l`exposé de ses motifs

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Projet de Loi Relatif à la Révision du Système des Avantages Fiscaux
(Exposé des motifs)
Les avantages fiscaux représentent l'un des mécanismes suivis pour atteindre les
objectifs de développement notamment en encourageant les investisseurs privés à se
déplacer vers les zones intérieures et l'investissement dans le secteur de l'agriculture et
de la pêche et dans les secteurs prioritaires et de booster l'exportation.
Cependant, le système des avantages fiscaux actuel n’a pas prouvé son efficacité
économique pour certains secteurs, comme les avantages accordés dans le cadre
d’opérations de transmission d’entreprises et les avantages relatifs aux restaurants
universitaires et les projets d’immeubles verticaux et les bureaux de soutien et
d'orientation fiscal ainsi que la déduction fiscale au titre du réinvestissent au sein même
de l’entreprise.
Et pour évaluer le système des incitations et avantages fiscaux et d'identifier
l'étendue de son efficacité pour atteindre les objectifs souhaités, des études ont été
faites et ont aboutit aux résultats suivants:
- Défaut d'atteinte de résultats positifs par les avantages fiscaux de caractère général et
non associés à des priorités de développement spécifiques dans le cadre de l’incitation à
l'investissement vue que ces incitations sont attribuées à tous les projets
indépendamment de leur nature ou de l’ activité ou de leur lieu d’implantation à l’instar
des incitations communes prévu dans le code d’incitation aux investissements et la
déduction des bénéfices réinvestis au sen même de l’entreprise,
- La multiplicité des textes relatifs aux avantages fiscaux et leur éparpillement. Certains
sont prévus dans le code d’incitation aux investissements, d’autres prévus par le droit
fiscal commun, d’autre par de divers dispositions conduisant à un manque de visibilité
pour l'investisseur et des difficultés majeures dans l’application, outre les longues
procédures et la divergence des interprétations,
- Le recours à des mécanismes d'incitation complexes qui se chevauchent et qui ne
contribuent pas à la réalisation des objectifs de développement horizontal tels que le
développement régional et l'exportation.
Les résultats des études d'évaluation du système des avantages fiscaux ont été
présentés et discutés dans le cadre des commissions chargées de réviser le code
d’incitation aux investissements et la réforme du système fiscal. Ces commissions ont
adopté une approche participative entre les différentes organisations nationales, les
corporations professionnelles, les experts, les universitaires et les composantes de la
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société civile. Ces résultats ont également été présentés dans le cadre de consultations
régionales et nationales et il y a eu un consensus sur la nécessité d'une révision de ce
système dans le sens de:
- Rationalisation des avantages fiscaux et leur simplification avec un accent sur les
avantages les plus efficaces traduisant les priorités de la période à venir.
- Redressement des avantages fiscaux vers la réalisation des priorités nationales, telles
que le développement régional, l'exportation et le secteur de l'agriculture et de la
pêche.
- Réduction du nombre de mécanismes pour encourager l’investissement en
abandonnant les avantages n’ayant pas prouvé leur efficacité.
- Maintien des avantages accordés au profit des différents mécanismes d’épargne à long
et moyen terme vue son rôle pour assurer la stabilité du financement des
investissements, tels que les contrats d'assurance vie et la formation de fonds et des
comptes d'épargne en actions et des comptes d'épargne investissement.
- Prévoir les avantages fiscaux dans le droit commun (les divers codes fiscaux) en
attendant la publication du code unique de la fiscalité pour assurer une bonne
application et l'unité du texte fiscal et éviter les complications.
Sur cette base, il est proposé d'adopter un nouveau système d'incitations fiscales
claire et transparent avec des mécanismes simplifiés liés à la réalisation des objectifs de
développement tels que l’encouragement du développement régional et de travailler
pour atteindre la sécurité alimentaire par l’encouragement de l'investissement dans les
activités de développement agricole, de l’exportation et dans les secteurs prioritaires
afin d'améliorer la compétitivité de certains secteurs à forte valeur ajoutée et la
création d’emplois notamment pour les diplômés de l'enseignement supérieur, ainsi
que d'encourager la création d’entreprises dans le secteur de l’artisanat et les activités
de soutien (santé, éducation, culture, formation professionnelle, l'animation de la
jeunesse ....) et ce comme suit:
1. Encouragement du développement régional
En prenant en compte la faiblesse de l'initiative privée dans les régions
intérieures en raison du manque d’infrastructure, d’un cadre de vie approprié pouvant
attirer les investisseurs et afin d'améliorer le taux d'investissement privé dans ces
régions et d'encourager les entreprises économiques à s’établir dans les régions les
moins développées et la création de l’emploi pour les rendre des pôles de
développement, il est proposé d'accorder à ces entreprises la déduction des revenus et
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bénéfices provenant des investissements réalisés dans les zones de développement
régional:
-
Pour le premier groupe des zones d’encouragement au développement régional:
totalement pendant les cinq premières années d’activité effective ;
Pour le deuxième groupe des zones d’encouragement au développement
régional: totalement pendant les dix premières années d’activité effective ;
La liste des activités dans les secteurs exclus du bénéfice de la dite déduction et les
zones de développement régional sera fixée par décret.
Il est suggéré que la liste des activités bénéficiaires de ces avantages comprenne,
outre les activités industrielles et les activités de services à forte valeur ajoutée,
plusieurs autres activités de services, touristiques et de loisirs comme les établissements
de santé et touristiques : hôtels, animation touristique, complexes de loisirs et
culturelles, sportives et artistiques, les centres de formation, les établissements
d'enseignement et autres activités qui amélioreraient le cadre de vie dans ces régions.
Aussi, et dans le but d'alléger la charges fiscale des entreprises établies dans des
zones de développement régional même après l'expiration de la période de déduction
totale des revenus et bénéfices provenant de l'exploitation, il est proposé:
- Accorder la déduction des deux tiers des revenus provenant des investissements visés
de l’assiette imposable,
- L’imposition des bénéfices provenant des investissements visés au taux d'impôt sur les
sociétés de 10%.
Il est aussi suggéré d’orienter les capitaux à la création d'entreprises et la souscription à
leur capital dans les zones de développement régional en déduisant les revenus et
bénéfices réinvestis dans la souscription au capital des sociétés établies dans des zones
de développement régional sans minimum d’impôt prévu dans les articles 12 et 12 bis
de la loi promulguant le code de l’impôt sur les revenus des personnes physiques et de
l'impôt sur les sociétés.
D'autre part, afin d'encourager les entreprises établies dans des zones de
développement régional au recrutement et à la création d'emplois dans ces zones, il est
proposé d'alléger la charge fiscale sur les salaires par l’attribution d’une exemption de la
taxe de la formation professionnelle et de la contribution au fonds de promotion des
logements sociaux pour une durée illimitée.
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2. Encouragement du développement agricole
Vue l'importance des investissements dans les activités de développement
agricole, il est proposé d'accorder aux revenus et bénéfices provenant des
investissements de création dans le secteur de l'agriculture et de la pêche et les activités
de première transformation et de conditionnement de la production agricole et de la
pêche ainsi que les activités de services connexes à la production agricole et de la pêche
la déduction totale des revenus ou bénéfices provenant de l'activité de l’assiette de
l'impôt sur le revenu ou de l'impôt sur des sociétés pour les 10 premières années
d'activité.
Il est également proposé, après l'expiration de la période de déduction totale des
revenus et bénéfices provenant de l'exploitation:
- D’accorder la déduction des deux tiers des revenus provenant des investissements
visés de l’assiette imposable,
- L’imposition des bénéfices provenant des investissements visés au taux d'impôt sur les
sociétés de 10%.
La liste des activités de première transformation et de conditionnement de la
production agricole et de la pêche et les activités de services connexes à la production
agricole et de la pêche sera fixée par décret.
Il est aussi suggéré, à l’instar des investissements dans les zones de
développement régional, d’attribuer aux souscripteurs au capital des sociétés qui
réalisent des investissements dans le secteur de l'agriculture et de la pêche, la
déduction des revenus ou bénéfices réinvestis dans la souscription au capital sans
minimum d’impôt.
Il est aussi proposé l'attribution aux entreprises actives dans le secteur de
développement agricole la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée au titre des
opérations d'importation ou d'acquisition locale d’équipements nécessaires à leur
activité.
Et dans le cadre de l'allégement des frais exigés sur les opérations d'acquisition
de terres agricoles par les jeunes promoteurs dans le secteur agricole ayant obtenu des
prêts fonciers, conformément à la législation en vigueur, il est proposé de leur accorder
l’enregistrement des contrats d'acquisition de ces terres au droit fixe de 20 Dinars la
page. Il est aussi proposé de permettre aux autres promoteurs dans le secteur agricole
la récupération des droits d’enregistrement payés sur les contrats de transfert de
propriété de terres agricoles destinées à la réalisation d'un investissement dans le
secteur agricole.
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3. Encouragement des exportations
La Tunisie a pris de la politique économique d’ouverture externe l’une des
options stratégiques du plan de développement du pays et ce par l'appui des capacités
d'exportation et de la compétitivité du produit national. Et étant donné l’importance du
rôle que peut être joué par le secteur des exportations pour stimuler la croissance et le
développement malgré quelques difficultés circonstancielles au cours de la période
récente, il est proposé de continuer à travailler avec le système fiscal préférentiel des
revenus et bénéfices provenant de l'exportation et le système de suspension des impôts
et taxes requis au titres des acquisitions de biens et services et d’équipements au profit
des entreprises totalement exportatrices.
Pour permettre aux entreprises totalement exportatrices de renouveler ou
étendre leur activité, il est proposé la déduction totale de l’assiette imposable des
bénéfices réinvestis au sein même de l’entreprise sans minimum d’impôt jusqu'au 31
Décembre 2025, et également la déduction totale des bénéfices réinvestis par les
investisseurs le capital tout en tenant compte de l'impôt minimum.
En outre, il est proposé d'exempter les entreprises concernées de payer la taxe
de la formation professionnelle et la contribution au fonds de promotion des logements
sociaux et des autres taxes et contributions dans les fonds spécifiques du trésor.
Il est également proposé d’attribuer aux bénéfices provenant de d'exportation
directe les avantages fiscaux préférentiels ainsi qu’à l'exportation indirecte et ce pour
les ventes des entreprises industrielles et agricoles et les opérations de sous-traitance
dans l'industrie et le secteur des services au profit des entreprises totalement
exportatrices opérant dans le même secteur et des services logistiques.
Il est proposé de ne pas considérer comme opérations d’exportation, les services
financiers, les opérations de location, la vente d’hydrocarbures, d’eau, d’énergie et les
produits des mines et des carrières.
4. Les activités de soutien et de lutte contre la pollution et l’artisanat
Vue l’importance du rôle de l’artisanat et les activités de soutien comme les
établissements de santé, les hôpitaux, les établissements d'enseignement et de
formation professionnelle et les établissements culturels et les établissements
d’animation de la jeunesse et la location au profit des étudiants .... ainsi que les
investissements réalisés par les entreprises spécialisées dans la collecte ou la
transformation ou le recyclage des déchets et ordures, en vue de fournir un cadre de vie
approprié pour attirer l'investissement privé et l'encourager s’établir dans les zones les
moins développées et la création de l’emploi, il est suggéré:
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- D’accorder la déduction des deux tiers des revenus provenant des investissements
visés de l’assiette imposable,
- L’imposition des bénéfices provenant des investissements visés au taux d'impôt sur les
sociétés de 10%.
Il est également proposé l'attribution, aux entreprises opérant dans ces secteurs,
la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée au titre des opérations d'importation ou
l'acquisition locale d’équipements nécessaires à leur activité.
5. Secteurs prioritaires
Dans le but d’orienter les investisseurs vers la souscription dans les entreprises
opérant dans les secteurs prioritaires tels que les secteurs des technologies de
l'information et de la communication, l'industrie des composants automobiles, de
l'aéronautique et de l'industrie pharmaceutique, il est proposé d’attribuer aux
investisseurs la déduction totale des revenus ou bénéfices réinvestis dans la
souscription au capital des entreprises visées de l’assiette de l'impôt sur le revenu ou
l'impôt sur les sociétés sous réserve du minimum d’impôt.
La liste des secteurs prioritaires sera fixée par décret.
6. Encouragement de la création d'entreprises
Considérant que l'entreprise représente le noyau du tissu économique et
l’élément essentiel dans la création de valeur ajoutée et l'emploi, il est proposé
d'accorder des avantages dans le but d'encourager la création d’entreprises en
accordant aux entreprises nouvellement crées la déduction d’une partie des revenus ou
bénéfices provenant de l’exploitation au cours des quatre premières années d'activité
comme suit:
-
100% pour la première année,
75% pour la deuxième année,
50% pour la troisième année,
25% pour la quatrième année.
Il est proposé d’exclure des avantages cités, les entreprises de consommation sur
place, le secteur commercial, le secteur financier, le secteur des hydrocarbures,
d’énergie et des mines et les opérateurs de télécommunication.
Toujours dans le but d'alléger la charges fiscale des entreprises citées lors des
opérations d’extension, il est proposé la mis en place d’une déduction supplémentaire
de 30% au titre de l’amortissement des machines, matériel et équipements alloué à
l'exploitation et acquis dans le cadre de ces opérations, de l'assiette de l’impôt sur le
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revenu ou l'impôt sur les sociétés au titre de la première année à compter de la date
d'acquisition.
Il est également proposé l'attribution, aux entreprises opérant dans ces secteurs,
la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée à 6% au titre des opérations d'importation
d’équipements n’ayant pas de similaires fabriqués localement et la suspension de la
taxe sur la valeur ajoutée au titre de l'acquisition d’équipements fabriqués localement
au titre de la phase de création.
7. Harmonisation des avantages prévus par le droit commun
Considérant que de nombreuses incitations fiscales du droit commun sont
restées sans résultat et que les opérations de transmission d’entreprises ayant
bénéficié des avantages ont inclus des secteurs non productifs et sans valeur ajoutée et
souvent restreintes à des entreprises commerciales notamment des pharmacies ce qui
est contraire à l'objectif pour lequel les avantages ont été accordés qui est le maintien
de la continuité de l’entreprise et des emplois, et que les avantages accordés aux
restaurants n’ont pas été appliqués puisque le cahier des charges relatif à ces
établissements n’est toujours pas émis à ce jour, et que le nombre de projets de
construction verticale est resté limité, et que les bureaux d’information et d'orientation
fiscale n'ont pas connu une réussite, il est proposé de supprimer tous les avantages
fiscaux relatifs aux constructions verticales, les restaurants, les bureaux d’information et
d'orientation fiscale, les entreprises établies en dehors du pays afin de promouvoir les
biens et services tunisiens, et la possibilité de souscrire au capital des sociétés et des
opérations de médiation internationale, tout en conservant tous les avantages conférés
aux opérations de transmission d’entreprises en difficultés économiques.
En outre, dans le cadre de la simplification des dispositions fiscales, il est proposé
la suppression des avantages fiscaux relatifs au réinvestissement dans les entreprises
opérant exclusivement dans le montage des équipements informatiques et dans le
secteur des services et de l’ingénierie informatique connexes puisque accordés aux
opérations d’investissement réalisées jusqu'au 31 Décembre 2004.
Il est également proposé de supprimer le système de regroupement des résultats
puisque ce système ne fonctionne pas depuis sa création en 2001.
En conséquence, il est proposé de maintenir, dans le code de l’impôt sur le
revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés, les avantages alloués :
-
A la location d’immeubles et la réalisation de projets de logement au profit des
étudiants en accordant le même système fiscal alloué aux secteurs de soutien tel
que décrit ci-haut,
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-
Les investissements effectués par les sociétés d'investissement à capital risque ou
les fonds communs de placement dans les entreprises éligibles aux avantages au
titre du réinvestissement tel que décrit ci-haut.
D'autre part, et en parallèle de ce qui a été proposé ci-haut dans le cadre de la
révision du système des incitations fiscales, il est proposé:
- La réduction du taux d'impôt minimum exigible en cas de bénéfice d’avantages fiscaux
prévu par les articles 12 et 12bis du code de l’impôt sur le revenu des personnes
physiques et de l’impôt sur les sociétés de 20% à 15% pour les sociétés et de 60% à 45%
de l’impôt sur le revenu pour les personnes physiques dans le but d'encourager les
entreprises à réinvestir leur bénéfices et alléger leur charge fiscale,
- la promulgation de dispositions transitoires pour les entreprises actives à la date
d'entrée en vigueur des nouvelles dispositions et qui ont bénéficié d’avantages au titre
de leurs revenus ou bénéfices réalisés dans le cadre de leur exploitation ou au titre des
revenus ou bénéfices réinvestis.
- Harmonisation des textes en vigueur comprenant des avantages fiscaux, notamment:
. La loi n ° 1992-81 du 3 Août 1992 relative aux parcs d’activités économiques,
. La loi n ° 1994-42 du 7 Mars, 1994 relative aux sociétés de commerce international,
. La loi n ° 2001-94 du 7 Août 2001 relative aux établissements de santé prêtant la
totalité de leurs services aux non résidents
- Harmonisation de la loi de promulgation du nouveau code d’investissements avec les
nouvelles dispositions fiscales et ce par l'inclusion de dispositions transitoires pour les
avantages prévus par le code d’incitation aux investissements et l’adoption de janvier
2017 comme date unifiée pour l'entrée en vigueur du nouveau code d’investissements
et les nouvelles dispositions fiscales relatives aux avantages fiscaux pour tenir compte
du principe de l’annualité de l’impôt.
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