Contrôle postural
Introduction
Posture stable nécessaire au quotidien. Maintenir une posture est un phénomène actif
faisant appel à une activité motrice posturale sous contrôle du SN. L’équilibre est une stabilité
du corps et du regard.
Posture et équilibre
Posture
Permet de réguler l’attitude antigravitaire (orientation), fournir une base stabilisée pour
l’action (stabilisation) et contribuer à la construction des différents systèmes de coordonnées
spatiales (représentation spatiale).
Attitude = relation coordonnée des segments corporels les uns par rapport aux autres
(superposition dans l’axe vertical).
On parle de système postural : il s’agit de prendre en compte les contraintes internes
du corps et externes pour stabiliser le corps et lutter contre la gravité. Et ce grâce au tonus
musculaire.
Tonus musculaire
Etat de tension des muscles au repos, il est maintenu par le réflexe myotatique (ME et
TC). C’est ce qui permet de lutter contre la gravité. Il y a une gestion séparée des mouvements
volontaires et du tonus postural. Deux modèles s’opposent pour expliquer l’organisation de la
posture et de l’équilibre.
Modèle génétique
Posture debout de référence génétiquement pré-déterminée (réflexes dans divers segments).
Modèle hiérarchique
Deux niveaux/deux processus : système de référence et réactions posturales.
- Système de référence : schéma corporel (inconscient). Position des segments corporels
grâce à la proprioception, vestibules et vision, fondé sur des facteurs génétiques et la
mémoire de l’expérience.
- Réactions posturales : processus opératoire sous la supervision du processus 1, s’ajuste
en tenant compte des entrées sensorielles.
Schéma corporel
Deux composantes (génétique et apprentissage) :
- Perceptive : image du corps.
- Automatique : schéma corporel postural.
Convergence des entrées sensorielles pour se représenter la verticalité.
Organisation sensori-motrice
Pour maintenir le corps en équilibre : transformations appropriées et coordonnées des
informations sensorielles, générer en permanence les réponses musculaires adaptées.
Importance des boucles de rétroaction pour effectuer des correctifs. Les capteurs
sensoriels informent le CN notamment lors d’un déséquilibre.
Système visuel
Vision fovéale et périphérique (fonction proprioceptive). Si mouvements détectés par la rétine
on observe une augmentation des oscillations corporelles. C’est un référentiel exocentré.
Appareil stomatognathique
Système manducateur. V2 et V3 du nerf trijumeau véhiculent des informations proprioceptives
des muscles oculomoteurs externes.
Système vestibulaire
Labyrinthe vestibulaire :
- Canaux semi-circulaires dans les trois plans de l’espace : système canalaire.
Accéléromètres de rotation.
- Organes otolithiques : utricule (horizontal) et saccule (vertical) : système otolithique.
Accéléromètres linéaires.
Permet l’équilibre statique et dynamique. Référentiel géocentré.
Système somesthésique
Référentiel égocentré.
- Somesthésie myo-tendino-articulaire. Fuseau neuro-musculaire, organe tendineux de
Golgi.
- Somesthésie cutanée : mécanorécepteurs de la plante du pied (réflexes
d’équilibration).
Boucles neuro-musculaires : déplacement d’un segment et adaptation posturale.
Si vibration dans un muscle :
- Yeux fermés/pas de consgine : sensation d’étirement et illusion de se pencher en avant
(traitement sensori-moteur), se pencher en arrière.
- Yeux ouverts : impression d’être penché en avant, se penche en avant/
Selon le contexte sensoriel on ne traite pas la même information de la même façon.
Verticale subjective
Dépendance au champ visuel : utilisation des informations visuelles au détriment des autres.
Rod Frame Test.
Interaction entre le système visuel et vestibulaire sinon oscillopsie. La stabilité du regard est la
clé de l’équilibre. Mais :
- Connaissance immédiate de la position et des déplacements de sa tête : informations
vestibulaires.
- Connaissance de la position du corps dans l’environnement : informations visuelles.
- Connaissance de la position relative des différents segments corporels : informations
proprioceptives.
Conflits sensoriels
Prépondérance des informations visuelles (déplacement environnement + corps ou
chambre mobile). Recalibration permanente pendant l’enfance.
Noyaux vestibulaires
Centre d’intégration multisensorielle : commande de l’appareil musculaire direct ou par
couplage avec des noyaux moteurs. Informations se dirigent vers un noyau thalamique (corps
genouillé médian). Le centre d’intégration finale est au niveau des aires primaires du cortex
pariétal (cortex somesthésique).
Les informations sont analysées et comparées aux données stockées et si cohérence
alors mouvement réflexe moteur de compensation du corps et des yeux.
Ces noyaux reçoivent également des informations des yeux et du cou. Voies vestibulo-
oculaires associés pour le contrôle de la stabilité posturale à d’autres voies (réflexe
optocinétique).
Informations corporelles vont vers le cortex somesthésique pour construire le schéma
corporel. Cervelet intègre les informations posturales, de position et de mouvement :
- Lobule flocculo-nodulaire (canaux semi-circulaires) : maintien équilibre avec contrôle
tonus musculaire.
- Vermis (labyrinthe, vision, somesthésie) : contrôle postural.
Réactions d’équilibration
- Adaptation tonus à la posture : noyaux vestibulaires, commandé par la voie vestibulo-
spinale latérale (muscles axiaux et proximaux).
- Ajustement musculaire pour compenser les déséquilibres du mouvement : noyaux
vestibulaires inférieurs et cervelet, transmet information à la formation réticulée, active
les MT grâce à la voie vestibulo-spinale.
- Compensations oculaires pour maintenir la stabilité du regard : couplage noyaux
vestibulaires supérieurs et médians (nerfs crâniens qui commandent muscles oculaires).
Réflexe vestibulo-oculaire pour maintenir la direction du regard lors d’un mouvement de la tête
et réflexe opto-cinétique qui compense les mouvements lents de la tête.
Programmes posturaux
Contractions musculaires avec des patterns spatio-temporels gérés par le SNC : muscles striés
et MT (voie finale) de la ME et TC.
- Opposition statique à la force de pesanteur.
- Maintien dynamique de l’équilibre.
Muscles posturaux se contractent sous l’effet du réflexe myotatique. Stratégies posturales :
synergies axiales quand on s’écarte de l’équilibre statique.
Ajustements posturaux = ensemble coordonné d’actes moteurs. Les muscles interviennent
50 à 100 ms avant le début du mouvement. Donc ajustement a priori et anticipés. Mais
également ajustement a posteriori compensatoires.
Stratégie de contrôle de la posture en bloc ou articulée :
- Stratégie de la cheville (axe antéro-postérieur).
- Stratégie de la hanche (axe médio-latéral).
Maturation du système postural
Deux principes fonctionnels : choisir une référence stable à partir duquel s’organise le
contrôle de l’équilibre, maîtriser les degrés de liberté des différentes articulations.
Activité posturo-cinétique à partir du support sur lequel se tient le sujet ou verticale
gravitaire. Rôle important de l’information visuelle périphérique.
- Commence pendant la vie utérine mais apesanteur.
- Naissance à 6-8 semaines : instabilité posturale, réactions primaires puis contrôle
postural plus intégré.
- 3-6 mois : acquisition position assise, stratégie articulée tête et tronc avec organisation
temporale descendante.
- 9-10 mois : bipédie, apprentissage descendant et stratégie en bloc. Puis ascendante
vers la tête.
- 7-8 ans : organisation descendante, prédominance vestibulaire transitoire et
stabilisation tête dans l’espace (stratégie articulée).
- 8-13 ans : organisation à double sens.
- 15 ans : dissociation tête-tronc. Système complètement mature.
Fonction sensorimotrice développée vers 3-4 ans mais paramètres proprioceptifs se
développent encore à 12 ans. Prévalence de l’entrée visuelle sans utiliser stratégie de
stabilisation des différents segments.
Changements morphologiques, sensoriels et corticaux en une évolution commune mais
aussi individuelle.
Posturographie
Mesure de la ligne de gravité permet de déterminer la nature de l’action musculaire.
Posture orthostatique est une posture non perturbée par des forces extérieures sauf la gravité.
Projection centre de masse (barycentre des centres de masses de tous les segments corporels)
et déplacement centre des pressions (point application des forces de réactions exercées par le
sol sur les pieds) à l’intérieur du polygone de sustentation (pieds).
Point équilibre : alignement centre de masse et centre de pressions. Pendule inversé :
oscillations autour de l’axe des chevilles (4°).
Corps humain sans cesse en oscillation. Utilisation de plateforme de forces : 3 ou 4
capteurs, peut être statique ou dynamique. On enregistre les centres de pression (force en
signal électrique) selon l’axe antéro-postérieur et l’axe médio-latéral.
- X-moyen (mm) : roulis, désaxation latérale centre de pression (- : gauche et + : droite).
- Y-moyen (mm) : axe antéro-postérieur.
- Vitesse.
- Amplitude moyenne = instabilité posturale.
Paramètres fréquentiels -> transformée de Fourier : amplitude et fréquence privilégiée pour
les oscillations posturales.
- Position Romberg : pieds parallèles (hanches latéral et chevilles antéro-postérieur).
- Position Romberg sensibilisé : pieds en semi-tandem (hanches a-p et chevilles latéral).
Plus d’oscillations, plus grande surface du centre des pressions.
Mais tendances posturales individuelles liées à la morphologie, l’héritage corporel, aux
activités, à l’histoire psychoaffective. Différentes stratégies d’équilibration d’un individu à
l’autre.
Test d’organisation sensorielle
Equitest, permet l’exploration et la rééducation de l’équilibre : plateforme de force, décor
visuel placé face au sujet. Permet d’identifier les stratégies sensorielles.
Posture et attention
Le contrôle postural serait régulé par des processus attentionnels (cortex pré-moteur
et nécessité de la représentation interne du corps). Exemple de double-tâche -> détérioration
des performances. Dépend de l’âge, des informations sensorielles, la complexité de la tâche
posturale, l’expertise et le fait de se focaliser sur la posture.
Les enfants sont moins affectés par la focalisation de leur attention sur leur posture
(chez l’adulte augmentation du CoP en mm). Et ce en tâche simple.
Attention divisée
3 modèles :
- Compétition : performance altérée par la simple tâche, augmentation avec l’âge.
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