
 
2) LE CLONAGE THERAPEUTIQUE 
La question du clonage thérapeutique humain n’a pas été posée clairement par le 
législateur en 1994. On considérait alors que cette technique appartenait au domaine 
de la littérature. Toutefois, le premier clonage animal a fait naître la possibilité 
d’envisager tout à la fois de reproduire un être humain à l’identique (clonage dit 
reproductif) mais aussi de reproduire,  plus modestement,  des embryons permettant 
d’obtenir des lignées de cellules souches. Dans les deux cas, la technique est la même, 
mais pour le clonage thérapeutique, l’embryon créé in vitro ne fait pas l’objet d’une 
implantation.  A l’heure actuelle, il n’est nullement démontré que la technique du 
clonage humain est opérationnelle. On en est donc au stade de la recherche et la 
question s’est posée de savoir si l’expérimentation devait être autorisée.  
Le clonage thérapeutique, ne porte pas en lui la dimension fantasmagorique du 
clonage  reproductif. Au contraire, certains ont pu souligner l’intérêt que pourrait 
représenter la recherche dans ce domaine. D’un point de vue purement scientifique, le 
clonage permettrait de multiplier les embryons nécessaires  à la recherche sur les 
cellules souches. D’un point de vue purement  thérapeutique,  le clonage permettrait 
d’obtenir, à partir d’une personne malade, des cellules souches pluripotentes dont la 
différenciation  ouvrirait la voie d’un traitement de la maladie qui frappe cette 
personne.  On a ainsi émis l’hypothèse qu’une greffe réalisée sur un patient par 
l’intermédiaire d’un processus de clonage permettrait d’écarter les risques de rejets.  
Un autre argument s’est immiscé dans le débat au regard de la disparité de 
législation sur la scène internationale. Au cours des débats parlementaires, le ministre 
de la Recherche  a mis en évidence le risque de fuite des chercheurs provoqué par 
l’interdiction de toute recherche sur le clonage thérapeutique. Plus qu’un retard de la 
recherche française  dans  ce domaine, obligeant de coûteuses opérations  d’achat de 
licences sur des brevets, le ministre a évoqué la possibilité pour les chercheurs français 
spécialistes de partir réaliser leurs travaux à l’étranger, particulièrement au Royaume-
Uni, qui venait d’autoriser de telles recherches.  
Comme on le verra plus loin, l’ensemble de ces arguments, trop abstraits  ou 
incertains, n’a  pas  suffi  à convaincre le parlement d’ouvrir des perspectives 
scientifiques sur le clonage thérapeutique. Sur cette question, la faiblesse des 
arguments a surtout été confrontée au spectre du clonage reproductif.  
3) LE CLONAGE REPRODUCTIF 
Les potentialités du clonage reproductif apparaissent tout à la fois plus 
considérables et plus effrayantes, de sorte qu’en la matière, les arguments scientifiques 
peinent à emporter la conviction. Quelle serait donc l’utilité du développement de la 
recherche sur le clonage reproductif ?  Plusieurs  raisons  d’obtenir un clone ont été 
avancées. D’abord, la création d’un être identique serait susceptible de constituer un 
réservoir d’organe pour son géniteur ainsi protégé en cas de maladie ou d’accident 
grave. Ensuite, on pourrait obtenir, par clonage, la reproduction d’un enfant décédé en 
prélevant quelques cellules sur son corps. Enfin, plus imaginative et moins réaliste, 
serait l’idée de créer un clone qui permettrait au géniteur de se perpétuer après son