proposition 8.1 ). Si n=dp +ro`u 0 ≤r < p , le complexe de Quillen ∆Ap(Sn) est de dimension d−1 .