La voie antérolatérale modifiée non invasive pour arthroplastie totale de hanche 653
Figure 1 Installation sur table avec ablation du support jam-
bier postérieur (hanche gauche).
fémur. L’extension de la hanche permet de faire passer les
fessiers vers l’arrière et d’exposer parfaitement l’extrémité
supérieure du fémur et la coupe de col.
Anesthésie
L’anesthésie est soit générale, soit rachidienne, l’essentiel
étant d’obtenir un relâchement musculaire optimal.
Installation
Le patient est installé en décubitus latéral, idéalement sur
un matelas coquille de pédiatrie qui permet une répartition
homogène des pressions et un parfait maintien du patient
lors des diverses manœuvres (Fig. 1).
Le membre inférieur à opérer repose sur un support de
jambe et doit être horizontal.
Le chirurgien opérant du côté ventral du patient, il faut
veiller à positionner le patient au plus près de l’opérateur.
Le grand trochanter du membre inférieur opposé, sur
lequel repose le patient, doit être situé à environ 20 cm du
bord de la table, pour éviter de se retrouver dans le vide, car
le support jambier postérieur est enlevé pour permettre le
positionnement de la jambe en arrière lors de la préparation
fémorale.
Repères anatomiques et incisions
Position du membre : position neutre sur l’appui
jambier et en légère rotation externe
L’épine iliaque antérosupérieure et le sommet du grand
trochanter sont repérés et marqués avec un crayon dermo-
graphique.
Par des mouvements de rotation interne, rotation
externe de hanche, le chirurgien peut palper en percutané
l’espace entre d’une part le tenseur du fascia lata qui est
un muscle relativement plat et, d’autre part, les muscles
glutéaux qui sont plus ovoïdes. Le trajet de l’incision est
marqué.
L’incision est oblique, partant d’un point situé 3à 4 cm en
dessous du sommet du grand trochanter vers un point situé
environ deux travers de doigt en dehors de l’épine iliaque
Figure 2 Espace intermusculaire entre tenseur du fascia lata
et gluteus medius.
antérosupérieure. L’obliquité de cette incision est guidée
par la palpation de l’espace et son orientation ; elle dépend
aussi de l’angle d’inclinaison du col fémoral, l’incision est
plus horizontale dans les coxa vara et plus verticale dans les
coxa valga.
Recherche de l’espace intermusculaire
Position du membre : position neutre sur l’appui
jambier et en légère rotation externe
L’incision se prolonge directement sur l’aponévrose qui est
ouverte dans l’axe de l’incision cutanée et le muscle qui
bombe dans l’aponévrose, est le gluteus medius (Fig. 2). La
recherche de l’espace doit se faire digitalement, au plus
près de l’os jusqu’à palper la ligne intertrochantérienne
antérieure qui est un excellent repère de pénétration dans
l’espace entre les muscles glutéaux d’un côté, le tenseur du
fascia de l’autre (Fig. 3). Il faut éviter toute dissection en
direction médiane, en dedans et en haut qui ne mène que
dans la zone de resserrement entre les deux muscles et n’est
que source de difficultés et de dégâts musculaires inutiles.
Au doigt, on perc¸oit parfaitement l’extrémité supérieure
du col fémoral, en extracapsulaire qui guide le positionne-
ment des écarteurs. Le premier écarteur Cobra est placé à
la face supérieure du col, entre la capsule et les muscles
glutéaux, le second à la face inférieure du col.
L’écartement des deux cobras se fait de manière douce
pour permettre l’électrocoagulation d’un petit plexus vei-
neux courant à la face antérieure du gluteus medius.
Deux erreurs peuvent survenir : soit on voit une aponévrose
nacrée, on se trouve alors entre gluteus minimus et glu-
teus medius ; soit on se trouve entre des fibres musculaires,
qui sont celles du gluteus medius. Dans les deux cas, il faut
reprendre la recherche de l’espace au doigt et surtout ne
pas «disséquer »vers le haut et en dedans, l’espace y est
plus difficile à trouver que vers le fémur.
Il faut éviter à la partie toute haute de l’espace inter-
musculaire, la branche supérieure du nerf du tenseur du
fascia lata qui émerge entre le gluteus minimus et le glu-
teus medius pour innerver le muscle tenseur du fascia lata.
Elle peut au besoin être repoussée en haut et en dedans.